Chapitre 1.2

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(Modification du texte : ajout de descriptions MAIS j'ai eu un soucis de mise en page au moment du copier coller depuis open office : c'était un bloc. J'espère ne pas avoir oublié d'aller à la ligne quelque part et que la lecture est fluide. Le cas échéant, n'hésitez pas à me le faire remarquer ! :) )

Une navette traversa alors le ciel au dessus d'eux et gagna l’air d’atterrissage aux abords du temple. Le Maître la suivit du regard en croisant les bras et fronçant une once les sourcils tandis qu'Eijiro le rejoignit avant de s'appuyer sur le manche du râteau

- J’croyais qu’on était enclavé pendant le mois de retraite, Maître ?
- C’est normalement le cas. Quand tes camarades arriveront, dis leur de s’échauffer. Je vous rejoins une fois ce mystère éclaircit.

Il termina de resserrer les liens autour d'une pièce d'armure sur un mannequin en bois et se dirigea vers la navette s’étant posé en douceur un peu en contrebas. Un pont s’abaissa et la porte s’ouvrit dans un bruit de dépressurisation. Un adolescent aux cheveux noirs parfaitement ordonnés, coiffé d'une fine couronne dorée l'encerclant, en sortit de stature moyenne bien que musclée. Son regard azur décrivit un arc de cercle avant de se fixer sur le Maître s’avançant. Il descendit le pont suivit par une femme entre deux âges qui tint le bas de sa robe céruléenne aux broderies fines de fil doré le temps des quelques pas la séparant du sol. Un sourire doux gagna ses lèvres à la vue de l’homme au long manteau marron s’approchant avec qui elle engagea la conversation.

- Dame Daska, nous ne vous attendions pas, dit il en inclinant le buste pour la saluer ce à quoi elle répondit par une légère révérence.
- Navrée pour cette interruption, Maître Calrann. Des affaires politiques ont retenu le Prince Saïdung sur Xullion.


Le concerné émit un léger souffle agacé, son regard vexé se détourna de l’interlocuteur, préférant observer l’activité devant le temple.
Les lieux demeuraient inchangé depuis le premier jour où il était venu ici. Ses parents, les souverains de la planète Xullion, voulurent pour leur unique enfant une éducation au sein même de l'Ordre Septime. Ainsi, la vie de Seiji fut bercée à la fois par la vie luxueuse et stricte Xullianne tout en partageant la rigueur et l'auto-discipline d'une vie bien plus humble sur Ragoahine.

Son regard fermé passa au dessus de l'épaule du Maître, largement de côté. Au loin, après une aire d'entraînement marbrée inoccupé pour l'heure et un pont de pierre grise passant un cours d'eau, son futur groupe d'acolytes s'activaient en trottinant sur la circonférence du cercle de terre qu'ils avaient gagné plus tôt ou en effectuant des mouvements rotatifs avec leurs membres.

Progressivement, son regard dériva sur sa droite. Là, sur le parvis de part et d'autres de l'escalier aux marches ocres, étaient travailler depuis des mois deux immenses blocs de pierre que l'ont façonnait en de hautes silhouettes représentant « les priants » symbolisant toute personne pieuse dans les moments où elle sollicitait la bienveillance d'une déité draconique. Lorsque ce chantier de belle envergure prit fin, les statues encapuchonnées à la tête basse et aux mains jointes apportèrent prestance aux lieux et furent témoins de nombreux initiés venant à leur pieds pour prier ou méditer.

Il orienta alors son attention vers les hauteurs de l'édifice imposant en glissant les yeux sur le marbre écru des murs jusqu'à la pointe du dôme doré ornant le hall principal. Il servait de paratonnerre pour les rares jours où la luxuriante planète au climat ensoleillé devenait capricieuse.


Partout ailleurs, entre les allées formées de simples dalles quasi circulaires en marbre pâle ondulé d'anthracite, la nature vivait de plein droit. Préservée, choyée par les Maîtres apprenant aux initiés la respect de toute vie et comment l'entretenir, la faire naître avec patience et persévérance.


Le jeune homme appréciait sincèrement ce lieu et ne pu empêcher un léger sourire de gagner ses lèvres fines bien que ses yeux étaient animés par la colère. Dans son exploration silencieuse des lieux, il avait croisé les bras sur les pans dorés de sa tenue et presque tourné le dos à la conversation.

Calrann posa un court instant son regard sur lui et plissa à peine les yeux avant de revenir sur la Dame.

- Je vois. Malgré ses deux mois d'absence, son avance demeure sans nul doute. Ravi qu'il soit là à temps pour la retraite préliminaire.
- Il ne pouvait en être autrement, oui. Ses affaires sont-elles bien arrivées hier avec celles des autres ?
- C’est le cas. Elles ont été placées directement dans sa chambre.
- Très bien. Puisse la bienveillance de Dyren vous bénir, Maître Calrann, conclue-t-elle avec une nouvelle révérence légère à son intention.


Puis elle se tourna vers Seiji et fit de même pour lui, s'inclinant dans un mouvement lent.


- A dans un mois, Prince, j’ai hâte de vous voir concourir.
- Mhm, maugrée-t-il.
Le Maître se racla alors la gorge et l’apostropha.
- Seiji ?

Le jeune homme leva les yeux au ciel en prneant une inspiration agacée avant de se tourner enfin vers eux et d’incliner lentement la tête pour la Dame en forçant la politesse, un sourire faux sur les lèvres.

- Il me tarde aussi d’y être intendante. Puisse la lumière de Dyren guider votre route lors du retour sur Xullion.

