La colère
Un simple rendez-vous pour des examens, et c’est la rage qui s’invite dans ma vie. Celle que j’avais enterrée il y a bien longtemps. La colère n’existe plus dans mes yeux, depuis très longtemps car j’étais en paix, en harmonie avec ma vie.
Une chambre d’hôpital, des infirmières qui se succèdent, des aides soignantes qui me sourient, des comment allez-vous ?
Puis la reine mère entre dans ma chambre, se poste droite devant moi, le regard chargé de condescendance.
- J’en vois passer des gens come vous, qui croient que ces poudres de perlimpinpin peuvent soigner ce genre de chose !
Je ne bouge pas, je reste stoïque, ça ne sert à rien de répondre.
- Vous rendez-vous compte des conséquences ? C’est quoi ? Un caprice ? Vous croyez quoi ? Que vous pouvez tout résoudre comme ça ?
Je la regarde du coin des yeux, soupire en levant les yeux vers la fenêtre, inspire un grand coup pour refouler une forme de colère qui se dessine lentement.
- Et vos proches ? Vos enfants, estimez-vous qu’il est sage de les faire souffrir ? ça vous fait plaisir ? Vous êtes vraiment inconsciente !
Là, elle touche la corde sensible : on ne parle pas de mes enfants. Une autre femme entre. Je vois sur son badge : psychologue. Voilà, j’ai maintenant la paire d’imbéciles devant moi. Celle-ci me dit qu’il faut que j’accepte le protocole de soin, sinon je risque de ne pas avoir de prise en charge. Si elle savait ce que je m’en cogne !!
- Je travaille, madame, je travaille toujours. Je n’ai pas besoin d’aide de qui que ce soit.
Voilà ce qui sort de ma bouche. Puis l’infirmière continue sur sa lancée. Pénétrant dans mon cercle de sécurité, mon sas dans lequel elle n’est pas invitée. Je ferme les yeux et les rouvre, cette fois avec toute la colère qui monte en moi. Celle qui est dévastatrice, je le sais. Mes enfants diraient : houlà, courez !
Je me redresse, la fixe droit dans les yeux, elle fait un pas en arrière. Oui, recule, et vite !
- Sortez de ma chambre… Maintenant. Je n’ai pas de conseils à recevoir de vous. Vous ne me connaissez pas, vous ne connaissez rien de ma vie. Dis-je en serrant les dents.
Je me connais, je sais qu’elle a franchi une limite à ne pas franchir.
- Votre morale, je n’en veux pas ! Vous pouvez vous la garder !
- Ha mais vous allez le regretter ! Dit-elle en levant les épaules. Une fois que vous souffrirez bien, vous allez revenir et nous supplier de vous donner un traitement ! Nous n’avons pas de temps à perdre avec des gens comme vous !
Là, elle a commis une erreur qu’elle va regretter.
- Sortez de ma chambre, dis-je en levant le ton. Vous aboyez que vous voulez que l’on vous respecte ? Alors commencez à respecter les autres ! Sortez, vite !
J’ai signé une dérogation, et suis sortie les mains tremblantes, je l’aurais bien égorgé sur place. Pire, l’empaler devant l’entrée.
Pour couronné le tout, le chauffeur de taxi avait les mains baladeuses !
Y’a des jours, où on se demande !!!!
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