Chapitre 6, Mako II

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Mako ne se sentait pas à l'aise. Tout le monde la fixait, encore. C’était devenu une habitude dont elle avait du mal à se faire. A peine était-elle assise à la table pour sa première réunion avec ses conseillers en qualité de reine que le poids des responsabilités se faisait déjà ressentir.

Mon père en a fait des centaines comme celle-ci, il n’en ait jamais mort. Enfin… pas de ça.

Ils étaient cinq à avoir pris place en ce jour autour de la table ovale d'une des plus grandes pièces du château. Mako évidemment se devait d'être présente, pour chaque problème exposé elle aurait son mot à dire. Ce qui à la fois la rassurait et l'effrayait. Trois des quatre autres places vacantes étaient occupées de façon permanente par le chancelier Liam, le sénéchal Lazor et le connétable Imrir. La dernière place n'étant pas fixe, elle permettait à certaines autres catégories de personne de pouvoir faire entendre leurs voix à un moment donné. Ainsi, l'évêque Castan par exemple, premier représentant religieux du royaume y avait déjà siégé régulièrement. Fut également aperçu à cette table entre autres Alfie Granfeld le capitaine de la garde royale, ou encore la mère de Liv, Miline Asda, dont elle et son mari étaient à la tête d’une des familles les plus puissantes du Todaï.

La reine ne serait pas la seule personne à vivre ce moment pour la première fois. Un homme quel n'avait jamais vu auparavant, ne le connaissant que de nom et de réputation, siégeait à la place vacante de l'invité. Il était petit, bourru, avait apparemment la quarantaine passé mais en paraissait pourtant bien dix de plus. Il était assez mal rasé, de la pilosité blanche se mêlait au noir naturel de sa barbe. Cet homme repoussant de prime abord se nommait Akil Bamford. Il préférait cependant se faire appeler le ‘seigneur des îles’, un titre autoproclamé qui n’était qu’une simple rumeur du temps d’Ewan, mais qu’il avait rapidement rendu officiel après son décès. D’où son invitation exceptionnelle.

Le chancelier Liam, une fois tout le monde installé lançait les discussions après avoir adressé un sourire bienveillant envers Mako, lui intimant de ne pas s'inquiéter. C'était était un homme très énigmatique, à la fois si mystérieux et si ouvert qu'il ne paraissait n'avoir aucun secret. Il avait la quarantaine également, mais avec un physique plus soigné, ainsi qu’un visage long et fin, le tout imberbe. Ses cheveux noirs étaient courts et ses petits yeux renfoncés marrons. Il devait bien mesurer dans les deux mètres, mais n'apparaissait cependant pas si effrayant que ça au regard de sas taille. En revanche le tic qu'il avait était des plus dérangeant, il avait la mauvaise manie de faire craquer les os de sa mâchoire très souvent, à raison de plusieurs fois par heure. Il n'avait même pas besoin de ses mains, seulement d'un simple mouvement du bas de sa bouche, si rapide qu’il n’avait même pas l’air de s’en rendre compte lui-même. Pour les personnes autour de lui, si certains commençaient à en avoir l’habitude, les autres essayaient tant bien que mal de cacher leur dégout et leur surprise. Liam était largement connu à travers le royaume comme étant l'une des personnes les plus importantes et influente derrière le roi, pourtant aucune personne du peuple ne serait capable de le décrire. Il n'apparaissait jamais en public, ne participait pas aux fêtes, bals ou autre tournois, et ne s'était même pas montré pour le couronnement de Mako. Des rumeurs courraient même dans certains coins éloignés du royaume qu'il n'existait pas réellement. Un paradoxe pour les rares personnes à la cour le connaissant, car c’était qu’il ne cachait rien de sa vie privée. Il n’avait jamais été marié, n’avait jamais eu d'enfant, et déclarait ouvertement qu'il n'était pas attiré par la gent féminine. Autant cela était très mal vu dans la société, autant il l’avouait tellement naturellement, que les gens, au vu de sa haute position, préféraient ne rien voir ni savoir. C’était à la fois un fantôme et un livre ouvert, faisant que finalement personne ne s'intéressait à ce qu'il pouvait réellement faire de son temps libre.

— Plusieurs problèmes requièrent notre attention majesté. En premier lieu une lettre nous est parvenue du Dume nous indiquant qu'un dénommé Ciro arrivera par bateau avec les manuscrits dont aurait besoin l'évêque Castan pour ses recherches. Vous savez peut-être la raison de cette demande majesté ?

— Oui, cela à un rapport avec le rituel, Castan voudrait avoir de plus amples informations à ce sujet à la suite à de nouveaux éléments.

— Il y a eu un problème lors du rituel ?

Première phrase et déjà une bêtise. Quel mauvais choix de mots. Mais je ne peux pas lui en parler encore, c’est ce qu’a dit Monsieur Castan.

