Un Amiral, Deux Amiraux
Un Amiral
Après la conquête du Sahara, le Cardinal Finzi rentre à Tunis et convoque l’Amiral de Clermont-Roulis et sa nièce Pietranera en son Palais de Carthage
En péroraison d’un sermon sur les supplices de l’Enfer promis aux couples libertins, l’Archevêque ordonna aux amants pécheurs de réintégrer le sein de l’Eglise via le sacrement du mariage.
En échange de Pietranera, l’Amiral offrit à Finzi sa IVème Flotte et reçut la nationalité tunisienne. Puis il se convertit à la Doctrine de Léon XIV. Les cérémonies du mariage furent fastueuses. Toute la Méditerranée était à la fête. Pélissieux représentait la France et Moltieri, Venise. Ali Pacha, ambassadeur turc, fit sensation dans son habit d’apparat tissé de fils d’or.
Seul le Vatican boudait. Clément XV appréciait médiocrement le présent de del Orta : le nouveau Doge lui avait envoyé un tonneau de ROSENBRAU qui contenait, conservée dans l’alcool, la tête étonnée de son fils Domenico.
Ce soir-là, tandis que le Veau d'Or rougeoyait sous les derniers feux du soleil de Rome, Clément XV, aventurier endurci par les plus noires intrigues, se laissa aller à la mélancolie.
Deux Amiraux
A Marseille, le Général-Comte Pélissieux prend sa revanche sur le siège manqué du site minier de Novara
Au terme d’une belote acharnée dans l’arrière-salle d’un tripot de la Canebière, Archibald de Pélissieux faisait capot l’Amiral Gédéon de la Pétaudière. Aussitôt les couleurs du Général-Comte furent hissées sur tous les vaisseaux de la rade de Toulon.
Pour avoir judicieusement emballé pique, Pélissieux empochait toute la mise et raflait la Vème Flotte, qui devenait sa propriété personnelle. La République française se voyait d’un coup ramenée à l’époque des armateurs militaires privés, au temps béni où Fouquet entretenait la Marine Royale avec ses deniers.
Mais l’Amiral-Comte ne jouait pas pour le lucre. A Tunis il avait été emballé coeur par les yeux de biche de la belle Donatella de Pietranera, à présent Madame de Clermont-Roulis pour le malheur d’Archibald transi d’amour.
Sans tarder, il fit remplir les soutes, armer les canons et lever l’ancre, le cap droit sur l’élue de son cœur.
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