Chapitre 3
Je tirai le tiroir de ma table de nuit, jurant et tirai plus fort. Pourquoi dans cette maison rien n’était propre, déjà, et tout était vieux et franchement rarement en bon état. Je finis par décoincer le tiroir, prendre la bague de tabac avec ma plus belle pipe que je glissais dans mon, maigre, sac que je prendrais avec moi.
« Tu as fini de préparer tes affaires Andrzeja ? »
Je me retournai vers ma petite sœur pour l’observer avec attention, je finis par hocher la tête. Elle avait coupé ses cheveux pour tenter d’avoir la même coupe courte comme moi. Ça lui donnait plus l’air d’un hérisson, quoi que c’était mignon un hérisson. Je passai une main dans sa tignasse aussi brune que la mienne.
« Ouais, l’hérisson, Peligaruz ne devrait pas tarder. »
Je la vis ouvrir la bouche, je lui plaquai aussitôt ma main dessus, l’empêchant d’émettre la phrase qui m’horripilait.
« Si tu me reposes cette question, Iwona, je te fais pousser des oreilles d’âne. Tu n’as pas la maîtrise innée des fluides, tu ne peux pas venir avec moi à l’académie. »
Elle m’agaçait prodigieusement quand elle me réclamait de m’accompagner. J’adorais ma petite sœur ! Ce n’était pas la question, mais si j’avais le don ce n’était pas le cas, ou alors très faiblement, de ma famille. Et Iwona avait beau être adorable, quand elle ne faisait pas de caprice, elle était nulle avec les fluides. Elle me mordilla la paume et j’ôtais ma main, comme d’habitude elle me foudroya du regard, si elle avait les yeux gris, les miens étaient verts.
« Ce n’est pas juste ! Moi aussi je veux y aller dans ton école !
- Fallait être douée pour manier les fluides p’tite sœur.
- S’tu me montrais, j’saurais !
- Ou pas. »
C’était peut-être dur dit comme ça à une petite fille de dix ans, mais il ne fallait pas la laisser se bercer d’illusion. Dommage pour elle. Même si quelque part j’étais soulagée de ne pas avoir à la supporter à l’académie. J’adorais ma petite sœur, vraiment !, tout comme toute la famille ! Mais… les rares fois où je rentrais de l’académie c’était vrai que je sentais le décalage, je ne pouvais avoir des nouvelles d’eux qu’à ces moments : ils ne savaient ni lire, ni écrire…
« Andrzeja ! Iwona ! Venez pour la prière avant le départ ! »
Je sortis de la chambre que je partageais avec mes deux sœurs, Iwona et Galya, pour rejoindre mes parents ainsi que mes frères Yakushin et Melchior. J’étais, par chance quelque part, la plus âgée de ma fratrie. À mon âge bien des filles auraient été mariées, pas moi. Je valais bien plus qu’un pauvre mariage entre paysans. Néanmoins, je pris mon scapolite œil de chat entre mes doigts avant de mêler ma voix aux prières de ma famille. J’avais l’impression que la religion était la dernière chose que je partageais vraiment avec ma famille. Je levais ma pierre pour qu’elle touche mon front, l’esprit, le creux de ma gorge, le corps, puis l’emplacement du cœur, pour l’âme. Nous étions tous des créatures du dieu des Rocs qui nous avait façonnés à partir de pierres et de glaise, mais, pour maintenir l’équilibre, il avait lié nos vies à des pierres, chaque enfant en naissant recevait une pierre précieuse renfermant son âme, son essence vitale. La briser était considérer comme un meurtre, posséder celle d’un autre l’obligeait à obéir, ou était une marque de confiance incroyable.
La prière terminée, je m’avançais pour embrasser mes parents, puis mes frères et sœurs avant de sortir. Pelagiusz, mage recruteur de l’académie, était là à m’attendre avec d’autres jeunes aspirants. Oh non… une gamine de dix ans… Pitié qu’elle ne chouine pas ses parents ! Je me hissai devant avec Pelagiusz qui salua mes parents avant de fouetter l’attelage de quatre chevaux pour se mettre en route. Les autres discutaient entre eux, je me retournai quand même pour les saluer. Je n’en connaissais pas beaucoup ! Mais ça allait bon train, je reviens vers Pelagiusz.