— Non non, il a bien eu lieu, tout s'est passé comme prévu, je ne peux pas rien vous dire de plus en revanche.

Est-ce qu’ils pourraient me déclarer illégitime à la couronne s’ils apprenaient qu’il ne s’est pas bien passé ?

Elle devait absolument s'enlever ce genre de pensée de la tête au plus vite. En règle générale, plus elle se concentrait à ne pas faire d'erreur, plus elle en faisait. La stratégie la plus judicieuse était d’arrêter simplement de parler au maximum et d’écouter, étant fraichement couronnée, cela passerait simplement pour de la timidité. Pas l’idéal mais déjà mieux que de dire ce qu’il ne faudrait pas. Liam faisait de petits yeux en la regardant comme s'il essayait de deviner ce qu'elle pensait. Cela la mettait encore une fois très mal à l'aise, mais réussissait à le cacher en tenant le regard.

— Très bien alors. Nous vous informerons quand ce Ciro arrivera. Une affaire plus urgente maintenant, avec la question de l'aide que nous devons apporter aux Yamanééns. Vous n'êtes pas sans savoir que votre père, ne pouvant être impliqué militairement, avait décidé qu'au vue de la détresse que la guerre engendre chez nos voisins, d'envoyer des vivres de nos réserves personnelles à chaque camp, sans distinction. Le roi Arrel ainsi que les seigneurs Paxtin, Terrence et Xander recevaient jusqu'alors la même cargaison déposée à la frontière.

— Une décision du roi sans notre accord ! rouspétait Imrir. Je voulais le souligner.

— C'est exact, je suis au courant. Quel est le problème ?

Elle avait volontairement ignoré son connétable, ne répondant qu’au chancelier.

— Un gros ! reprit-il cependant.

C'était un homme très âgé, qui avait pourtant toujours réussit à garder sa place dans l'un des fauteuils de cette table. Malgré son âge il parlait très facilement et distinctement, dégageant à la fois une certaine assurance ainsi qu'un grand charisme. Il avait la charge de la cavalerie dans un premier temps avant que le reste de l'armée soit aussi sous ses ordres, en faisant l'une des personnes les plus puissante du monde.

« Tout d'abord, continuait-t-il, le seigneur Terrence est mort, de la main d'Arrel. Cela aurait pu être une bonne nouvelle, avec une bouche de moins à nourrir, s'il n'avait pas été attaqué juste après avoir récupéré les vivres pour son peuple. Les nôtres donc.

Immédiatement, tout le monde faisait la grimace. Sauf Mako qui ne voyait pas naturellement le lien entre ces informations et une situation où l'on devrait s'inquiéter. Avant qu’elle n’ait honteusement à demander une réponse, elle venait finalement toute seule à elle par son chancelier.

— Nous allons être obligé d'arrêter toutes les aides désormais, aussi bien envers le roi Arrel, qu'envers les autres seigneurs. Nous ne pouvons pas prendre le risque que l'on pense que l'on a choisi un camp, de plus ils ont clairement violé les droits du contrat. répondit Liam. J'avais prévenu le roi Ewan en son temps que c'était une très mauvaise idée. Nous voilà dans une des situations que je redoutais.

La situation était devenue très claire pourtant quelque chose l'embêtait. Ce n'était qu'à ce moment-là qu'elle se rappelait qu'en tant que reine, elle pouvait donner son opinion ce qu’elle ne trouvait pas juste.

— Nous ne pouvons pas abandonner les autres villageois qui compte sur notre aide. Les erreurs de leur roi ne peuvent pas entachés leurs chances de survivre ou de manger à leur faim. Combien vont mourir si nous stoppons tout ?

Pour une première intervention, elle en était assez fière. La réponse d'Imrir lui en avait cependant rapidement enlevée son sourire.

— C'est la guerre majesté. Elle n'est peut-être pas chez nous, mais elle nous impact tous. Une bataille à des centaines de kilomètres d'ici à des répercussions dans le monde entier. Avec l’expérience vous le verrez aussi. Des gens vont mourir de faim, combien je ne sais pas, mais beaucoup c'est vrai, pourtant ce ne sera pas notre faute, mais celle d'Arrel. C'est lui qui a attaqué Terrence pendant qu'il venait à notre demande. Pour être franc je suis même étonné que ça ne se soit pas fait plus tôt.

« Que pensez-vous que vont se dire les seigneurs Paxtin et Xander, quand on va leur demander de venir à leurs tours récupérer des provisions. Nos propres soldats pourraient se retrouver en danger à la frontière. Cela va engendrer un précédant. Evidemment on pourrait se dédouaner et porter assistance à tout le monde sauf à l'armée d'Arrel, mais là se serait encore une fois choisir notre camp. Et si ce dernier venait à l'emporter finalement, nous aurions un ennemi à nos portes, qui pourrait vouloir se venger que l’on ait soutenu que ses ennemis. Vous comprenez à présent la dangerosité de la situation ? Nous n'avons pas d'autre choix que de privilégier notre peuple. Désormais ils sont seuls. Leur guerre, leur choix, leur misère.

