Chapitre 3, Nora I

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En face de son miroir, Nora se passait de l'eau sur son visage, creusé par des rides de plus en plus visibles au fil des années. Elles ne les détestaient pas, au contraire elles les arboraient fièrement, comme des souvenirs de tout ce qu'elle avait déjà vécu. Elle n'était pas aussi âgée qu'elle ne le laissait paraître, ainsi suivant les circonstances cela pouvait même se révéler en atout. A peine le soleil levé, et comme à son habitude, elle était prête. L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, c’était son adage, jusqu’à en devenir une preuve vivante. Aujourd'hui ne ferait pas exception, d'autant plus que la paix était en jeu dans le territoire du Dume, même si elle semblait bien être la seule personne apparemment à s'en rendre compte.

Vingt années s'étaient déjà écoulées depuis que la dernière bataille dans la région avait eue lieu s’étant terminée par le fameux sacrifice de Nora. Depuis, il n'y eu que paix, jusqu'à ce jour, du moins sa version de la paix, comme ses rivaux des autres royaumes aiment le dire.

La paix est la paix, qu’importe comment on l’obtient où comment l’on la gère.

Plus personne n'osait attaquer les dumiens pour plusieurs raisons : d'abord grâce à l'aspect géographique du Dume, composé d'une grande chaîne de montagnes partant du Sud créant une frontière naturelle avec le Yama inattaquable, et bordé par l'océan à l'Est, à l'Ouest et au Nord. Il n'y avait que de rares plages où pouvait débarquer des éventuels agresseurs, le pourtour du territoire étant dominé par de très hautes falaises abruptes. Les principales villes et châteaux, dont Joguja la capitale où siégeait le Conseil des Sept, ont été construites à même les montagnes, rendant toujours plus difficile leurs accès. La deuxième raison résidait dans leur puissance militaire, car même en période de paix, le conseil avait priorisé la fabrication de nouvelles armes et un entrainement toujours plus performant. Le nombres de soldats ne faisait d'ailleurs qu'augmenter, étant donné que c'était désormais l'un des rares métiers encore autorisés en ce lieux. Nora elle-même était la troisième raison de cette paix permanente, par ses décisions et son intelligence tout au long de sa montée en puissance au sein du conseil, elle était à la fois respectée par ses pairs et crainte par ses éventuels ennemis.

Alors qu'elle avait choisi sa robe verte en soie, elle se hâtait pour l'enlever et en choisir une autre.

Je ne peux pas apparaître au conseil avec la couleur des Verri. Ce n'est qu'un détail mais je ne dois rien laisser au hasard. Je ne veux pas que ces gens-là pensent que je serai de leur côtés, même si cela sera le cas malheureusement. Pas de noir non plus, cela pourrait faire penser que j’ai déjà pris ma décision, la plus funeste possible. Le blanc sera parfait. Qui aurait cru un jour que je soutiendrais les Verri ?

Ses pensées furent chassées par le bruit de pas des gardes qui s'approchaient de sa chambre. Elle finissait de s'habiller rapidement avant d’ouvrir la porte. Ils étaient deux, dans leurs armures violet pâle, lance et bouclier en main. L'un d'eux voulu prendre la parole mais elle le stoppa d'un geste de la main.

— Je sais, ils m'attendent. Allons-y.

Sans un mot l'un d'eux confirma de la tête et se plaça devant elle, l'autre garde prenant place derrière.

J'espère qu'ils entendront raison, ils doivent absolument comprendre les enjeux du procès d'aujourd'hui et voir au-delàs d'un simple meurtre. Tout ça à cause des caprices d'une gamine qui ne sait pas dans quoi elle s'est embarquée.

Le Dume était devenu extrêmement protégé des menaces extérieures mais surtout intérieur. La milice patrouillait les rues à la fois le jour pour maintenir l'ordre et la nuit pour y faire respecter un couvre-feu permanent. Pour éviter tout incidents entre les gens du peuple la possession d'armes étaient devenu interdite. Nora avait peu à peu supprimé tous ces obstacles en une vie saine et sécurisée. Il en était de même pour l'alcool, les maisons closes ou même les croyances en Dieu, tout ce pouvait engendrer de possibles frictions. Pour chaque rassemblement même en petit comité un garde se devait d’être présent et capable d'entendre les échanges et d'intervenir au besoin.

En échange de ces mesures instaurées pour le bien de tous, ils y gagnaient donc protection et sécurité ; les délits internes étaient pratiquement devenus inexistant. Etant libéré du travail, qui s'avérait là aussi source de conflits, ils ont le loisir de faire ce que bon leurs semble de leurs journées dans les limites stricts de la loi. La pauvreté avait par conséquent également été éradiqué, chaque personne recevant la même quantité d’eau et de nourriture par semaine jusqu'à leurs morts, ni plus ni moins. Avec une égalité sur tout pour tous, personne n'avait rien à envier à l'autre. Si un délit venait néanmoins à survenir, le fautif serait immédiatement amené devant le grand conseil des sept, subissant alors leur jugement, intransigeant. C'était le monde parfait selon Nora, et c'est celui qu'elle avait réussis à créer d'année en année.

