Proposition : Traiter du thème de l'animal et de son rapport à l'homme
Durée : 45 minutes

Quand je fais l’amour, je suis un vrai animal. Je relâche la bête pour le plaisir de ces dames. Mes amis se demandent bien ce qu’elles peuvent me trouver. J’aime me pavaner, faire le paon. Je suis un vrai coq dans la basse-cour prêt à faire caqueter les poules. Elles me le rendent bien, je baise comme un lapin. Je chasse la gazelle tel un lion aux aguets, au crépuscule, près des points d’eau, les cafés et les bistrots. À chaque fois, rusé comme un renard, je ramène ma proie en ma tanière.

Une fois nu comme un ver, j’agite la queue. Je suis monté comme un cheval. Une vraie bite de taureau ! Les femmes sentent ces choses-là. Bavardes comme des pies, elles se refilent le tuyau. J’ai ma réputation. On m’appelle l’étalon. L’anaconda des Buttes Chaumont. Pas très à cheval sur le protocole, je zappe les préliminaires. J’arrache le string léopard d’un coup de dents et j’enfourne ma monture. Je ne suis pas vache, j’en choisis de tous les types. Qu’elle ait des yeux de biche ou un regard de merlan frit, elle a droit au grand jeu. Je ne suis pas un manchot.

Après l’amour, ça sent le bouc dans la chambre. C’est la descente. J’ai envie d’être seul. Assez papillonné, je fais l’ours. Je reste muet comme une carpe. Je n’aime pas les filles qui s’incrustent, ce sont de vraies sangsues. Y’a des gonzesses qui ne veulent pas partir. Têtues comme des mules, elles s’accrochent comme un koala à sa branche. Elles me rendent chèvre. Je peux être un vrai mufle pour qu’elles dégagent.

Parfois, elles m’insultent de tous les noms. Qu’est-ce qu’elles peuvent être chiennes ! Mais la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.

Sur le pas de la porte, quand elles attendent en vain que je leur demande leur numéro, je leur dis de ne pas faire la gueule. Je ne suis pas un rat : je leur paye le taxi.

Alors souris !