Elle voulait pouvoir aider chaque personne vivante autour d'elle, pourtant sa première décision, qui n'était même pas totalement la sienne, serait une condamnation à mort de plusieurs centaines d'innocents.

Tout cela à cause de ce Arrel. Comment quelqu'un peut-il oser attaquer dans le dos des gens voulant simplement se nourrir et survivre, et se définir devant eux comme leur roi et leur protecteur ? Le pire c'est que je ne peux rien faire à cause de prétexte politique. Je ne suis là que depuis quelques minutes et je suis déjà hors de moi ! Comment faisait mon père pour rester calme dans ces moments-là ?

— De plus majesté, cela nous en serait bénéfique ! surenchérissait Lazor, le sénéchal.

De mieux en mieux, j'ai hâte qu'il me dise en quoi regarder les gens mourir serait bénéfique.

Lui aussi était âgé, pas autant qu'Imrir néanmoins. Mais beaucoup plus gras. En qualité de sénéchal, il avait en charge la bienveillance de la capitale et de son palais d'une part, ainsi que la gestion des réserves de nourritures de tout le royaume. En parallèle il occupait également la position de trésorier. Il avait une voix très suave ce qui pouvait rendre assez exaspérante certaine situation conflictuelle.

— En quoi cela serait-il bénéfique ? réussissait-elle à demander sans trop trahir ses pensées.

— Voyez-vous quand votre père a accepté cet accord, personne ne pensait que cette guerre durerait tant de temps. Déjà trois ans se sont écoulés, les batailles font rage mais aucunes têtes ne tombaient, jusqu'à maintenant. Nous disposons d'un large stock de vivres pour subvenir à n'importe quel rude hiver, qui heureusement n'est pas arrivé, ce qui nous a permis de pouvoir leurs venir en aides. Mais même si aucune urgence n'est pour l'instant sur la table, nourrir deux royaumes à la fois, et donc depuis trois ans à profondément appauvrit nos réserves. Dans un an, deux, voire peut-être trois nous aurions été obligés d'arrêter de toute manière pour éviter de mettre en péril notre propre peuple. A ce moment-là nous nous serions confrontés au dilemme de briser notre engagement ou pas. En revanche, ayant désormais une raison légitime de le faire, il faut la saisir.

Lazor lui expliquait comme si elle était une enfant, pourtant elle comprenait bien les enjeux, ce qui l'irritait passablement. Néanmoins la santé d'innocents primait sur l'économie du royaume pour elle. D'ici la fin de cette guerre qui semble tout de même se délier, il aurait été facile de trouver une autre solution. D'ailleurs c'était justement son travail de répondre à ce genre de problème. Elle se sentait démunis, plus le temps passait, plus elle se rendait compte qu'elle ne dirigeait rien, le triumvirat que constitué Liam, Lazor et Imrir semblait imposer leurs décisions, et elle ne servait qu'à agrémenter les discours, jusqu’à indubitablement devoir leurs donner raison puisqu’ils ne proposaient aucune alternative.

Est-ce qu'ils agissaient comme ça avec père ? Il m'avait prévenu de m'en méfier mais aussi de les écouter. J'ai du mal à trouver le juste milieu.

Liam avait fini d'écrire les nouvelles mesures qui avait été admise à l'unanimité. Mako n'avait qu'une envie, c'était d'aller se reposer, mais surtout d’être seule, pensant la réunion terminée. C’était sans compter sur Akil Bamford, totalement silencieux jusqu'ici, qui faisait un geste de la main comme pour avoir l'autorisation de parler.

Je l'avais oublié lui.

— Oui ? demanda Liam.

— En tant que représentant de l'archipel du Todaï, je viens vous faire part d'une nouvelle d'une extrême importance, expliquait-il en cherchant ses mots astucieusement. Après concertation entre plusieurs membres important de chacune des îles, il nous semble qu'il est désormais temps pour nous d'obtenir notre indépendance vis à vis du royaume

Il semblait comme soulagé d'avoir réussis sa demande. En revanche les autres membres présents se regardèrent, incrédules.

— Comment vous est-il arrivé une pareille idée ? lançait Liam d'un ton interrogateur. Que vous manque-t-il ? Vous avez toujours eu une place privilégiée me semble-t-il !

— Une place privilégiée ? Vous rigolez ? Cela fait très longtemps déjà que nous y réfléchissons de notre côté.

Il se tournait vers Mako.

« Nous savions qu'une telle demande ne serait jamais acceptée par votre père, il était bien trop conservateur. Et, sans lui manquer de respect, maintenant qu'il n'est plus là, nous pensons que vous pouvez mener le royaume dans une trajectoire, disons, plus progressiste.

