Chapitre seize

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Thibault regarda encore une fois la date sur son téléphone comme s’il pouvait la faire reculer par la seule force de son esprit. Mais non, c’était toujours la même, alors il fixa l’écran avec un petit regain de haine. Et surtout le mois qui s’affichait. Août. Déjà enfant, il n’aimait pas ce mois qui n’avait pas l’insouciance de Juillet.

Lundi 4 Août. Il connaissait le panneau avant les gorges par cœur, celui qui indiquait la déviation à emprunter pour l’été. La route sur laquelle travaillait Dalil était fermée jusqu’au 24 août. Vingt jours. Trois week-ends. Et des soirées écourtées par le besoin de sommeil de chacun d’entre eux. Ils avaient profité jusqu’au bout de leur dimanche. Thibault ne voulait pas lâcher Dalil et Dalil ne le quittait pas. Des souvenirs par milliers. Il avait ravivé la voix de sa licorne adjudant-chef et il pouvait encore l’entendre ordonner à Dalil de : Chopper ce civil et de le plier sur cette table, on ne flanche pas quand des orgasmes sont en jeu ! Oui, « des » orgasmes, on est professionnels, on donne tout ! Exécution !

Et Thibault avait découvert ce plaisir étonnant, bouillant et vaporeux comme un brouillard l’entourant de partout, s’enfonçant au plus profond de lui. Il avait entendu l’éclat de rire de Dalil à ses réactions, satisfait et dénué de toute modestie. Il l’avait entendu lui murmurer des encouragements à céder au plaisir une nouvelle fois.

« Allez, Thib, encore… »

Il n’avait pu répondre que par des halètements et ses doigts griffant le bois de la table, puis empoignant le bord pour s’y retenir. Et le rire doux de Dalil avait suivi, profondément enchanté de lui faire perdre sa capacité à parler. Le rire et ce mouvement à l’intérieur de lui et tout le toucher de Dalil sur son corps, ses doigts sur ses hanches ou sur son dos.

« Allez, Thib, encore, tu peux le faire. »

Et il l’avait fait, il s’était laissé débordé par l’orgasme une nouvelle fois. Il étreignit de son corps ce souvenir, tremblant un peu. Si le réveil aux aurores avait été difficile pour le cordiste, il en avait été de même pour Thibault. Il ne ressentait pas une réelle douleur, mais cet engourdissement d’avoir trop fait l’amour. Bordel, il découvrait ce que c’était que d’avoir trop baisé ! Et c’était une bonne sensation, une qu’il ne regrettait pas même s’il la savait mêlé d’excès.

Lundi 4 Août. Et Thibault ne s’était jamais senti aussi désœuvré et solitaire. Il pourrait presque ajouter « aussi vide » s’il n’entendait pas le rire ravi de Dalil résonner à ses oreilles et son roulement de hanches contre son cul. Il avait pour dix hivers de chauffage !

Il tournait en rond dans son fournil, il avait déjà pesé et préparé tous les ingrédients qu’il pouvait pour le lendemain avant de les ranger à leur place et il ne savait pas quoi faire à part attendre. Attendre pour prendre tout ce qu’il pourrait, tout ce que Dalil lui donnerait. Il alluma à nouveau son téléphone. Vingt jours et les travaux seraient terminés. Le cordiste partirait pour un nouveau chantier. Thibault avait vu Dalil consulter les offres d’emploi et il avait constaté avec un certain intérêt que son amant avait coché les annonces dans la région. Mais la plus proche se situait à plus de trois heures de route de là. Pas le genre de déplacement qu’on ferait pour un plan cul ou pour une rencontre d’été, quoiqu’ils soient désormais. Thibault laissa glisser son doigt sur l’écran comme s’il voulait en effacer la date. Dalil n’aurait aucun mal à se trouver un partenaire partout où il irait.

Pendant quelques minutes, il bascula sur un site consacré à la boulangerie pour regarder les dernières recettes mises en ligne. Il aimait tout particulièrement aller voir celles qui lui rappelaient la façon de travailler de son grand-père. Et il était également attiré par les pains italiens, les focaccias gorgés d’huile d’olive, le pain toscan ressemblant à une large miche, parfait pour les bruschettas. Dans un sens, il regrettait de ne pas avoir prêté plus d’attention à la cuisine de sa mère. Son intérêt était venu après, trop tard, et il voulait les recettes de sa mère, pas celles des autres. Il avait l’impression que cuisiner avec des recettes glanées sur internet serait une trahison, un oubli.

Un coup sur la porte du fournil lui fit lever les yeux de son téléphone. Son grand-père se tenait dans l’embrassure, ses doigts noueux fermement accrochés au chambranle.

« Papy !

– Bonjour, mon grand.

– Ne me dis pas que tu es venu à pied !