« J’ai cru qu’tu ne reviendrais jamais m’chercher.
- C’était si horrible que ça de passer du temps avec sa famille ? »
Il avait un rire dans sa voix, je lui répondis par un claquement de langue agacé :
« Ils sont gentils, mais disons que je n’ai plus les mêmes centres d’intérêts qu’eux… Si bien que parfois il est complexe de passer du temps avec eux. »
Je haussai les épaules avant que Pelagiusz ne m’ordonne d’un signe de tête de passer derrière avec les autres. J’obéis sagement en regardant les visages que je connaissais déjà beaucoup. Enfin… Beaucoup, c’était un bien grand mot ! Disons qu’à part ces moments de discussion je ne les fréquentais pas vraiment à l’école, j’étais la plus vieille du chariot, nous nous fréquentions pas dans les cours ou les dortoirs. Le plus vieux avait deux ans de moins que moi, j’étais dans l’avant-dernière année d’étude ! Cette année, si je sortais ce qui ne serait pas le cas !, j’aurais quand même un diplôme et je pourrais être mage. Mais je n’aurais pas le poste, ni la noblesse, qui allait avec avoir complètement fini l’académie. Je voulais devenir mage royal, faire partit de cette cours et sortir du côté paysan de ma famille, quand bien je les adorais, mais je savais aussi que j’étais faite pour faire de grandes choses. Il fallut une semaine pour arriver au point de téléportation. Nous n’étions pas si nombreux que ça, Pelagiusz m’attrapa le bras :
« Tu t’occupes de la p’tite. On est bien d’accord ? »
Je tournai la tête vers la petite qui n’avait pas décroché un mot durant tout le trajet ou du moins presque pas. Mais au moins elle avait pas chouiné comme n’importe quel gamin de son âge quand on l’éloignait de ses parents. Je fronçais les sourcils :
« Pourquoi ? Parce que je suis une femme et donc j’aime les enfants ?
- Descends de ton char Andrzeja, c’est parce que t’es la plus âgée et techniquement plus mature du groupe. Tu serais un garçon ça serait pareil. »
Il était agacé et leva la tête, me tenant toujours le bras.
« Ivanka ! Viens. »
La gamine s’approcha, elle sentait pas forcément très bon, en même temps c’était le cas de tout le monde au vu du temps qu’on avait passé sans se laver… Elle était maigre comme un clou, avec des cheveux sales, raides, je supposais clair et des yeux noirs. Je fronçais légèrement les sourcils avant de lui tendre la main :
« Salut, moi c’est Andrzeja, enchantée Ivanka. »
Elle regarda ma main puis tendit la sienne, elle les avait caleuses, sales, et ses ongles étaient cassés. Elle venait d’où ?
« Enchantée. »
Ouah… Cet entrain était… magique ? Bon, elle était peut-être timide, quoi qu’avec l’Académie ça allait changer ! Si elle était douée, assez douée, elle pourrait prendre sa véritable place dans le monde. Mais soit, c’était parti pour que je la chaperonne un peu. Pelagiusz hocha la tête et s’éloigna pour discuter avec les autres manipulateurs de fluides, la grande dalle au centre de la tour allait être activé d’un instant à l’autre et nous pourrions être téléportés à l’académie. Notre maison à tous. Je baissai les yeux sur la gamine qui me suivait, mais qui ne me tenait pas la main. Encore heureux, son hygiène corporelle était des plus douteuses !