Alors que Mako s'apprêtait à répondre, Liam s'empressait de lui couper la parole, sa voix était devenue clairement plus autoritaire désormais.

— Nous vous assurons une protection depuis toujours. Vous étiez bien content de nous trouver quand les ouestriens vous attaquiez jadis.

— Jadis chancelier, c'est bien le terme. Moi-même je n'ai pas connu ces attaques depuis que je suis capable d'avoir des souvenirs. Cette excuse ne tient plus. Nous sommes en sécurité, et même seul, la grande majorité des navires de guerre et de pêche sont à nous. L'île Moisson est désormais aussi de notre côté, ce qui nous assureras assez de blé pour être autosuffisant. Je vous rappelle aussi que la majorité de ces îles sont des gisements de fer que vous récupérait en partie gratuitement, au nom du royaume, alors que nous, nous devons payons des taxes dans l'autre sens pour tout ce qui provient de votre continent. Pour toute ces raisons nous en avons assez.

Elle connaissait très bien la géographie de cet archipel, l'évêque Castan lui ayant appris les cartes du royaume dont elle était amenée à diriger un jour. Celui-ci disposait donc d'une dizaine d'île, plus ou moins grandes, situés le long de la côte Ouest et Sud. Ce sont les plus petites qui disposent en général des gisements de fer, habités seulement par les mineurs et leurs familles. La plus grande, l'île moisson était particulière à plus d'un titre, elle était suffisamment éloignée des autres pour ne pas réellement faire partie de l'archipel, se situant sur la côte Est du Todaï, tellement proche qu'en hiver on pourrait croire qu’on puisse la rejoindre à pied quand l’eau se met à geler. Grâce à cet éloignement, la géographie de l'île était aussi très différente, c'était ainsi la seule disposant de terres suffisamment arable pour produire du blé en grande quantité, ou de faire paître des troupeaux d'animaux. Le faîte que cette île ait décidée de rejoindre le camp des indépendantistes leurs constituaient un argument de poids pour soutenir leur demande.

Néanmoins elle ne pouvait pas se permettre de les perdre. D'un point de vue économique, militaire et agraire cela serait catastrophique. Son image risquait aussi d'en prendre un coup alors qu'elle n'avait même pas commencée à régner. Enfin, accéder à ce genre de demande pourrait donner des idées à n'importe quelle autre partie du territoire voulant tenter sa chance. Qu'importe le moyen elle avait le devoir d'empêcher un tel scénario.

— L'archipel fait partie du Todaî depuis la création du royaume, nous sommes tous liés, nous avons besoin les uns des autres et je refuse votre demande, lui répondit-t-elle aussi sèchement qu'elle le pouvait provoquant un étonnement agréable des autres convives.

— Malheureusement majesté je ne venais pas ici pour vous demander votre bénédiction en réalité.

Elle sentait encore une fois son autorité bafouée d'une seule phrase.

Mais comment un simple homme, sans titre, officiel tout du moins, peut-il dire que mon avis ne compte pas ? Je ne comprends pas.

« Il est maintenant temps pour nous de suivre notre propre voie, je voulais simplement vous l'annoncez officiellement.

Elle regardait tour à tour Lazor, Imrir et Liam comme pour rechercher de l'aide. C'était ce dernier qui décidait d’intervenir.

— Nous sommes des personnes intelligente Akil, et ne sous-estimait pas la reine non plus je vous prie. Il est évident que vous n'êtes pas venu jusqu'ici simplement pour quelques formules officielles. Vous avez une idée en tête, vous voulez négocier quelque chose.

Pour la première fois depuis le début de cette réunion l'insulaire semblait perturbé. Il ne savait pas du tout cacher ses émotions.

— C'est vrai, vous avez raison, confessa-t-il finalement. Je voulais attendre un peu avant d'exposer une requête qui pourrait tous nous accorder. Mais vous avez lu dans mon jeu, bravo monsieur le chancelier.

A nouveau il semblait chercher longuement ses mots, tout en se réinstallant sur sa chaise.

« Comment dire ? L'archipel pourrait vouloir rester au sein du Todaî en échange d'un grand signe de la part de sa majesté pour réaffirmer son soutien.

Cette fois c'est Mako qui n'arrivait pas à cacher ses émotions et se montrait intriguée.

— Quel signe au juste ?

— Trois choses que nous avons mis en commun. Premièrement nous voulons la levée des taxes des produits de premières nécessités que vous nous demandez. Deuxièmement nous voulons une place permanente à ce conseil, que j'occuperais, en titre de capitaine de la flotte du Todaï.

Imrir et Lazor semblait tout deux ulcérés et protestait déjà vivement avant que Liam ne les temporise d'un geste de la main.

— Et la troisième ?