– Le docteur m’a dit de marcher, je marche, bougonna l’homme, sa voix laissant entendre la douleur ressentie. »

Roland lâcha la porte pour avancer et trébucha sur le petit rebord métallique de l’entrée. Thibault balança son téléphone sur sa table de tourage et attrapa son grand-père par le bras pour le stabiliser.

« Merci. »

Son grand-père se dégagea et alla s’appuyer sur le plan de travail en bois, jetant un œil au téléphone allumé.

« Tu comptes faire des focaccias ?

– Quoi ? Oh non, je regardais seulement. Je pense pas que je puisse proposer plus de choses pour le moment.

– Surtout tout seul. »

Son grand-père huma l’air et retint un éternument en plissant le nez.

« Je pourrais venir quelques heures par semaine, proposa-t-il.

– Et ajouter de l’asthme à ton arthrite ?

– Ça fait longtemps, je suis peut-être plus aussi sensible. »

Après une vie entière consacrée à la boulange, son grand-père avait développé la maladie de la farine. Il lui était devenu impossible de travailler dans un fournil sans déclencher des crises d’asthme monumentales. Il avait abandonné son métier pour finir sa carrière comme chauffeur de bus et l’avait toujours regretté. Quand Thibault s’était orienté vers un CAP de boulangerie, il avait vu la fierté et l’envie de partager sa passion dans les yeux de son grand-père. Thibault devait tout l’agencement du fournil à Roland qui avait ajouté son expérience aux cours théoriques et pratiques de l’école.

Le vieux fournil manquait un peu d’espace, mais l’ingéniosité de son grand-père avait compensé avec beaucoup de meubles fabriquées maison et munis de roulettes, déplaçables selon les besoins. Mais une fois la boulangerie lancée, son grand-père avait déserté l’endroit avec une toux discrète.

Thibault allait une ou deux fois dans le mois faire quelques recettes avec son grand-père, dans la cuisine de leur maison, là où les particules de farine n’emplissait pas l’air, même si Thibault mettait en place tous les gestes professionnels pour en minimiser la projection dans le fournil.

« Papy, tu as le nez pincé depuis que tu es entré et tu te retiens d’éternuer.

– C’est parce que j’ai attrapé froid.

– Par trente-cinq degrés à l’ombre ?

– On peut plus mentir dans ce pays sans être élu ? »

Thibault rit.

« C’est gentil, Papy, mais je me débrouille.

– Hmm. Chantal a dit à ta grand-mère que tu fermais les samedis après-midi maintenant.

– Oui. Mais j’ai tellement peu de monde en été que…

– Pour traîner avec un étranger, a-t-elle ajouté. Et par étranger, je crois qu’elle ne pensait pas au village d’à-côté. »

Thibault grimaça. Un étranger. Sa mère aussi était restée une étrangère, une pièce rapportée dans ce village. Il y avait cette sensation que l’on ne pouvait être accepté ici sans que les trois ou quatre générations précédentes y aient vécu. Et que l’on pouvait perdre ce privilège tout simplement en n’adhérant pas à l’esprit du groupe. Il revit le visage de Dalil, son teint bronzé qu’il trouvait particulièrement beau, ses yeux sombres, et gronda intérieurement en pensant à ces gens qui devenaient suspicieux à la moindre nuance de couleur.

« Et qu’est-ce que Mamie lui a dit ?

– Que tu faisais ce que tu voulais de ton temps et que ton fiancé était un homme charmant.

– Fiancé ? marmonna Thibault.

– Oh, c’est bien de savoir que tu n’étais pas au courant non plus. Je commençais à me demander si j’oubliais pas des choses. J’aimerais éviter de rajouter Alzheimer à mon arthrite et mon asthme.

– Ah, tu reconnais que tu mentais ! »

Roland sourit, attrapa le téléphone sur la table et le tendit à Thibault qui le récupéra.

« Avec des médicaments, je devrais pouvoir supporter quelques heures au fournil si jamais tu veux lever un peu le pied pour profiter de l’été.

– Merci, Papy, mais c’est bon, vraiment. »

Son grand-père s’appuya sur son épaule et en fit plus un geste d’amour qu’un besoin de soutien, même s’il s’aida de Thibault pour se redresser et se donner de l’élan pour gagner la porte.

« Et hum… si jamais c’est sérieux avec ton… fiancé, ta grand-mère apprécierait de le voir à la maison pour déjeuner. Avec un peu plus d’habits qu’une serviette de toilette. »

Thibault eut un petit rire et ferma les yeux, il était ému par l’attention maladroite, par cette preuve manifeste d’amour. Ses grands-parents avaient tenté de tout rattraper, avec peu de mots et des phrases éparses, de celles qui comptent. Et surtout, ils étaient de ceux qui n’avaient jamais détourné les yeux, peu importe combien ça leur faisait mal de voir leur fils devenir un autre, même s’ils n’avaient sans doute jamais pris la pleine mesure de la violence à laquelle Thibault et sa mère avaient été soumis.