« On va être téléporté à l’académie, la sensation est étrange, mais surtout ne t’inquiète pas. Et ferme les yeux. »
Elle leva les yeux vers moi, sans afficher la moindre expression. Est-ce qu’elle était débile ? Dans le sens retard mental bien sûr. J’avais l’impression qu’elle ne comprenait pas le moindre mot. Ou qu’elle ne voulait pas comprendre. Au choix. Je posais malgré tout ma main sur son épaule lorsque je sentis le bourdonnement de la magie autour de nous. Pelagiusz franchit le cercle au dernier moment et je fermais les yeux pour éviter le tourbillon de couleur qui me rendait malade à chaque fois. Je retiens un soupir de soulagement quand mes pieds touchèrent à nouveau le sol. Je me frottais les yeux avant de les rouvrir pour regarder autour de moi. La salle de transfert était, comme à chaque période d’arrivées ou de départ massif, débordante d’activité. L’Académie, au centre des différents royaumes et surtout du continent, offrait refuge et éducation pour les manipulateurs de fluides de tous les coins des différents pays pour leur apprendre à manipuler justement la magie. Pas de différence entre les nobles ou non, les origines sociales. C’était sur le papier, en vérité, il y avait toujours du racisme entre les élèves. Tous les royaumes devaient payer une certaine somme pour que les ressortissants puissent accéder et cela permettait à l’académie d’être indépendante, son enseignement était de qualité supérieure après tout : en cent ans elle était devenue une institution importante au travers nos sociétés.
« Les nouveaux arrivants par ici ! Douche pour tout le monde ! »
Ouais, et Ivanka en aurait bien besoin ! Je l’entraînais avec moi, une main sur son épaule, l’entraînant loin de la troupe de la dizaine de nordistes qui venaient d’arriver. Tous des retardés les nordistes, qu’importe si pendant un temps, plus ou moins cent ans, ils aient dominé le monde. Ils restaient faibles, la preuve, une dizaine de nordistes seulement sur les plus de quatre cents étudiants du lieu. Et aucun nouveau depuis deux ans. Je poussai la petite devant moi jusqu’à la salle des bains, elle leva un regard interrogateur vers moi, une fois dans le vestiaire. Quad je disais qu’elle était stupide !
« Déshabille-toi. On va aller prendre un bain, on y a le droit quand on veut, mais je te conseille de venir te laver tous les jours. Surtout après les leçons d’entraînements physiques. Mais là, le bain est obligatoire pour nous nettoyer de la poussière du voyage et éventuellement… de poux, ou de parasites. Tu laisses tes vêtements avec tes affaires…
- J’que m’v’tements comme aff’res. »
Pardon ? Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Alors… je voulais bien que quand on était du bas-peuple… on sache pas parler… Mais ses parents ne lui avaient pas apprit à articuler ?! Je secouais légèrement la tête.
« Tu vas avoir du boulot en première année. »
Elle haussa un sourcil interrogateur. Peut-être valait-il mieux qu’elle se taise en effet si c’était pour parler comme une imbécile ! Quoi que… son manque flagrant d’éducation n’était pas sa faute. Ce n’était pas pour rien que la première année complète était une remise à niveau générale, aussi bien des savoirs de bases comme la lecture et l’écriture, que l’apprentissage des différentes langues des différents royaumes. Formation qui s’étalaient sur au moins trois ans. Je parlais plus ou moins toutes les langues et j’avais des connaissances en histoire, mathématique, géographie. Sans compter tout ce qui touchait de près ou de loin à la magie et aux fluides : de l’alchimie à la botanique, en passant bien sûr par les danses pour maîtriser les fluides. En tout cas…
« Je crois que tu peux oublier tes habits, c’est de loques.
- J’sais c’qu’j’porte.
- Et bien l’uniforme devrait te changer. »
Et quelqu’un devra lui acheter des vêtements propres sinon elle allait porter l’uniforme en dehors de l’école. À moins qu’elle reste ici jusqu’à ce qu’elle ait fini le cursus ? Peut-être. Enfin bon… J’ôtais mes vêtements raidis par la saleté du voyage avant de les plier sous mon sac. Ses hardes à elle seraient brûlées rapidement. Manquerait plus qu’on attrape une maladie à cause de ça. Je poussais en douceur la gamine jusqu’aux grands thermes. De la vapeur s’élevait des bassins d’eau chaude et entre circulaient des serviteurs déposant des paniers emplis de savons, de peignes et d’onguents, une maîtresse de la magie s’avança jusqu’à nous.