Le Dume avait la particularité d'avoir sous sa garde les deux grandes îles situées non loin de son littoral, à l'Est. Elles étaient les seules terres à être partagées par les trois royaumes du continent. L’île d'Hangar, surnommée aussi l'île aux pleurs, était tout simplement une prison géante flottante sur la mer, où chaque être humain de n'importe quelle partie du continent, condamné à une autre peine que la mort, y était envoyé. La deuxième se nommait l'île d'Esp, légèrement plus petite, appelée l'île souvenir, était l'endroit où se retrouvaient entreposés toutes les archives du monde connu, ainsi que chaque original ou copies de tous les livres ou manuscrits existants. Cette dernière était également le refuge accordé à la famille Verri, descendante de l'ancienne famille royale qui était au pouvoir avant le coup d'état provoquant la fin de la monarchie dumienne, il y avait de cela trois cents ans.

Le Todaï y étant très éloigné et le Yama dans une situation politique instable depuis des années, ils leurs étaient difficiles de remplir leurs devoirs envers ces îles. Ainsi le Dume avait accepté de s'occuper et de protéger seul ces îles pour un temps indéterminé, avec la seule condition que les lois drastique dumienne ne s'y applique pas, permettant aux rares habitants de rester neutre. Les Verri y résidents actuellement n'ont jamais été une menace pour le conseil, et n'ont jamais revendiqués leurs retours aux premiers plans depuis la déchéance de leurs ancêtres. Ils ont simplement accepté leurs sorts et ont depuis toujours vécus simplement leurs vies en exil sans rien demander à personne de génération en génération.

Mieux que cela, un rapprochement inattendu s'était même effectué lorsqu' Alan Verri, le patriarche actuel de la famille, et son frère Fredrik avaient demandés à rejoindre les rangs de l'armée du Dume. Nora et ses compères du conseil ne pouvaient pas espérer meilleure situation et acceptèrent volontiers. Hélas, les Verri ne restèrent guère longtemps dans l'armée, Alan rentra dans son île à la suite du sacrifice de Nora. Ce jour-là elle perdit à jamais la possibilité d'un nouveau rapprochement. Elle pouvait revoir le regard d'Alan quand elle avait pris la décision fatale, celle qui sauva à la fois son peuple et détruisit sa famille. Jamais elle n'avait vu un regard si sombre et seul le fait qu'elle aussi avait perdu autant que lui dans cette histoire faisait qu'il ne fomenta pas de rébellion, du moins c'était ce qu'elle pensait. C'était il y a vingt ans, depuis personne n’avait aucune nouvelle d'eux, seulement qu'entre temps qu'il eût deux enfants et que sa femme, malade, était mourante.

Quand elle entra dans la salle du conseil, tout le monde la regardaient, la séance n'attendait que sa présence pour commencer. Les six autres membres qui présidaient étaient tous disposés sur une longue table en demi-lune. L'accusée plusieurs marches plus bas, se trouvait au centre de la pièce, attendant son jugement. Plus loin, assis sur plusieurs chaises, s'impatientaient la famille des victimes, celle de l'incriminée, et les gardes faisant le pourtour de la salle. Parmi eux, un certain Alan Verri, qui ne la lâchait pas du regard depuis son arrivée. Il avait vieillie depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, pourtant son regard n'avait pas changé, la même noirceur qu'elle y avait vue à son encontre jadis était toujours là.

Il me déteste cela se voit, et c'est réciproque je ne peux pas le nier. Je n'ai aucune raison de l'aimer. Pourtant s'il savait que j'étais la seule personne qui soit de son côté aujourd'hui.

— Nous pouvons commencer. disait-elle de manière très audible et clair.

C'était Hatton, l'aîné du conseil, qui prenait alors la parole ensuite. C'était devenu une habitude qu’il prenne en charge l‘énoncé de l'ordre du jour.

— Nous débuterons par les nouvelles du continent. Etant en session extraordinaire, cela nous ne nous attarderont pas plus qu'à l’accoutumer. Une fois terminé, nous enchaîneront sur le choix des sanctions envers Nérilia Verri, ici présente, accusée d'avoir enfreint le couvre-feu, de possession illégale d'arme et d'alcool. Enfin et surtout du meurtre d'Oldaric, un garde de l'armée dumienne.

Seule s'entendaient les pleurs des proches du garde au coin de la salle. Rien n'avait encore commencé que la bataille semblait déjà perdue d'avance, rien ne pourrait la sauver de la peine capitale qui l'attendait. En d'autre circonstances elle ne verrait même pas l'utilité d'y faire un procès.