« C’est gentil, mais je suis sûr que Dalil ne souhaite pas revivre de sitôt un autre moment de gêne absolue, et moi non plus. De toute façon, on n’en est pas là. »

On n’en sera jamais là, pensa Thibault. Soudain, les souvenirs qu’il voulait conserver défilèrent dans son esprit. Pas seulement le sexe doux, puis plus bestial de ces derniers jours, même s’il restait toujours empreint d’humour et de taquinerie. Non, il voulait garder les moments tout bêtes et ordinaires avec Dalil, sa façon de boire une bière en léchant ses lèvres tout de suite après, ce qui attirait forcément le regard de Thibault dessus à sa tête ébahie et ensuite amusée quand Thibault répondait à ses provocations. Puis, son cœur se tordit un peu, et il réalisa qu’il ne voulait pas que tout ça ne soit que des souvenirs. Et il imagina sa licorne adjudant-chef en train de froncer les sourcils – les licornes avaient-elles des sourcils ? – parce qu’on commençait sacrément à s’éloigner de l’objectif de la mission.

* * *

Il avait rejoint Dalil pour profiter de la piscine municipale à côté du camping pour la fin d’après-midi. Et ils s’étaient allongés quelques minutes sur le matelas de Dalil sous l’auvent bricolé à l’arrière du van. La toile était fixée avec des mousquetons et des cordes sur l’arbre rachitique de l’emplacement et elle apportait un triangle d’ombre sous lequel la chaleur se faisait un peu moins sentir. La canicule était arrivée dans l’après-midi, plus lourde encore que les derniers jours, elle semblait monter directement du bitume, s’échapper des pots d’échappement des voitures et des camions sillonnant la montagne. Et même le début de soirée ne suffisait pas à la dissiper.

Malgré cela, Dalil était collé à lui, le visage sur son épaule, un léger ronflement s’échappant de ses lèvres. Autant dire que sa licorne adjudant-chef était scandalisée devant un tel laisser-aller.

Trois semaines au mitard, et deux mois à récurer les chiottes avec une brosse à dents, je lui collerai à ce tire-au-flanc !

Thibault sourit, sa main quitta le dos de Dalil pour se glisser dans les petits cheveux de la nuque, n’arrivant à les attraper et à les garder entre ses doigts qu’une petite seconde. Son mouvement réveilla Dalil qui s’agita contre lui et marmonna :

« Quelle heure ?

– Vingt heures. »

Dalil se rencogna contre l’épaule de Thibault. La chaleur l’avait épuisé cette après-midi. Elle avait réussi à se frayer un chemin dans les gorges et même à l’ombre, il avait transpiré à grosses gouttes dans ses vêtements de travail alors qu’il arrimait des pans de grillage à la roche. Il gigota, sentant encore son harnais scier sa peau malgré le moment de détente dans la piscine et le temps de sommeil qu’il venait de grapiller. Il n’était pas dupe, ils étaient tous les deux éreintés par le week-end, le manque de repos et toutes ces révélations moches.

« Désolé, je pensais pas m’endormir.

– C’est pas grave. Je ne vais pas tarder à rentrer, je dois me coucher tôt.

– Hmm. Quel travailleur exemplaire, se moqua Dalil.

– Je sais, mon patron est très fier de moi. »

Ils sentirent chacun le sourire de l’autre et Dalil poussa son front dans le cou de Thibault. Ils étaient humides et une mince odeur de chlore collait à leurs peaux. Avec la chaleur excessive, il se sentit incapable de bouger pour se décoller du plus jeune et le délivrer de son poids et de sa moiteur et s’il était honnête, il n’en avait absolument pas envie.

« Je vais me lever dans une minute, murmura-t-il. »

Il ferma les yeux.

« Ou une heure, s’amusa Thibault. C’est moche de vieillir ! »

La moquerie fit bondir Dalil et il se retrouva à quatre pattes au-dessus de Thibault.

« Hé ! J’ai que vingt-six ans !

– Sérieux ? »

Dalil s’assit sur ses talons et cligna des yeux, abasourdi et vexé.

« Mais tu croyais que j’avais quel âge ?

– Je sais pas, je pensais que tu flirtais avec les trente !

– Ben, de loin, je flirte de très loin avec les trente, genre, je leur fais un petit salut de l’autre bout de la pièce, ok ! »

Thibault éclata de rire et se redressa.

« J’y crois pas, tu me traites de gamin, alors que t’as que cinq ans de plus que moi !

– C’est pas les années qui comptent !

– Ah oui ? Et c’est quoi ?

– L’expérience ! rétorqua Dalil en le repoussant et en le plaquant contre le matelas. »

Il frôla de son corps celui de Thibault.