« Vous avez vingt minutes pour vous laver avant d’aller vous changer. Vous pouvez y aller. »
J’indiquais le bassin le plus proche à la protégée, je détestais déjà sa compagnie. Elle s’enfonça dans l’eau chaude avec une petite grimace, contrairement à moi qui poussais un soupir de soulagement. Trio des pierres qu’est-ce que c’était bon ! D’autres filles nous rejoignirent et je plongeai la tête sous l’eau un instant avant de ressortir en passant une main dans mes mèches courtes. Je m’approchai du bord du bassin avant d’attraper un savon ainsi qu’un peigne, Ivanka s’était déjà mise toute seule à se frotter et se débarrasser de la couche de crasse qui la couvrait, mes dieux… Elle aurait presque figure humaine ! J’entrepris de me nettoyer soigneusement, hors de question d’arriver devant ma future colocataire ! Je m’allongeais dans l’eau un instant avant de me tourner vers la gosse avant de retourner au bord chercher le peigne que j’avais posé sur le bord ainsi de quoi nettoyer ses cheveux.
« Ivanka, viens là, on va essayer de sauver ta tignasse. »
Elle s’approcha de mauvaise grâce, mais au moins elle avait les cheveux plus ou moins propres, et effectivement, ils étaient blonds ! Bourré de nœuds, sans aucun doute, mais jolis s’ils étaient entretenus. Et… pas de poux ! C’était déjà un très bon point. J’enduisis mes mains d’un onguent qui sentait la menthe avant de les passer entre ses mèches pour essayer de défaire des nœuds au maximum. Au moins elle ne chouinait pas quand je tirais dessus, je finis par couper les plus gros pour réussir à peigner plus ou moins le tout sans butter tous les deux pouces.
« Bon… faudra demander de te faire une coupe plus régulière… Mais… c’est pas trop mal ! »
Ivanka se frotta l’arrière du crâne et hocha la tête. J’avais peut-être un peu tiré, mais en tout cas j’avais fait mon travail ! Je finis par sortir de l’eau en attrapant une serviette épaisse pour me sécher un instant, manipulant les fluides pour retirer toute l’eau de mes cheveux. La surveillante venait de crier « Cinq minutes ! », Ivanka sortit lentement de l’eau et je l’observais avec attention. Elle ressemblait plus à un sac d’os qu’autre chose…
« T’es une gamine des rues ?
- Ouais. Ç’t’pose un souci ? »
Je haussais les épaules avant de lui tendre la serviette et de sécher ses cheveux d’un geste négligeant de la main avant de me diriger vers la seconde sortie du lieu, mon nouveau toutou me suivit sagement. Les uniformes étaient très simples, c’était normal, les vêtements les plus onéreux, colorés, brodés, étaient réservés aux mages supérieurs. L’uniforme des étudiants étaient le même durant des années jusqu’à leur diplôme, un pantalon de lin brun, des chaussures basses en cuir, une chemise en coton grises et une tunique verte toujours dans des tissus simples et résistants. L’hiver, on rajoutait une cape en laine grise et l’été… c’était les manches courtes et des toiles légères de coton qu’on portait. Je récupérais les dix tenues que j’avais pour moi pour cette période avant de regarder les nouvelles robes que nous avions pour les cours de danses. Des robes simples, en tissu plus léger et un peu plus noble, C’était une jolie robe bleue en tout cas avec une jupe qui descendait jusqu’aux genoux et une paire de chausson de la même teinte. Je me tournais vers la petite qui avait du mal à tout porter. Elle n’avait pas encore la robe des grands.
« Tu vas pouvoir porter de vrais vêtements maintenant.
- C’pr’mière fois qu’j’en ai d’auss’neuf. »
Et bah… Quand on savait que tous les uniformes étaient déjà portés, jamais neufs ! La pauvre. Je pourrais presque avoir de la pitié pour elle. Presque. Elle était sauvée maintenant. Enfin aussi longtemps qu’elle était utile à l’académie, si elle ne se montrait pas assez forte en magie elle serait renvoyée de là où elle venait.
