Les jours suivants, Claire et Adrien décidèrent de se lancer dans les travaux. Armés de marteaux, d'un ancien niveau à bulle découvert dans un tiroir, et d'un enthousiasme naïf, ils entreprirent la transformation de la pièce qui deviendrait la future salle à manger des hôtes.

"Bon, on commence par quoi ?" demanda Adrien en scrutant le mur où le papier peint se décollait tel une peau de serpent.

Claire, pleine de détermination, brandit un pied-de-biche, l'air conquérant. "On enlève tout ça. Retour à la pierre !"

Ils s'attelèrent à la tâche. Le premier coup de pied-de-biche fut suivi d'un énorme nuage de poussière. Une véritable explosion de particules qui les enveloppa immédiatement.

"Génial, maintenant on vit dans une tempête de sable", toussa Adrien, les yeux plissés.

"C'est le prix du charme rustique, répondit Claire, éternuant à son tour.

Alors qu'ils dégageaient le mur, Jules et Lou firent irruption dans la pièce pour "aider", les yeux brillants d'excitation.

"Papa, je peux utiliser le marteau ?" demanda Jules, déjà prêt à taper sur quelque chose (idéalement un objet non vital)

"Non, mais tu peux ramasser les morceaux de plâtre", répondit Adrien, prudent.

Lou, elle, trouva une vieille truelle et commença à gratter le sol avec une énergie débordante.

"C'est comme un trésor enfoui", déclara-t-elle, fière.

"Ou comme une décharge enfouie", marmonna Adrien en extirpant un vieux clou rouillé.

Après quelques heures contre la poussière et les murs récalcitrants, le mur fut enfin mis à nu. La pierre apparente avait un charme indéniable, le résultat était magnifique... jusqu'à ce que Claire repère une petite fissure en forme de zigzag inquiétant.

"Tu crois que c'est grave ?" demanda Claire en la pointant du doigt.

Adrien haussa les épaules et répondit optimiste. "Si ça tient depuis un siècle, ça tiendra bien quelques années de plus. Ou alors, on met un tableau dessus."

Á la fin de la journée, épuisés mais fiers, ils prirent du recul pour admirer leur travail.

"On avance", déclara Claire avec un sourire satisfait.

"Oui", répondit Adrien, "mais je ne dirais pas non à un jacuzzi après tout ça."

"T'inquiète", lança Lou en montrant une vieille bassine rouillée. "On peut te remplir ça avec de l'eau chaude et des bulles de savon !"

Et ainsi, malgré la poussière, les éclats de plâtre et les outils bancals, leur maison commençait doucement à prendre forme... à leur façon, un chef-d'oeuvre improbable, avec un charme unique, qu'on pourrait poliment qualifier de "travaux en cours".