Mako comprenait les réactions de ses conseillers, Imrir pourrait perdre le commandement d'une partie de son armée, qui pourrait entraîner des questionnements voir des divisions au sein même des troupes. Alors que Lazor était attaqué directement au portefeuille.

— La troisième semble la plus délicate pourtant tout aussi importante pour sceller définitivement notre nouvelle entente. Je voudrais simplement votre main majesté, glissa-t-il avec un large sourire qui l'enlaidissait.

La reine ouvrait grand ses yeux comme si elle avait mal entendu alors que ses conseillers manquaient de s'étouffer. La moindre vision où elle s'imaginait au bras de cet homme la dégoutait encore plus. Il était totalement hors de question de se laisser humilier de la sorte.

— C'est complètement insensé, mais comment osez-vous venir en tant qu’invité ici et réclamer la main de la reine en toute impunité, crachait Lazor.

— C'est honteux on devrait vous congédiez immédiatement, au minimum ! enchaînait Imrir.

— C'est mon offre majesté, sinon la cession entre l'archipel et le continent sera immédiate.

Mako ne pouvait en entendre plus, appela la garde qui attendait à l'extérieur de la salle et les sommèrent d'escorter Akil jusqu'à son bateau sur le champ. Celui-ci ne se débattait pas, et avait l'air assez ravi par le chaos qu'il avait amené.

Pensait-il vraiment que j'allais accepter ?

— J'attendrais trois lunes, pour que vous aillez assez de temps de prendre en compte tous les enjeux de la situation. Si je n'ai pas de réponse, ou si elle ne me satisfait pas, je crains que nous n’ayons pas d'autres choix de vous quitter.

Je n'ai pas besoin de réfléchir ne t’inquiètes pas.

Les gardes avaient fini de le sortir de la pièce que le calme commençait à revenir. Finalement être à la tête du royaume ne faisait que la fatiguée. Sa mère avait raison, à peine le roi enterré que des hommes avides de pouvoir lorgnaient déjà autour d'elle comme si elle n'était qu'un gibier. Ces mêmes hommes qui n’osaient à peine lever leurs têtes quand il était encore en vie.

Elle voulait penser à quelque chose de plus joyeux mais rien ne lui venait à l'esprit. Cette scène venait de l'énerver au plus point, lui rappelant même la fête qui était organisé en son honneur quelques jours après son intronisation. Là aussi elle pensait passer un bon moment, là aussi elle avait été déçue.

Les violonistes avaient une synchronisation parfaite. La musique s'entendait même au-delàs de la grande salle de bal, situé à l'arrière au premier étage du château. Les meilleurs vins du royaume étaient disposés sur les tables, tous arrivés de la ville de Sassi, à l'extrême Ouest du royaume. La salle était remplie de fleur, les plus belles possible, exportées des quatre coins du continent comme elle le désirait. Notamment ses préférées, les hortensias bleues, de l'île Moisson. D'après des histoires entendues, d'encore plus belles existeraient dans les Terres de l'Ouest, malheureusement beaucoup trop inhospitalière pour pouvoir les découvrir.

Ombeline s'était placé près des musiciens pour mieux apprécier les mélodies, Castan assit à une table trinquait de l'eau avec d'autres moines. Ses conseillers, sa nouvelle famille avec qui elle allait passer désormais beaucoup plus de temps qu’elle ne le voudrait, ne s'éloignaient jamais trop du buffet, sauf Liam, absent comme à son habitude. Liv était aussi de la partie et partageait sa table. Rien n'avait jamais pu les séparait, ce n’était pas son changement de statut qui allait commencer à le faire. Mako avait suffisamment confiance en Liv pour qu'elle soit la seule personne avec qui elle pouvait partager son secret, sa relation avec Kyzen.

Liv portait un masque rouge en forme de papillon, pour s'associer au thème de la soirée où chaque personne, à part la nouvelle reine, devait cacher son visage. Elle pouvait y distinguer seulement ses petites prunelles noisette, pourtant elle la reconnaîtrait facilement entre mille. Notamment grâce aux magnifiques cheveux bruns bouclés qu'elle arborait.

— J'ai tellement hâte de te voir remballer tes prétendants !

Mako posa son verre de vin.

— De quels prétendants tu parles ?

— Sois le vin commence à bien faire effet soit tu as été plus attentive pour la décoration de la soirée que pour le contenu ma chère. Comme tu es aux yeux du monde, une reine avec un cœur à prendre, la coutume veut que derrière cette porte des hommes très beau et très riche attendent leur heure pour rentrer et te courtiser. Tu crois que je suis là pour quoi à ton avis ? Je sais que tu n'en prendras pas un seul mais moi je suis libre je te signale, et consoler les âmes déçues c’est ma spécialité, disait Liv, tellement hilare qu'elle failli renverser une partie de sa coupe.

Maintenant qu'elle en parlait, elle avait de vagues souvenirs d'une conversation avec sa mère à ce propos. Liv resservait son amie avant d’en faire de même.

