« La pluie dorée, est-ce donc un fléau pour notre peuple ou bien une douce délivrance ? Votre souverain bien aimé serait tenté d’avancer quelques maigres suppositions sur le sujet. Mais ce n’est point cela qui compte, chers Reflets. Tout ce qui importe, c’est que vous soyez heureux et n’ayez aucun regret. Alors, je vous l’ordonne, buvez cette pluie sans remords et arrêtez de penser. » - Sa Divinité Haedos Alwalz

Plic. Ploc. Plic. Ploc.

Acélie Millenia aimait bien la pluie. Non pas parce que celle-ci était froide, mouillée ou imprévisible. Mais plutôt parce qu’elle lui offrait les deux seules choses qu’elle appréciait encore dans ce monde. Un, son reflet. Deux, un ciel nuageux. Car oui, la pluie était transparente et venait d’au-delà, de si loin, en fait, qu’il était quasi impossible de prédire avec précision quand et où cette dernière tomberait.

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Acrux Alwalz exécrait la pluie. Non pas parce que celle-ci ruisselait sur son visage d’une grande beauté, gâchant ainsi sa coiffure impériale de la plus grossière des façons. Mais plutôt parce qu’elle maintenait un peuple – son peuple – en esclavage depuis des décennies. Car oui, ces pénibles gouttelettes rivalisaient jour et nuit avec son autorité d’une royauté inégalée.

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Adhaféra Zaffir adorait la pluie. Non pas parce que celle-ci trahissait une nostalgie qui plaisait bien au bout de sa langue ou même à son esprit. Mais plutôt parce que les jours de tempête, synonymes de congé, permettaient à tous de délaisser le travail… sauf pour ce qui était des samouraïs. Car oui, la copie miroitée savourait les moments où elle pouvait observer ces chevaliers des étoiles brandir épées et arcs dorés.

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Émeri Ystas n’en avait rien à faire, de la pluie. Non pas parce qu’il s’était habitué à ses effets depuis toutes ces années. Mais plutôt parce qu’il n’avait plus besoin d’ajouter quelques gouttes de celle-ci à son thé matinal pour avoir de saintes illuminations ou d'horribles idées. Car oui, le forgeron céruléen n'arrivait à déterminer s'il serait considéré comme le méchant sans scrupule de cette fichue histoire ou si, au contraire, il en serait l'heureux sauveur.

Plic. Ploc. Plic. Ploc.

Maru Amané n’avait jamais pensé à la pluie, auparavant. Non pas parce que celle-ci l’avait laissé indifférent toutes ces années. Mais plutôt parce qu’il y avait tant de problèmes, de secrets, de regrets qui l’oppressaient sans relâche qu’il n’avait jamais pensé une seconde à lever les yeux au ciel. Or, à présent, le samouraï des cieux ne pouvait plus l’ignorer : la pluie allait se déverser d’une minute à l’autre sur lui et il ne savait s’il devait la bénir ou la maudire.

Plic. Ploc. Plic. Ploc.