« Nous avons reçu une lettre en provenance du Todaï, du grand évêque Castan plus précisément, nous demandant un envoi immédiat de toute archives mentionnant de près ou de loin les légendes anciennes des premiers rois, de leurs épées et de la Guerre Eternel. Il souligne d’ailleurs le caractère urgent de la demande.

— Pourquoi donc s'intéresse-t-il à ce genre de fantaisies ? s'enquit Johanne, la dernière arrivée dans le conseil des sept.

Cette question obsolète énervait déjà Nora. Il n'y avait absolument aucun intérêt à savoir pourquoi un vieil homme de l'autre côté du monde voudrait d’anciens ouvrages de contes inutiles et poussiéreux, alors même que la sécurité du royaume et la paix se jouait actuellement autour de cette table. Elle décidait alors de couper court à la conversation avant que ces questions en appellent d'autres encore plus inutile.

— Qu'importe ce qu'il veut, cela ne nous intéresse pas. Qu'on lui donne ces bouquins et continuons s'il vous plait.

Johanne fît la moue, visiblement vexée de cette intervention. Hatton acquiesça en revanche volontiers et s'accordait à Nora.

— Je suis d'accord, que l'on lui envoie ce qu'il demande, quelques livres en moins sur l'île d'Esp ne devrait pas les perturber. Ainsi cette affaire, si tant est qu'il y en est une, ne sera plus de notre ressort. Cependant je déconseille le voyage par voie terrestre, la situation dans le Yama ne s'améliore toujours pas, leur guerre pour le trône semblant sans fin. Ce qui me permet d'enchaîner sur le deuxième message que l'on a reçu, du roi Arrel cette fois, qui nous demande encore de l'aide en nourriture et en acier. Aide que nous allons évidemment refuser vu que nous nous sommes décrétés neutre dans ce conflit. Je pense que tout le monde est d’accord ? lança-t-il au reste de l'assemblée, qui levèrent tous la main en signe d'approbation, lui permettant de continuer. Ainsi je recommande la voie maritime pour le transport des manuscrits jusqu'à Iuyt.

Cette histoire de guerre civile aux portes de leur terres allait forcément devenir un problème à un moment donné. D'après les derniers renseignements les troupes d'Arrel étaient sur le point de rentrer dans une bataille avec celle d'un de ses nombreux seigneurs rebelle. Même si cela durait déjà depuis trois ans, elle se terminera tout de même jour et qu'elle que soit le vainqueur, on demandera des comptes à Nora et au conseil qui ont prôné l'attentisme, causant inévitablement des pertes dans leurs rangs. Elle ne connaissait pas ce Arrel Sinitar, le prince cadet devenu roi devant son frère. S'il devenait aussi mauvais gouvernant que ne l'était son père avant lui, cela ne ferait même qu'aggraver la situation. Elle y pensait déjà, mais se concentrait d'abord sur les problèmes du présent. Elle passa un rapide coup d'œil dans l'assistance pour y voir qu'Alan ne la lâchait toujours pas des yeux.

Hatton se tournait directement vers lui justement avant d’enchaîner :

« Je préférerais voir le personnel des archives rester sur l'île plutôt que de leurs faire effectuer un long et éprouvant voyage, ainsi comme vous êtes de l'île ne connaîtriez-vous personne pouvant trouver les manuscrits demandés et les amener jusqu'à ce fameux Castan ?

Alan garda le silence, ne laissant pratiquement rien paraître. Pourtant Nora voyait facilement la colère qui se dégageait de lui. Celle-ci étant assez légitime sur le moment même pour Nora. Elle savait bien que la seule chose qui l'intéressait était le sort de sa fille et non pas de penser à d'autres quêtes futiles qu'il, au vu de sa situation actuelle, n'avait pas le droit de refuser.

— Je connais quelqu'un, expliqua l'homme assis à sa gauche qui l'accompagnait. Un dénommé Ciro, il conviendra parfaitement à la tâche demandée.

C'était une personne que Nora ne connaissait pas, ce qui évidemment l'intriguait. Elle effectuerait des recherches sur cet inconnu ainsi que sur ce Ciro, il serait mal avisé pour elle de ne pas connaître son ennemi et ceux qui l'entourent. Pendant qu'elle réfléchissait à cela, la requête de l'inconnu était accordée par Hatton.

On va enfin pouvoir passer aux choses importantes.

Elle prit alors la parole avant que ce dernier ne puisse poursuivre.

— Le débat suivant comportant sur le meurtre d'Oldaric se fera à huis-clos, cela nous permettra de prendre la meilleure décision possible sans aucune altération extérieure de chaque parti, ainsi je vous prierais de tous attendre à l'extérieur de la salle du conseil.

Alan se leva d'un bond de sa chaise.

— Pourquoi cela ? Comment nous défendre sans savoir notre version des faits ? cria-t-il. Ce conseil est une honte !