— Ou bien je les renvoie directement chez eux, et j'annule cette mascarade.

— Egoïste ! Je ne te dis pas d'accepter, mais tous les refuser trop vite pourrait lancer des rumeurs, chose que tu ne voudrais pas. Tu n'as qu'à profiter d'être désirée avant de trouver le moyen de leur dire non. Bois et amuses-toi c'est ta soirée Mako, tu as le droit d'apprécier ce qu'on l'on te donnes sans être obligé de le consommer.

Liv avait toujours été beaucoup plus libérée que Mako, c'était une chose qu'elle aimait beaucoup chez elle, même si elle était incapable de lui ressembler autant sur ce point-là.

La soirée ne pouvait être plus parfaite, elle enchaînait les verres de vins, dansait autant qu'elle le pouvait avec Ombeline sa mère, avec Liv aussi évidemment. Même un garde eu le droit à une danse ; il s'agissait d'Otar, qui occupait jusque-là le poste de garde personnel de la princesse. Désormais reine, c'était au capitaine de la garde royale qui incombait cette tâche. Elle avait toujours eu beaucoup d'affection pour lui, il était gentil, la protégeait autant des ennuis potentiel qui pouvaient lui arriver que d'elle-même jusqu’à la couvrir si nécessaire. Evidemment il n'était pas au courant de son idylle, ne pouvant se permettre un tel risque même si elle pouvait lui confiance jusqu'à sa vie. Profitant qu'il ne soit pas très malin, elle se jouait souvent de lui pour retrouver son amant certaines nuits. C'était son dernier soir officiel en tant que protecteur attitré, et le lendemain il retournerait à un poste plus ordinaire. Ainsi, pour toutes ces fois où elle avait eu besoin de lui ou qu'elle avait abusée de sa gentillesse, elle pouvait bien lui accorder cette danse. Il en était heureux, cela se voyait, lui aussi étant grandement attaché à elle, comme un père protègerait la fille qu'il n’avait jamais eu.

A peine eut-elle le temps de se rasseoir auprès de Liv que les musiques s'arrêtèrent, entraînant de faîtes le silence des invités de la salle. La grande porte centrale commençait à s'ouvrir. Trois inconnus masqués enclenchaient le pas.

— Je vais t’aider à te mettre dans l’ambiance, lui murmura à l’oreille la fille Asda en se mordillant la lèvre. Imagine coucher avec un de ces mâles sans même savoir qui cela peut-être réellement !

Elle riait intérieurement devant la gêne de Mako.

« Mieux encore, imagine le faire avec les trois en même temps !

— Liv ! Je ne peux pas !

— Moi j’y arrive très bien alors tu devrais pouvoir.

— Tu ne m'aide pas beaucoup là, rétorqua-t-elle d'un sourire compris.

Faut que je me débarrasse de ces trois-là sans faire de vagues maintenant. Je ne peux pas jouer avec les sentiments de Kyzen, même s’il n’est pas là. Je ne suis pas comme ça.

Une fois arrivés au centre de la salle les violonistes reprirent de plus belle, sur un son plus romantique. Mako se leva, s'approchant doucement de ses prétendants. Un dernier regard de détresse en arrière vers son amie qui semblait déjà apprécier le spectacle, puis un autre vers sa mère près des musiciens qui elle se montrait plus compatissante.

Le premier inconnu s'avançait vers elle, il était bien plus grand qu'elle, de bien deux têtes. Avec son masque mi-blanc mi-noir il était plus intimidant qu'attrayant.

Lui déjà ne part pas avec un avantage.

Il prenait directement les devant en lui attrapant une main, plaçant la deuxième à sa taille afin de commencer la parade.

Il est bien entreprenant ! Même pas un mot ni un geste attentionné avant de commencer. Même si j’étais libre il n’aurait pas eu la moindre chance.

Sa seule qualité semblait être de savoir danser, ce qui ne rattrapait évidemment pas ses manières.

— Je suis le prince Adriel Malt, de Sassi. J'espère que vous avez aimé le vin que nous vous avons envoyé pour l'occasion ? Je suis l'extra de votre commande.

Ah, il a une langue. J'aurais préféré ne pas l'entendre finalement.

— Le vin était très bon merci, mais j’en ai suffisamment bu pour ne pas avoir besoin de dessert.

L’intonation était suffisamment froide et sèche pour atténuer ses ardeurs. Ce qui semblait marcher puisqu'il arrêta net ses tentatives de séduction ridicule. Elle ne le voyait pas à travers son masque mais devinait facilement que le sourire qu'il devait afficher avant le début de cette danse s'était envolé avec sa fierté.

La parade terminé, Adriel reculait pour laisser place au deuxième homme venu lui réclamer sa main.

Déjà celui-ci n'était pas aussi grand que son prédécesseur, et son masque n'était pas trop extravagant.

