XV. Le siège de Novara par les Tirailleurs sénégalais

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De son côté, la situation du Général Moltieri, retranché dans le site minier de Novara, se dégradait de jour en jour.

Le problème du ravitaillement avait bien été résolu par les valeureux Scaphandriers-spéléologues qui avaient aménagé dans une galerie désaffectée une appétissante champignonnière où abondaient cèpes, bolets et amanites phalloïdes. D’autre part, un forage dans la nappe phréatique fournissait une eau potable riche en sels minéraux.

Un salpêtre généreux récolté sur les parois de la mine fournissait de la poudre en abondance, mais la division Offenbach était à court de cartouches. Moltieri fit couler en hâte des balles de fortune avec ce qu’il avait sous la main.

De son côté le moral de la brigade Pélissieux avait été gonflé à bloc par les exhortations de l’aumônier Désiré Décimus, prêtre vaudou d’origine antillaise. Celui-ci avait assuré à ses tirailleurs sénégalais une immunité complète aux balles, après un long mais intéressant cérémonial d’exorcisme. Au petit jour, le général français ordonna l’attaque et la brigade exaltée partit à l’assaut du camp retranché d’Offenbach.

Un tir nourri faucha les Sénégalais éberlués qui refluèrent gris d’épouvante. Et quand les infirmiers africains découvrirent des éclats d’argent sur les premiers blessés, la panique balaya le reste de la vague d’assaut qui disparut dans la nature.

Les Tirailleurs sont perméables aux balles

C’est à un Général-Comte de mauvaise humeur que l’aumônier Désiré expliqua la fuite étrange de ses soldats réputés invulnérables. Selon la croyance vaudou que Décimus avait inculquée à ses ouailles, les balles d’argent, comme celles improvisées par Moltieri, non content de tuer leur homme, envoient directement l’âme du défunt en Enfer.

Et lorsque le reste du contingent apprit que des tromblons diaboliques des Scaphandriers-souterrains fusait une damnation éternelle, la brigade sénégalaise se mutina au grand complet et s’évanouit dans les accueillants coteaux piémontais. Le Baron Samedi l’avait emporté sur le Général-Comte.

Pélissieux retrouva sa sérénité après qu’un peloton eut démontré de façon irréfutable que l’imperméabilité personnelle de l’aumônier Décimus n’était pas garantie contre des balles ordinaires.

Il y a du sable au Sahara !

De son côté, le Cardinal Finzi, parti à la conquête du Sahara, franchit par surprise le col de Kasserine à la tête du Ier Corps des Bersaglieri Romains. Il obliqua ensuite plein sud pour éviter les colonnes françaises lancées à sa poursuite.

Passé l’Atlas, Finzi négocia avec les chefs nomades la sécurité et le ravitaillement de son armée en échange d’une vague promesse de conversion générale à l’Islam. Arrivés à Ouargia, les prospecteurs du Cardinal découvraient un gisement de sable fin apparemment inépuisable. Finzi jubilait ! Il allait pouvoir renflouer son Diocèse.

Après avoir réquisitionné tous les techniciens français et la main d'œuvre locale dans un rayon de 500 km, le Cardinal-Explorateur fit construire un pipe-line destiné à écouler le sable saharien en Tunisie. A Gafsa, c'est l'ingénieur grenoblois Suffren de Laroche qui édifiait une station de pompage révolutionnaire en adaptant à grande échelle le principe de propulsion pneumatique des Services postaux français.

Des hauteurs de la grande Dorsale jaillissaient des cascades de sable blanc vers les basses steppes, jusqu'aux plages du Golfe de Gabès.

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