Je savais qu'il n'aimerait pas ça, mais c’est justement pour ça que je le fais sortir, son tempérament ne ferait que donner du tort à sa fille. Si je veux lui éviter la mort, je dois réussir seul.

A peine eut-il le temps de finir sa phrase que deux gardes de la salle s'étaient déjà précipités sur lui pour le maintenir à distance. Nora n'avait plus entendu cette voix grave depuis tant d'années mais elle le connaissait assez pour pouvoir y détecter de la peur derrière ses cris.

— Nous la connaissons déjà, ne vous inquiétez pas, nous serons juste avec tout le monde, faîtes-nous confiance.

Elle tentait de le rassurer mais elle sentait bien que sa phrase sonnait faux, qu'il n'y avait aucune solution équitable pour tout le monde, trop de mal avait était fait. Les gardes faisaient sortis toutes les personnes laissant les Sept seuls autour de leur table. La voix grave d'Alan résonnait une dernière fois juste avant que les portes ne se referment complètement.

— Confiance ? s'égosillait-il. Vous m'avez pris mon frère Nora, vous ne me prendrez pas ma fille aussi ! Je ne le permettrais pas cette fois !

Il était vrai qu'il n'y avait aucune zone d'ombre entourant la mort d'Oldaric. Les preuves étaient irréfutables, les rapports des premiers gardes arrivant sur place concordaient aussi. Ainsi il était inutile de faire réexposer les faits une nouvelle fois. Cela serait tout simplement contreproductif, accélérant encore plus un jugement pratiquement entendu.

Tout avait commençait par une banale histoire de romance entre une jeune femme, Nérilia, coincée en exil sur une île sans relation sociale autre que sa famille et de vieil archiviste. Un jour pour une raison inconnue, un homme du nom d'Ernis, avait fait une mauvaise chute de la falaise dans l'océan près de sa ville natale de Kelang. Par une incroyable chance il échappa à la mort laissant le courant le transporter jusqu'à l'île d'Esp. Nérilia le repêcha alors leur permettant de se rencontrer pour la première fois. Une fois rentré chez lui sain et sauf, il ne pouvait s'empêcher de penser à celle qui venait de lui sauver la vie. Clandestinement il retournait la voir, avant qu’à son tour elle le rejoignait sur le continent certaines nuits. Agissant en toute discrétion, la romance se transforma peu à peu en amour. Cette fameuse nuit, c'était au tour de Nérilia de le retrouver, à leur point de rendez-vous habituel, une petite grotte qui, à marée basse leur permettait de se cacher aisément des patrouilles. Sur place ils avaient caché derrière des rochers une corde leur permettant d'y descendre par une fenêtre dans le sol. Ils ne remontaient que pour admiraient les étoiles, mains dans la main à une heure où les patrouilles se trouvaient à leurs opposés.

Oldaric, la victime, un jeune garde très méritant avait reçu une affectation différente, où il était posté d'ordinaire dans le phare de ville. Il avait ainsi l'ordre de remplacer un collègue alité, et ne connaissant pas les rondes exactes de son collègue il avisa de lui-même. Après plus d'une heure de surveillance il fût alerté par plusieurs bruits lointains provenant du récif. S'approchant il distinguait alors des rires, signifiant alors que des personnes ne respectaient pas le couvre-feu obligatoire. Il avait le devoir de les intercepter.

Ernis sachant que sa bien-aimée risquait bien plus que lui, notamment à cause de son nom de famille, tenta de s'interposer. Oldaric, saisissait sa corne pour lancer l'alerte. Il devait simplement les canaliser le temps que les renforts n’arrivent. Des coups de poings se mirent à pleuvoir, et par une malheureuse riposte Oldaric fit tomber Ernis dans le trou menant à la grotte. Nérilia ne pouvait que constater la mort de celui qu'elle aimait, le crâne écrasé contre la roche quelque mètres plus bas. Prise de panique et de rage, elle sortit le couteau qui était attaché à sa ceinture, courant vers l'homme qui venait de détruire sa vie, et le lui planta directement dans le cœur. Surpris, le jeune garde n'avait pas eu le temps de se protéger, puisque normalement aucun habitant n'était censé avoir une arme en sa possession. Il chuta après un cri sourd, le dernier qu'il put exprimer avant de fermer les yeux définitivement. Au loin, les renforts arrivés à grandes enjambés, témoin de la dernière scène fatale. Rapidement ils attrapèrent alors la jeune femme en pleures au bord de la grotte regardant le corps sans vie de son amant.

Le silence reprenait enfin place dans la salle, c'était une nouvelle fois Hatton qui le brisa.

— Pourquoi demander un huis-clos Nora ? L'affaire est facile, elle a donné la mort, elle le mérite en retour. C'est la loi, c'est même l'une des vôtres d'ailleurs. Aucune exception vous répétiez quand vous nous avez suggérez de la mettre ne place, non ?