— Bonjour, ma reine. Zahir pour vous servir, disait-il au travers d’une révérence. Je vous évite mes titres, je préfèrerais que ce soir vous découvriez l’homme que je suis plutôt que grâce à mon statut.

— Difficile de vous découvrir avec votre masque Zahir, répondait-elle en gloussant légèrement.

Attends, je suis vraiment en train de répondre à ses avances là ?

Cet homme avait du respect ainsi qu’un certain charme. Pourtant il avait ce fameux point négatif qui n'était aucunement sa faute mais qui était totalement irrémédiable ; ce n'était pas son Kyzen. La conversation était néanmoins plaisante et elle se laissait aller à quelques autres plaisanteries avec Zahir.

La musique finit, c'était au tour du dernier inconnu de s'avancer. Sensiblement de la même taille que le précédent, une tenue entièrement blanche, magnifiquement brodé qui ne la laissait pas indifférente. Le masque était de la même couleur, orné de plusieurs colombes qui semblaient s'envoler de part et d'autre de son visage. Impossible même d’apercevoir son regard, comme si un deuxième masque, très fin était placé en dessous du premier.

A porté de Mako, il s'agenouilla, lui prit délicatement avant d’y déposer un délicat baisé. En se relevant, gardant toujours la première main, il proposa ensuite la deuxième pour lancer la danse. Sans un mot comme Adriel, mais d'une façon plus romantique et respectueuse, ce qui ne la refroidissait pas, et aussi charmant et mystérieux que Zahir. Plus les pas s’enchaînaient, plus elle était curieuse de connaître son nom ou au moins d'entendre sa voix.

— Quel...

Mako n'eût pas le temps de finir sa phrase que son cavalier lui posait délicatement un doigt sur la bouche, agitant légèrement la tête de gauche à droite. La reine accepta le silence imposé, laissant même le prétendant poser son front contre le sien.

Mako se sentait attirée par cet homme, sans réellement trop comprendre pourquoi. Surtout elle se sentait à l'aise et en sécurité. Ce qui la déstabilisait tout autant. Des applaudissements généraux venaient conclure la cérémonie, lui permettant de retrouver sa place auprès de Liv.

— Je vois que tu as suivis mes conseils à la lettre, lui murmura-t-elle en lui tendant un nouveau verre.

Cela faisait rougir légèrement Mako à qui elle ne lui avait pas semblée prendre autant de plaisir avec ces hommes. Ces derniers s'approchaient ensuite tous ensemble près de la table royale.

En enlevant son masque, Adriel pouvait faire sa demande de manière officielle. Comme il l'avait laissé présager il n'était pas du tout son type d'homme.

— Majesté, me désirez-vous comme votre roi ?

Lui il ne comprend vraiment rien. C'est limite s’il ne me faisait pas une faveur en me permettant de le choisir.

— Ma reine, ce serait un honneur de pouvoir partager vos côtés.

Zahir affichait un sourire parfait qui pourrait faire fondre bon nombre de dame de la cour.

— Tu vois, lui je vais te le piquer je pense, lui chuchota Liv derrière son dos.

Au moins une qui s'amuse vraiment ici

Le dernier prétendant mis une nouvelle fois un genou à terre. Les colombes recouvrant toujours son identité.

— Mon atout pour vous convaincre, ne sont ni mes titres ou ma grande beauté, comme mes concurrents, commença-t-il alors que Mako eût une mauvaise impression au son de sa voix. Mais c'est bien par amour que j'espère ravir votre cœur ma reine.

Oh non.

Levant les mains il détachait lentement son masque.

Ce n’est pas possible, il n’a pas fait ça ?

Des bavardages commençaient à naître dans toute la salle :

— Comment ont-ils pu le laisser entrer ?

— C'est le fils de Lotabaga, le traître, je le reconnais !

— Il ose s’approcher de la reine, c'est une honte !

Mako était comme figée sur place. Les gardes commençaient à s'afférer près de l'homme quand Mako leva la main pour les stopper. Encore une fois elle était le centre de l'attention plus qu'elle n'aurait voulue l'être.

— Je t'aime Mako. Tu m’aimes aussi. En tant que princesse nous ne pouvions être heureux ensemble. Maintenant que tu es reine, tu es libre de choisir ce que tu veux, tu es libre de me choisir moi, comme on se l'était promit enfant, reprenait Kyzen, ignorant la foule qui le jugeait et les gardes, prêt à sortir leurs lames.

J'ai attendu ce moment toute ma vie, pourquoi maintenant ; pourquoi ici, lorsque je ne peux pas te dire oui ?