« Le talent, continua-t-il en se penchant. Le savoir-faire…

– Oh, et bien, montre-moi tout ça, j’ai dû les rater les dernières fois ! le provoqua Thibault. »

Il n’aurait pas dû dire ça. Les lèvres de Dalil plongèrent dans son cou et capturèrent la sueur sur sa peau en se refermant longuement dessus. Puis Dalil se redressa et lécha ses lèvres, semblant se délectant du goût salé. Instinctivement, Thibault pencha la tête et releva le menton pour en demander plus. Un son étrange sortit de ses lèvres quand Dalil réitéra son mouvement, happant sa peau, la mordillant presque avant de tracer une ligne avec sa langue allant de derrière son oreille à sa clavicule. Les cuisses de Thibault parlèrent pour lui, elles s’ouvrirent pour accueillir Dalil, le faire tomber entre elles et elles l’enserrèrent alors que ce dernier se plaquait contre lui.

« Hello, Dalil ! fit une voix non loin d’eux. »

Dalil plongea la tête dans le cou de Thibault, se maudit et releva les yeux pour voir le visage enjoué de Mads, le grand danois avec lequel il avait joué au foot suivi de Mikkel qui ajouta à son tour en ricanant :

« Have a good night.

– Seems to look good, s’amusa Mads.

– Thanks, guys. Now, go to hell and don’t knock, it’s open ! »

Les deux hommes éclatèrent de rire avant de continuer sur le sentier du camping. Dalil s’écarta juste assez de Thibault pour plonger le visage à côté de lui et marmonna, le nez dans la couverture.

« On a un gros problème d’intimité ici et on va mourir de chaud dans le van avec les portes fermées.

– C’est pas grave, tu me montreras ton talent, ton expérience et ton savoir-faire une autre fois. »

Dalil sentit la déception lui tomber dessus, aussi lourde et surprenante que l’avait été la chaleur.

« T’as vraiment besoin de rentrer ? Je peux préparer des sandwichs. Si tu fuis pas devant du pain de mie industriel.

– Je fuis pas, mais je risque de vouloir t’étouffer avec.

– Ok, je peux cuisiner une salade. »

Thibault bascula la tête en arrière pour observer le van. Ça glissait sur lui, il le sentait couler sur son corps et à l’intérieur. Il devait tout capturer avant que la licorne n’envoie son troufion sur une nouvelle mission.

« Ok, tu devras me ramener à la maison dans la soirée, mais ça te dit une soirée « camping sauvage » ? proposa-t-il avec un sourire.

– Toi, tu connais encore un petit coin sympa, ricana Dalil.

– C’est possible. »

Thibault se dégagea et se leva.

« Allez, démarre la bête, fit-il en désignant le van, la visite guidée continue ! »

Dalil se redressa à moitié, s’installant à genoux, et inclina la tête vers son entrejambe.

« La bête est déjà démarrée.

– Tu sais que tu n’es pas obligé de débloquer tous les niveaux de la beaufitude ? Il n’y a pas de prix à gagner ! »

Dalil se mit debout souplement dans un rire.

« J’aime faire les choses jusqu’au bout. »

Il effleura les fesses de Thibault et murmura :

« Je te montrerai ça. »

Puis, il alla décrocher le voile d’ombrage en deux secondes trente chrono puis la balança avec peu d’égard à l’arrière. Jusqu’au bout, c’était prendre Thibault en bouche et le garder jusqu’à ce qu’il explose sur sa langue et jouer encore un peu avec son sexe provoquant un peu d’inconfort et ce sentiment de familiarité qu’aucun troufion n’aurait dû déclencher dans une simple mission de déniaisage.

Quand Thibault s’éveilla dans son lit, il fixa péniblement le vieux réveil de son grand-père et mit une éternité à l’arrêter. Il n’y avait pas la date qui s’affichait dessus, mais il n’avait pas besoin de cette information, il la connaissait. Il entendit un bruit sourd, celui que faisait un corps de cinq kilos sautant sur une poignée de porte, et Oz entra dans sa chambre sans l’ombre d’un remord. Flèche suivit son complice, le regard fier. Thibault n’eut pas le cœur à les gronder quand ils montèrent tous deux sur son lit. Il passa même de longues minutes à caresser les oreilles de Flèche, Oz étant trop bien pour accepter d’être cajoler autrement que quand il le décidait, lui.

En gagnant son fournil, la chaleur roula sur sa peau, épaisse et lourde même à trois heures du matin. Thibault avait la sensation qu’il pouvait entendre les arbres se fendre et le sol se craqueler. Il jeta un œil circonspect à son téléphone avant de le poser près de l’enceinte connectée. Il laissa le lecteur reprendre où il en était sans même regarder, il n’avait que la date du jour affichée sur son téléphone.

Dix-neuf jours. Il leur restait à peine dix-neuf jours.

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