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Réponse au défi "Au détour d'une forêt" lancé par Aleyss Lunastique : C'est l'automne et parfois on se promène dans les bois lorsque le soleil se montre, c'est l'un des moments propices à diverses rencontres lorsque les rayons de l'astre traverse le feuillage des arbres et parfois il arrive que nos yeux, nos sens nous jouent des tours, fée, gnomes, licornes, qu'avez-vous pu voir à ce moment ? Racontez-nous votre aventure.

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Il pleut.

Le front appuyé contre la fenêtre, je contemple les gouttes d'eau qui ruissellent sur la vitre en même temps que les larmes sur mes joues. Je déteste ce temps ! Le gris, la pluie, le froid : autant de caractéristiques qui font écho à la tristesse de mon cœur.

Mon soleil s'en est allé à tout jamais, emportant avec lui, son éclat doré qui colorait mes jours et mes nuits de douces notes sucrées. Depuis, même les jours d'été peinent à me réchauffer.

Je décide de braver le crachin pour m'en aller marcher dans la forêt. C'est, je dois bien me l'avouer, l'endroit où les bribes de mon passé me reviennent sans animosité. L'atmosphère qui se dégage de cette sylve colorée m'apporte un peu de quiétude et de sérénité. A mesure que j'avance dans le chemin arboré, mon cœur semble se délester d'une part de cette souffrance accumulée. L'écorce rugueuse des arbres m'enivre d'un parfum boisé. La robustesse et la majestuosité des troncs m'inspirent un sentiment de sécurité. Mes tristes pensées s'envolent en suivant les branches qui s'élèvent vers la canopée.

En fermant les yeux, je peux presque le sentir, marchant à mes côtés, ses petits doigts et les miens entrelacés. J'accueille avec bonheur ces réminiscences sacrées et me sens pour un temps, libérée.
L'ambiance automnale qui rajoutait de la puissance à mon vague à l'âme semble complètement métamorphosée au cœur de cette forêt. Ou est-ce moi qui, soudain, vois cette saison dans ses plus beaux attraits ?

Un rayon de soleil perce les fourrées, éclairant les feuilles qui s'étalent sur le sentier. Trop occupée à ressasser, je n'ai pas encore pris la peine de m'attarder sur ce décor flamboyant que l'automne nous dépeint si allègrement. Je balaie des yeux le panorama qui s'offre à moi et me trouve subjuguée devant cette palette de couleurs chatoyantes. Le gris du ciel, témoin de mon cœur terne, s'estompe devant ces teintes ambrées, corail et vermeil qui se mélangent harmonieusement et m'émerveillent.

C'est alors, qu'un peu plus loin, je distingue une flamme luminescente. Les paupières plissées, j'avance comme hypnotisée vers ce que je pense être un feu follet.

Au fur et à mesure de mes pas, la forêt s'ouvre à moi. Le gris s'efface, la pluie s'arrête, le froid s'en va... Je cherche la petite flamme vacillante qui m'a conduite jusque là. J'avance encore de quelques pas et débouche sur une clairière illuminée, tapissée de pétales colorés. Au bout de cette étendue florissante s'agitent plusieurs lueurs étincelantes. Intriguée par ces lumières, j'avance doucement pour tenter de comprendre le spectacle qui s'offre à moi.

Tout en m'approchant, les contours de ces corps animés se précisent, dévoilant de petites silhouettes graciles dotées d'ailes translucides. Ébahie par ces petits êtres virevoltant dans une cohésion chorégraphique, je me laisse emportée par ce ballet féerique. Je détaille avec précision chaque fée. La finesse de leur traits, leur petit nez retroussé, leur peau dorée, leur corps élancé magnifié par leur robe poudrée, leur confèrent une beauté céleste. Leur tournoiement prend fin cristallisant leur envolée dans une ronde scintillante. La forêt entière semble se figer à l'instant où, d'un même élan, leurs mains s'élèvent vers le firmament. Seul résonne le silence apaisant, que vient à peine troubler le bruissement de leurs ailes. Consciente que quelque chose d'important se joue devant mes yeux, je retiens un souffle vaporeux. Les fées se posent enfin sur le tapis fleuri et se divisent pour se faire face en parfaite harmonie.

Leurs têtes se tournent enfin vers moi. Je suis pétrifiée ! C'est alors qu'un petit bruissement résonne dans mes oreilles. Je détourne les yeux en direction de cette présence à mes côtés. Mon cœur tressaute. Les larmes aux yeux, le souffle saccadé, je détaille le petit être ailé qui se tient près de moi dans la forêt. La même peau dorée, le même petit nez retroussé, le même vêtement poudré mais ces yeux si familiers brillant d'une telle intensité ! Maé !

Il m'observe de son regard bienveillant et me sourit tendrement. Puis, il virevolte doucement au milieu des deux rangées de fées qui s'inclinent à son passage. Il s'avance vers l'une d'entre-elles. Elle tient au creux de ses mains, une couronne tressée de feuilles automnales, qu'elle dépose doucement sur ses boucles argentées. Les fées se prosternent ensuite devant lui puis s'envolent de nouveau en tournoyant longuement autour de sa chevelure fleurie. Puis enfin, la ronde féerique reprend son envolée emportant au cœur d'elle mon Maé, devenu Roi des fées.