Elle l'aimait, c'était indéniable. Pourtant c'était impossible. La cour ne comprendrait pas, non pas que cela lui importait, mais cela pourrait amener beaucoup de problèmes. Lotabaga Melti et Ewan Matalo leurs pères respectifs avaient de très mauvaises relations, aboutissant à la condamnation du premier pour trahison envers la couronne. Il fût immédiatement envoyé sur l'île Hangar, où il croupissait depuis des années maintenant. Sa mère étant décédée en couche, Kyzen s'était alors retrouvé comme orphelin et livré à lui-même. Désigné comme un paria par la cour, à cause des fautes de son père, il s'était enfuit de la capitale pour vivre incognito avec le reste de la population. Il ne revenait discrètement que pour y retrouver son amour d'enfance Mako, où d'année en année leurs sentiments s’étaient encore plus renforcés.

Si elle le faisait roi à ses côtés, des rebellions seraient fomentées, elle perdrait le soutien de ses conseillers, et pire pourrait même être désigné elle-même comme traître à son tour. Elle n’avait d‘autre choix que de le faire partir.

— Je suis désolée Kyzen, je refuse.

Chacun des mots qui sortait de sa bouche lui brisait un petit peu plus le cœur. Elle sentait encore sa tête contre la sienne pendant la danse. Elle avait même l'impression qu'elle avait su que c'était lui depuis le début. Liv comprenant la situation attrapait sa main comme pour l'aider à finir ses phrases.

« Tu es le fils d'un traître, qu'importe les sentiments que tu penses avoir, ils ne sont pas réciproques, et ne suffiront jamais pour m'épouser.

Les bavardages cessèrent, c'était Kyzen qui était le centre de l'attention désormais. Il ne laissait rien paraître, pourtant elle, elle le voyait vraiment. Les larmes invisibles qui coulaient, la déstresse qui le ronger de l'intérieur, elle était capable de le ressentir aussi. Non seulement parce qu'elle le connaissait parfaitement mais surtout parce que c'était ce qu'elle vivait aussi.

Il se remit debout, sans un mot, se retourna et marcha vers la sortie, laissant tomber au sol le masque orné de colombes. Personne ne le retenait, ni même Mako quand son âme lui criait de rester.

— Tout va bien majesté ? Ne vous inquiétez pas on ne le laissera pas vous faire de mal, s'enquit Lazor.

Elle se rendait compte qu'à ce souvenir, son visage et ses yeux s'étaient emplies de tristesse. Depuis ce bal, elle n'avait toujours pas eu la moindre nouvelle de Kyzen, ce qui était plutôt anormal. Elle savait très bien qu'elle avait été dure, mais c'était la seule façon de le faire partir. Normalement avec le temps il aurait déjà dû s'en rendre compte seul.

— Ça va aller ne vous inquiétez pas, les rassura-t-elle enfin.

— Il est évident que nous ne pouvons pas vous laissez dans les griffes de ce pseudo seigneur des îles. Comment en est-il venu à s'appeler comme ça d'ailleurs ? Bref, Liam a cependant soulevé un point essentiel qui est que si nous ne voulons subir le même sort que le Yama, il faut absolument trouver un moyen, au moins à court terme, de le satisfaire. Le temps de trouver une solution du moins.

— De l'or peut-être ? Tout le monde à un prix, demanda le sénéchal.

— Absolument pas, cela reviendrait à une rançon, et puis il nous demande déjà la levée de ces foutus taxes, corrigea le connétable. En revanche je suggère de faire appel aux Sikaris, pour une fois qu’ils pourraient nous être utile.

— Ni or, ni assassinat, coupa le chancelier. D'un mouvement de mâchoire il la faisait craquer, provoquant un élan de révulsion des autres membres attablés, avant de reprendre. Il veut une femme, il y en a bien d'autre que la reine qui peuvent le combler. Aucune famille insulaire ne s'est jamais liée par le mariage à une famille importante du continent, il nous faut tout simplement de lui trouver une femme assez jeune, non engagée, et surtout ayant une bonne position. Ça ne sera pas ce qu'il a exigé évidemment mais ce sera une offre qu’il ne pourra pas refuser non plus, sous peine cette fois-ci de se mettre à son tour ses alliés à dos. En cela, nous gagnerons assez de temps pour trouver une solution plus confortable.

— Mmh, oui il y a bien la petite Cilia, la sœur cadette d'Adriel Malt, à Sassi, proposa Lazor.

— Il pourrait mal le prendre, la pauvre fille souffre depuis le plus jeune âge de cécité malheureusement, rétorqua le chancelier tout en refaisant craquer sa mâchoire. Il n'y a qu'une seule jeune femme qui correspond exactement à la description. D'ailleurs vous ne la connaissez que trop bien majesté, ce qui vous permettra de peut-être mieux lui faire accepter la chose.

Mako fronça d'un coup les sourcils.

Non, j’espère qu’il ne pense pas sérieusement à elle ! ?

— J'ai peur de vous suivre chancelier.

— Liv Asda, c'est notre seule chance, vous devez la convaincre.

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