Héloïse tournait sur elle-même. Elle sentait des forces invisibles la happer, la pousser, la bouger. Désormais, ces esprits étaient son nouveau mode de transport, à défaut de son carrosse princier. Lorsqu'ils s'arrêtèrent, Héloïse s'autorisa à ouvrir les yeux. Elle se trouvait dans une sorte de maison en briques où des boîtes bougeaient toutes seules sur des choses roulantes. "Mais où suis-je ?", se demanda Héloïse.

Elle se releva et se sentit flageolante. Ses jambes se sont mises à trembler, ses mains aussi. Sa tête lui tournait et lui semblait lourde puis elle vit un voile noir se former devant ses yeux et s'effondra sur le sol de cette salle inconnue.

Elle se réveilla dans une chambre rose. Littéralement rose. Les murs, le lit, les placards et les lampes étaient roses. Mais ce qui était bizarre c'est qu'il n'y avait pas de fenêtres. Enfin, il y avait un endroit où sortait la lumière, mais à la place d'y avoir un trou, il y avait du verre. "Mais qu'est-ce donc cette chose étrange ?", se questionna t-elle.

Trois petits bruits sur la porte fit sursauter Héloïse. "Quelqu'un frappe", se dit-elle, "Oui, entrez". Lorsque la dame entra, elle resta stupéfaite. La dame était plutôt enrobée et petite. Elle n'était pas très belle, mais avait l'air charismatique. Elle portait une sorte de blouse blanche serrée à son corps, cela permettait de voir la courbe de ses seins.

- Oh madame. Je vous en prie, mettez une cape.

- Mais enfin, je suis en service et c'est mon uniforme, madame Héloïse.

-En service ? Votre uniforme ? Comment connaissez vous mon nom ? Et qui êtes vous, madame ?

- Je m'appelle Marianne et je suis infirmière. Vous êtes à l'hôpital, demoiselle. Quant au fait que je connaisse votre nom, c'est tout simplement parce que vous êtes ma patiente.

- Quoi ? Comment ça ? Non, non. Je sais que mon médecin est le docteur Beaumont. Faites le amener le moi, je vous prie.

-Ah ben, désolée. Je ne connais pas de Beaumont. Mais je peux essayer de voir dans la base de données des médecins, si vous y tenez.

- La base de données ? Mais dans quelle monde suis-je ?

- Ouh lala. Vous avez sûrement du subir un choc cranien. C'est pas grave, mais seulement il semblerait que vous ayez un peu perdu la mémoire.

- Non, je vais très bien arrêtez !

- Oui oui. Bon je vais allez chercher le docteur Rhivler, elle est psychologue.

- Encore un mot que je ne connais pas...

L'infirmière haussa légèrement un sourcil et sortit de la pièce. Lorsqu'elle vit le docteur, elle l'appela.

- Hé Katherine ! Docteur Rhivler !

- Bonjour Marianne. Que puis-je pour toi ?

- Ben, dans la C-108, y'a une jeune fille. Elle semble avoir eu un choc cranien et avoir perdu la mémoire, mais...pas qu'un peu si je puis dire.

- Comment cela ?

- Ben, il y a des mots, pourtant facile, qu'elle connait pas et puis elle comprend pas trop la technologie de ce monde. Et puis, elle est un peu bizarre dans son attitude. C'est comme si...elle venait d'un autre monde...

- Enfin Marianne ! Ce n'est pas parce que quelqu'un ne s'y connait pas trop en technologie et en français qu'il est bizarre ! Mais bon ! Si ça peut te faire plaisir, j'irai la voir. Vers 16h, ça te va ?

- Oui oui, c'est parfait ! Merci docteur Rhivler !

- Je t'en prie Marianne.