C'était sa loi en effet. Il fallait frapper fort dès le début lorsqu’elle avait choisi de diriger avec fermeté pour le bien de tous. Les nouvelles règles imposées à la population étaient difficilement acceptées au début, il fallait donc se montrer dissuasif au moindre faux pas. C'était la première étape pour obtenir un monde pacifique. Au bout d'un moment ces règles furent consenties puis finalement souhaitées. Maintenant que le Dume tout entier s'était plié devant le conseil et que chaque loi étaient respectées scrupuleusement, il allait être difficile de leurs faire tourner les yeux ne serait-ce qu'un instant, surtout sans avoir l'air de prendre parti.

— Je connais très bien les lois évidemment. Mais cette affaire est différente, et bien plus complexe qu'elle n'en a l'air. L'accusée est coupable, sur tout ce que l'on lui reproche. Malheureusement c'est la fille d'Alan Verri, comme vous le savez tous. En cela, la tuer, même si elle le mérite je le répète, pourrait amener la guerre à nos portes.

— Comment Alan pourrait-il bien nous faire la guerre ? Avec quels Hommes, quelles armes, quels bateaux ? questionna Logan, tout en tripotant la longue moustache finement coiffée.

Nora attendait son intervention, il était, avec elle, les deux membres le plus influent du conseil. Sa question était pertinente, Alan vivait seul avec sa famille sur une île pratiquement déserte. Ainsi il n’avait pas d'armée. Le port, si on pouvait l'appeler comme cela ne comptait qu'un bateau, celui avec lequel il était arrivé aujourd'hui, et aucune armurerie n'y était présente. Pourtant Nora le sentait, il préparait quelque chose depuis la mort de son frère, et si sa fille venait à mourir ça ne ferait que le renforcer dans son idée. Convaincre Logan était capital, car les autres suivraient.

— Peut-être nous lancera-t-il des livres depuis sa barque ! s'esclaffait Johane qui apparemment n'attendait que de pouvoir lui lancer un pic à son tour.

Nora ne daigna pas répondre à une telle idiote, préférant continuer à travailler Logan.

— Il a le nom ! C'est un Verri ! Même s'il n’a jamais connu ses ancêtres, il en reste leur descendant. S'il le veut il trouvera des gens pour se mettre derrière ses bannières, j'en suis convaincu. S'il possède un jour des soldats qui se mettent à croire en lui, il aura les armes et les bateaux par n’importe quel moyen. Je vous rappelle que nous n'avons aucune loi sur son île, il y est libre de faire ce qu'il y veut, et nous ne pouvons pas y débarquer sans causer d'incidents diplomatiques avec le Yama ou le Todaï. Je ne dis pas que tout cela va arriver, seulement que c'est une possibilité, et cela suffit à ne pas en prendre le risque.

Logan avait lâché sa moustache pour s'attardait sur sa courte barbichette, soigneusement mis en pointe également. C'était positif, car cela signifiait qu'il prenait en considération ce qu'elle venait de dire. Les autres membres attendaient aussi sa réaction.

Allez Logan, tu es quelqu'un d'intelligent, tu sais que j'ai raison, nous ne pouvons pas nous permettre de rentrer nous aussi dans une guerre civile. Nous avons trop à perdre.

— Je comprends tes inquiétudes Nora. Mais un garde est mort, par une étrangère sur notre sol, pendant le couvre-feu, avec une arme interdite. Il est impossible de ne pas faire respecter la loi sur cette affaire. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre notre armée à dos ou de faire sentir à la population que leurs actes n'ont plus de conséquences. Nous avons forgé ensemble un monde sans haine ni violence, ce sont ces rares cas qui peuvent anéantir ce qui a été construit, l'intransigeance est toujours de mise. Je suis désolé mais la mort de cette meurtrière est la seule voie possible. Si Alan venait à devenir un problème, même si j'en doute, nous nous en occuperons alors à ce moment-là.

Logan…Tu me déçois. Je vais devoir appuyer là où cela fait mal, même je vais tous me les mettre à dos.

— Et les souterrains ?

Un brouhaha de désapprobation générale s'installa immédiatement après ces quelques mots, certains membres se sont même levés quelques secondes avant de se rasseoir, visiblement outrés. Elle savait qu'elle venait d'emprunter un chemin très sinueux. Là encore elle se devait de faire très attention à ce qu'elle allait dire.