Elle échangea un dernier signe de tête noué d'un sourire poli avec le Maître et remonta dans la navette. Seiji leva alors les yeux dans ceux de ce dernier et comprit rapidement le sens du regard appuyé que lui adressait Calrann. Il soupira, embarrassé quelque peu bien que la colère soit toujours présente.

- Si vous étiez à ma place, Maître, vous comprendriez, dit-il en baissant le regard sur le sol un instant, ses bras se décroisant pour poser une main sur une hanche tendis que l'autre accompagnait ses paroles d'un geste simple, paume vers le haut.
- Une certitude que voilà. Mais même sans l’être, je pense pouvoir te comprendre. Quelque soit la raison de ta colère, cela dit, elle n’excuse en rien ce comportement, tu y concéderas. Et pourquoi ?

Il répondit d’un ton à la fois las et désolé.

- Parce que la colère n’appartient qu’à celui qui l’éprouve et qu'il faut travailler sur soi pour la dissiper et non la transposer sur autrui au risque de l’amplifier et de la propager.

Le Maître sourit, satisfait, son regard s’adoucissant quelque peu et orienta sa main au niveau de l’épaule du jeune homme.

- Il est bon de retrouver un élève aussi studieux. Bon retour parmi nous Seiji.

Ce dernier s’avança, le Maître posant la main sur son épaule en faisant passer son bras dans son dos, et l’accompagna en direction du terrain d’entraînement où les autres s’échauffaient déjà depuis plusieurs minutes.

- Et il est bon d’être de retour. La politique m’ennuie mais malgré ma dévotion au Temple des Sept, elle me rattrape et plus encore. Hélas, je crains que mon avenir en son sein soit compromit.
- J’ai cru le comprendre, en effet. Souhaites tu en parler ?
- Il le faut, oui. La situation ici risquerait de se compliquer le cas échéant.

- Rejoignons d’abord le groupe, lui intima le Maître avec un geste vers l'avant de sa main libre.

Ils arrivèrent au bord du cercle de terre où le groupe de moins d’une dizaine d’initiés précédent faisait des séries d’étirement à l’exception de Kodama assis en tailleur en retrait, dans l’herbe.

-Seulement quatre ?, demanda Seiji, surpris en apercevant les quatre initiés portant leur couleur respective.
- Cinq avec toi, oui. L’aînée de la Maison Vygith a donné la vie et l’héritier de Ferveï n’est âgé que de seize ans. Il participera au prochain tournoi puisqu’il passera tout juste la restriction des vingts et un ans.
- Je vois. Dois je me joindre à eux ?
- Il me semble que tu as d’abord de la frustration a évacuer avant de te saisir d’une arme, répondit-il simplement en plaçant les mains dans son dos. Je suis à toi dans un instant.

Le Maître s’avança alors sur le terrain et tout les élèves cessèrent leur activité pour se mettre en ligne mains dans le dos. Il leur donna comme consigne de se mettre par deux et de revoir les mouvements de base d’attaque à l’épée à une main et de parade au bouclier pour ne cesser qu’après cinq touches. Ils s’exécutèrent après une réponse collective, se plaçant en binôme face à face. Calrann revint auprès de Seiji et croisa les mains dans son dos alors que commençaient les échanges dans de nombreux fracas métalliques.

- Je t’écoute.
- Par où commencer ? Xullion et Druitania sont alliées au reste du Cercle Central mais les accords commerciaux ne semblent pas suffire et les deux royaumes pensent qu’un accord politique concret renforcerait leur alliance.

Seiji était amer en prononçant ces quelques mots, l’air à peine renfrogné et le ton calme, son regard se posant sur chaque groupe à tour de rôle en observant l’entraînement.

- Un accord politique ?, s'étonna Calrann. Nos lois sont toutes de cet ordre pourtant.
- Mais elles concernent toute la République Royaliste, pas seulement Xullion et Druitania.
- Mhm. Certes. Qu’envisagent ils alors ?
- Xullion va marier son héritier à la dauphine de Druitania, répondit Seiji directement.

Le Maître détourna son attention un instant des combats pour poser un regard quelque peu stupéfait sur le jeune homme.

- Tu es l’héritier.
- Je suis l’héritier.
- Qui est la dauphine ?

Seiji mettra plusieurs secondes à répondre en pinçant ses lèvres, son regard se posant sur la jeune fille aux pans bleus dont l'épaisse chevelure dansante au gré de ses mouvements semblait enflammée sous les rayons du soleil.

- Miya, finit-il par dire.

Maître Calrann suivit le regard de Seiji jusqu’à l’intéressée.

- Est-elle au courant ?
- Je l’ignore, Maître, mais ce n’est sûrement pas moi qui aborderai ce sujet avec elle.
- Il le faudra bien tôt ou tard, Seiji. Refuser de faire face à une situation que tu ne peux pas changer ne résoudra pas le problème qu’elle te pose.

Seiji croisa les bras à nouveau en baissant la tête, soupirant. - Je sais bien... mais je crois avoir besoin d'un peu de temps pour intégrer pleinement l'idée.


- N'est ce pas dans l'ordre des choses après tout ?, demanda le Maître en reportant son attention sur les combats.

- Ça l'est, répondit le jeune homme en acquiesçant. Mais ce n'était pas vraiment dans cet ordre que j'avais imaginé les choses.
- Comme tout à chacun, rétorqua l'instructeur quelque peu amusé, un léger sourire flottant sur ses lèvres.

Un cri de douleur mit fin à leur conversation subitement...

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