Les Sculpteurs
Le Second Miracle avait enfanté cinq manifestations d’Ao, cinq manifestations appartenant au plan de Vandi’a. Elles étaient sorties de la brisure de Kelloar avec, toutes, des capacités relatives aux Créateurs dont elle descendait.
Néraïm et Néraïf avaient été créés par l’interaction de Nassia, Zarim et Élérif. Nassia, du haut de ses montagnes, et Zarim, veillant sur ses collines, avaient insufflé à leurs enfants force et turbulence, créant deux petites têtes brûlées. Heureusement avaient-ils aussi hérité de la pondération de leur géniteur sympathique Élérif, limitant ainsi leurs excès. Néraïm, seul sympathique de sa génération, deviendrait le protecteur des terrains accidentés et rocailleux dont la traversée, difficile mais gratifiante, évoque le cheminement de l’amitié et de la fraternité. Quant à Néraïf, il deviendrait le garant des hautes terres, dont la vue dégagée et la proximité de l’alicar forcent l’optimisme.
Éaram et Falnari étaient la descendance de Nassia et de Kelloar seuls. La force de leur mère, largement compensée par le caractère indécis de leur père, en faisait deux manifestations aux penchants apathiques. Éaram doutait et redoutait, et préférerait cacher ses aversions au fond des canyons et à l’abri de tout regard. Falnari, seule femme parmi les Sculpteurs, était déjà lasse de son existence alors qu’elle en prenait seulement conscience. Fuyant la lumière de l’alicar plus encore que son frère, elle s’enfoncerait plus profondément que lui dans Vandi’a, cherchant refuge dans ses grottes et ses souterrains.
Finalement, Ézarim était l’enfant d’Évia et de Zarim, portant en lui la tendresse de sa mère et la joie de vivre de son père. Il représentait l’espoir en de merveilleux jours pour Vandi’a, et trouverait son bonheur dans les plaines et douces collines.
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