« C'est vrai que nous ne sommes pas censés en parler, je suis désolé. Mais vous me forcez la main. Si nous rentrons en guerre contre les Verri comme je vous l'expliquais précédemment, nous serions obligés de mettre sur le front nos soldats, tous nos soldats, pour protéger le royaume. Qui garderas les souterrains à ce moment-là ? Imaginez qu'une révolte éclate parmi les civils pour je ne sais quelle raison, ou même que la guerre vienne à révéler leurs existences ? C'est le monde entier qui deviendrait notre ennemi à ce moment-là. Nous avons réussi à rester neutre en toute situation, à repousser les conflits à nos portes et à protéger ce secret de notre propre population. Nous donnons tout à notre peuple sans qu'ils aient à bouger le moindre doigt et ils le prennent sans savoir d'où cela provient. Allons-nous commettre une erreur maintenant, après tout ce que nous avons fait ?

C'était quitte ou double désormais, elle le savait. C'était Hatton qui se levait une énième fois, alors qu'elle attendait Logan, qui restait désagréablement muet. Nora scrutant ses lèvres prête à entendre les mots qui allaient en sortir.

— Vous avez gagné le respect de tous ici ainsi que de toutes les personnes qui dépendent désormais de vous il y a des années. Depuis, nous tous dans cette salle, avec vous en tête, n'avons plus jamais reculé devant quoique que ce soit ou qui que ce soit. Je ne comprends pas comment vous avez pu devenir si…faible d'un jour à l'autre. Les décisions difficiles vous saviez les prendre quand il le fallait auparavant, votre changement de position est très surprenant. Remettre sur le tapis les souterrains n'est vraiment pas un bon coup de votre part Nora.

Par décisions difficiles il faisait évidemment référence à ce fameux jour, ce sacrifice que les gens lui rappelaient si souvent, alors qu'elle voudrait l'oublier à jamais.

Il était courant que les ouestriens vivant sur l'autre continent attaquèrent les côtes du continent. Le Yama plus au sud s'était vu épargné rapidement du fait de la pauvreté de ses sols et de la population en général, ce qui ne rentabilisait pas leurs voyages. Le Todaï, était lui bien plus intéressant, avec beaucoup de champs et de fermes à piller, ainsi que des cités assez riches.

Cette destination fut néanmoins abandonnée du fait de la proximité de leurs villes, leurs permettant une arrivée de renfort rapide. Ils ne préférèrent alors n'attaquer que l'archipel todayi, malheureusement leur flotte répondait là aussi plutôt bien à leurs invasions. L'effet de surprise était également absent, les eaux étant souvent calme à ce niveau de l'océan et ciel dégagé.

Au contraire justement du Dume où les tempêtes et la brume était très courante en mer. Certes il fallait lutter contre la météo, mais elle leur servait de camouflage. Ces sauvages redoublèrent d’ingéniosité en développant des techniques d’escalades inédites. Même s’ils étaient difficiles d'atteindre les cités en bords de falaise dumienne, il était néanmoins encore plus contraignant pour les défenseurs d'y amener des renforts suffisamment vite pour protéger les villageois, en raison des rares routes très sinueuses qui traversaient les montagnes. Ceci dura des décennies, avec plus ou moins d'attaques suivant les années.

Les membres du Conseil des Sept se succédèrent, cherchant des solutions pour repousser ces attaques incessantes sans jamais trouver de solutions adéquates. Les ouestriens soit s'adaptaient aux nouvelles défenses qui étaient organisées, soit changeait complétement de stratégie ou de lieu d'attaque pour surprendre toujours plus les dumiens. Nora, alors à l'aube de sa trentaine, se retrouvait alors enfin promu au Conseil, un poste qu’elle convoitait depuis quelques temps déjà. A ses débuts elle n’avait évidemment pas encore assez de pouvoir ou de charisme pour faire changer des idées, mais c'était un premier pas important pour son ascension. Plus de dix ans passèrent encore où aucune réponse n'était trouvé à leur problème où chaque nouvelle tentative de repousser les envahisseurs s'avéraient être un échec. Nora commençait néanmoins à devenir une femme de plus en plus importante et s'était enfin vu confier les défenses de la ville.

La nouvelle conseillère n’avait pas que l’on ait confiance en elle pour réfléchir aux solutions. Avec son mari Noah et on fils Alexander, tous deux soldats dumiens, ils avaient imaginé un plan, un seul car s’il fonctionnait, ce serait la dernière attaque qu’ils subiraient. Ainsi elle lançait la construction de machines de guerre : des scorpions et des onagres, ou encore des engins de sièges. Armes qui leurs seraient totalement inutile en temps normal. Légèrement modifiés, notamment sur le maniement et la cadence de tir, ils furent placés dans fronts des montagnes et dans des emplacements creusés sur mesure dans les falaises faisant le pourtour de la côte. Ils étaient fabriqués et positionnés de tel sorte qu'un camouflage les rendaient pratiquement invisible depuis l'océan. En guises de munitions, des projectiles enflammés seraient alors tirés et lancés depuis les villes même contre les envahisseurs. Et si une substance inflammable pouvait se trouver à bords des bateaux au même moment, le problème se réglerait très vite. Il ne restait maintenant qu'à les attendre.