« Tu as une dette envers l’Académie. Tu vas devoir travailler très dur pour les remercier de l’opportunité que tu as. »
Elle me jeta un regard qui voulait tout dire, quoi que je ne fusse pas sûre d’avoir saisi : de la colère ? Ou alors autre chose. Je lui indiquais la suite de la visite, si on pouvait appeler ça une visite, c’était surtout une installation jusqu’aux deux prochains mois d’été. Deux mois d’été. Tout le monde partait deux mois l’été, pour aider aux moissons, elle je ne savais pas si elle participait aux moissons ! Mais je crois que ces deux mois vont être très longs pour elle. Je me dirigeais vers le comptoir des chambres, chaque année on changeait de chambre et on avait un nouveau colocataire pour un an, sexe séparé bien sûr. Sauf pour certains cas, ceux avec des handicaps avaient des chambres spéciales, ce qui était plus que normal après tout, avec une aide. Il fallait avouer qu’on avait la chance d’avoir une salle de bain attenante aux chambres. Eau froide pour tout le monde ! Sauf si on maîtrisait assez les fluides pour faire chauffer l’eau. L’homme derrière le comptoir attrapa au hasard une clé et me la tendit. Je regardais la gamine :
« Et pour elle ?
- Ce n’est pas ta petite sœur ? »
Je secouais la tête. Et puis quoi encore ! Elle allait se débrouiller toute seule comme une grande ! C’était pas un bébé non plus ! Il se tourna vers le tableau des clés avant d’en prendre une et lui tendre. Bien, ça c’était fait, direction les chambres, je jetai un coup d’œil à la sienne, de clé, quatrième étage, cinquième pour moi. On allait commencer par la sienne. On avait vu une chambre, on les avait toute vue. Après une petite dizaine de minutes à tourner dans les couloirs, il y avait même des panneaux pour ne pas se perdre ! Les murs étaient en pierre et couvert de tapisserie ou de fresque contant des morceaux d’histoire de tous les royaumes. C’était très agréable en tout cas comme endroit. Bien plus que mon propre chez moi.
« Tu trouveras sur les murs quelques épisodes mémorables de l’histoire de notre monde, quand tu sauras quelques brides de cours tu pourras les reconnaître très facilement. »
Elle hocha la tête. Ce n’était en tout cas pas du tout gagné pour qu’elle les reconnaisse… Du moins pas cette première année qui était pour tous une remise à niveau dans tous les domaines. Et avec elle, cela serait très long… Je plaindrais presque ses professeurs. Enfin, j’allais m’en débarrasser, de la gamine, pas des cours.
« Donne ta clé. »
Je dus presque lui arracher des mains pour l’enfoncer dans la serrure et ouvrir la porte. La chambre était comme toutes celles de l’académie : deux lits, deux armoires, deux bureaux, bibliothèque… C’était spartiate, bien sûr, mais au vu de sa condition de vie, ça devait être le paradis pour elle. J’observais son visage, ses yeux virevoltaient dans la pièce. Je lui pris ses affaires des mains avant de me diriger vers l’armoire et l’ouvrir.
« Regarde bien comment on range les affaires. »
Elle était à mes côtés et je lui montrais comment bien ordonner ses affaires. Pas question qu’elle me fasse honte, j’étais sa tutrice quelque part.
« Tu as bien compris ? Il faut que ce soit propre et bien rangé. Cela montre que tu respectes ce qu’on t’a donné. Tu auras dix nouvelles lorsqu’il commencera à faire froid. Je crois que tu as eu le droit à une tenue supplémentaire ?
- Ouais. »
Il fallait dire qu’elle n’avait aucun habit portable à part ses haillons, on pouvait bien lui donner un uniforme de plus. Je lui fis ranger seule son armoire avant de sortir et de prendre l’ardoise devant la porte pour y tracer son nom, sa colocataire aurait qu’à inscrire le sien. Est-ce que… je devais lui montrer où j’étais ? Pourquoi pas… En espérant qu’elle ne me dérange pas toutes les dix minutes.
« Je vais te montrer où est ma chambre, mais après tu devras rentrer toute seule ici. Compris ? »
Elle hocha la tête. C’était déjà ça. Je lui montrais donc le chemin, en lui montrant les points de repère avant d’ouvrir la porte de ma chambre. Copie identique de la sienne. En priant que je n’ai pas une gamine comme elle en collocation.
« Andrzeja ! »
J’eus à peine le temps de poser mes affaires qu’une tornade brune me tomba dessus.
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