Plusieurs semaines plus tard, les cloches retentissaient, prévenant Nora d'une nouvelle attaque. Jamais elle n’aurait cru être aussi heureuse d’entendre ce genre de nouvelle.

Enfin.

Cette fois-ci c'était le village de Kaptar qui était la cible, situé juste à côté de la ville de Joguja, où elle se trouvait. Une aubaine, elle serait suffisamment proche pour voir son plan de ses propres yeux. Elle prenait alors à la hâte la direction de Kaptar. La fumée s'élevait déjà haut dans le ciel quand Nora et son armée de renfort arrivait par la route montagneuse qui les séparait, et les pilleurs devaient être en train de charger leurs butins sur leurs bateaux. Etant donné le côté abrupt des falaises et les rares plages rocheuses qui régnaient en ces lieux, cela leur prendrait du temps de descendre en rappel chaque hommes et cargaisons. Exactement ce qu'avait besoin Nora. Les soldats se mirent immédiatement en marchent pour gagner les nouveaux engins de guerres camouflés dans les montagnes et les diriger vers l'ennemi, attendant le signal pour tirer.

Nora avait ordonnée que chaque ville du royaume mette en tonneaux tout l'alcool consignés, essentiellement l'eau de vie, étant très inflammable, pour les regroupés de manière stratégique. Il fallait qu'ils soient facilement trouvables et identifiables, mais de tel manière qu'on penserait davantage à une livraison vers une autre lieu et non un piège mortel. Et effectivement les tonneaux avaient bien tous disparus. Installé dans un des phares de la région, elle commençait à apercevoir la flotte ennemie dériver vers l'horizon. La mer était agitée et le ciel nuageux mais l'on pouvait les distingués encore assez facilement. Nora attendait qu'ils se soient suffisamment éloignés de la terre ferme pour pouvoir faire pleuvoir le feu, évitant d’éventuels survivants. Au bout d'un moment l'ennemi atteignait la distance requise.

Si le feu ne les tue pas, alors ce sera l'eau, mais une chose est sure, ils mourront tous.

Elle tournait la tête vers Iseka, son commandant des armées et garde personnel, un homme d'âge mûr ayant gagné ses galons auprès d'elle, profitant de ses choix forts. Il lui avait toujours demeuré loyal.

— Commandant, donnez l'ordre de..., ordonnait-elle avant ‘être interrompue par des cris provenant de l'escalier menant jusqu'à elle.

— Arrêtez tout ! Arrêtez tout ! criait en continue une voix d’homme assez grave.

Il n'y avait pourtant plus une minute à perdre, Nora faisait naviguer sa tête tantôt vers l'horizon pour voir où en était la flotte, tantôt vers le couloir pour savoir qui et pourquoi tant d'excitation. Un homme arrivait enfin en courant, s'arrêtant devant Nora en répétant toujours les mêmes mots. Il était complétement essoufflé, les bras posés sur les cuisses. Elle le reconnaissait facilement une fois devant ses pieds, c'était Alan Verri.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Dépêchez-vous la fenêtre de tir va se refermer et nous ne pourrons plus les avoir.

— Ils ont des otages, c'est inhabituel. Mais la troisième unité en poste à Kaptar a voulu sauver les civils. Certains d’entre eux sont avec eux désormais ! On ne peut plus appliquer le plan Nora !

La troisième unité....

L'information qui avait fusé dans son esprit la figea quelque seconde. Elle connaissait très bien cette unité-là, étant donné que c'était dans celle-ci que Noah et Alexander étaient engagés. Elle ne savait plus quoi faire, entre ses yeux qui lui montrait les bateaux en train de s'échapper, Iseka qui la scrutait attendant l'ordre de faire feu, et Alan qui ne cessait de lui hurler dessus.

— Dîtes leurs d'arrêter tout, ils ont Fredrik, ils ont mon frère !

Et moi ils ont mon mari et mon fils.

« Ils ont votre famille ! Mais à quoi vous réfléchissez merde ?!

Quel imbécile, évidemment que je suis au courant. Mais on ne peut pas seulement prendre des décisions en rapport avec nos émotions.

Le dilemme la tourmentait inlassablement, et le temps ne jouait plus pour elle. La décision devait se prendre maintenant. Les otages pourraient être torturés, leurs communiquant des informations capitales sur les nouvelles défenses ou les ressources du territoire ce qui pourraient devenir très grave pour son peuple. D'un autre côté c'était toute sa famille qu'elle risquait de mettre à mort. Toutes les idées qui pouvaient lui permettre de sauver à la fois son peuple et sa famille lui passait par la tête mais une à une elle y voyait une faille.

Ils étaient trop loin pour que la flotte dumienne les prennent en chasses pour tenter une opération de sauvetage, de plus elle avait ordonnée que toute la flotte dumienne soit stocké dans la baie de la Noya, à des kilomètres de là, pour qu'ils ne puissent pas être détruits par des tirs accidentels provenant de ces propres armes lors de l'exécution finale de son plan. Avec les orages qui risquaient de s'abattre, ainsi que les nuages et les vagues, elle les perdrait de vue très rapidement, et même si elle parvenait à les poursuivre jusqu'à leurs cités sur l'autre continent, ils risquaient de se faire anéantir étant donné que personne ne connaissait leurs nombres d'hommes sur place, leurs armes ou leurs défenses. Elle n'avait plus le choix.

— Commandant" Il leva légèrement plus la tête vers elle. -"Coulez moi ces bateaux. Tous, sans exception.

Dire ces phrases avait le même effet que de se planter un couteau dans son propre cœur. Pourtant elle ne pouvait rien laisser transparaître. Ce choix, elle devra l'assumer et le supporter pour le restant de sa vie.

Noah, Alex, je vous aime tellement…pourquoi n’êtes-vous pas resté cacher comme prévu…

— Noooooon !

Alors que les autres gardes présents s’emparaient d'Alan qui courait fou de rage vers Nora, le commandant levait sa torche puis enflamma une grande bannière devant lui, allumant le phare. Ceci lançant le signal de faire pleuvoir la mort au-dessus de l'océan. Le bruit des scorpions décochant leurs flèches enflammées et des onagres basculants leurs projectiles flamboyants se répondaient en échos à travers les montagnes. Le ciel gris à l'horizon était désormais strié par de multitudes de trainées orangées. Nora, Alan, et tout le peuple dumien avaient les yeux rivés sur les petites silhouettes noires qui voguaient sur l'eau. Les traits de feu s'éteignirent pour la plupart dans l'eau, jusqu'à ce qu'enfin l'un d'eux semblait avoir touchait l'un des transports. C'est à cet instant précis que Nora pouvait voir si son plan allait fonctionner. Un autre bateau semblait lui, prendre des couleurs vives. Alors que les autres navires commençaient à changer de trajectoires, visiblement complétement surpris par une attaque venant des airs, le premier touché explosa projetant des débris flamboyants sur ses voisins. Peu à peu de plus en plus de bateau prirent feu ou explosèrent. La deuxième salve, désormais prête, s'élevait dans le ciel à son tour. Plusieurs minutes après, c'était la troisième qui fusait.

Aucun ennemi n'avait réussi à s'enfuir, le feu s'était rependu au cœur de l'océan avant de lui aussi s'évanouir dans le creux de la houle. Tous regardèrent encore, entre espoir et désespoir de voir quelqu'un revenir vers le rivage, ce qui n'arrivait pas. Le plan avait fonctionné, les ouestriens avait enfin été repoussé, il ne restait désormais qu'à en payer le prix.

Le cœur de Nora saignait, elle avait envie de fondre en larme au sol, mais là encore elle devait rester forte et digne. Elle s'effondrerait plus tard, lorsqu’elle serait seul, ce qui arriverait bien plus souvent désormais. Elle s'était efforcée de ne pas croiser le regard d'Alan, toujours aux bras des gardes, pendant qu'elle regagnait le château, mais ce moment fût inévitable comme si elle en était attirée. Cela n'avait pas duré plus d'une seconde. Pourtant le regard qu'elle y vu, un regard si sombre qui la hanterait à tout jamais. Elle venait de tuer son frère devant lui, mais elle n'avait pas le choix. Peut-être s'en rendrait-il compte un jour, mais les fait sont là.

Je suis désolée.

Une pensée que jamais elle ne pourra prononcer à voix haute. Ni à son fils, ni à son mari, ni même à Alan.

Le moment du vote était enfin venu, et Nora n'avait plus d'arguments à faire entendre. Elle ne s'était jamais sentie aussi impuissante que le jour où elle avait ordonnée de faire mourir les personnes qu'elle aimait.

— Après avoir trop longuement débattu, je suggère d'en finir avec cette histoire, déclarait

Logan qui avait fini de jouer avec sa barbichette.

Un consentement général se faisait légèrement entendre dans la salle lui permettant de continuer.

« Que ceux pensant que la dénommée Nérilia, coupable de multiples fautes dont le meurtre sur nos terres, doit être exécutée, et ceux malgré les inquiétudes de Nora quant à une possible rébellion des Verri lève la main.

Il leva ainsi en premier la sienne, se faisant suivre par les autres un à un. Nora baissait les yeux de résignation. Tous la regardaient désormais. Pour ne pas risquer de perdre plus qu'elle n'avait déjà perdu vis à vis du conseil, elle leva sa main droite, permettant un vote unanime.

— La loi est la loi, ravi que finalement vous nous suiviez Nora. C'est désormais entendu, Nérilia Verri sera exécutée à l'aube. Ce n'est que justice et nous pourrons retrouver la paix, finissait Hatton tout sourire.

Ainsi ce sera la guerre.

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