Chapitre 54 : Putain, je ne peux vraiment pas me passer de sexe ! (Mike)

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1er février 2022 – 3h05, Centre Tao, Stuttgart. Allemagne.

Tom vient de quitter la chambre et malgré sa discrétion habituelle, le bruit de la porte m'a réveillé. Mon stress doit être bien plus important que je ne veux me l'avouer pour réagir ainsi au moindre petit bruit. Pourtant, le rêve que je faisais était des plus agréables et mon esprit ne semblait pas empli d'une quelconque tension nerveuse. La tension se situait plutôt plus bas et n'était pas nerveuse du tout. La demoiselle qui s'occupait à la faire disparaitre utilisait d'ailleurs des techniques assez innovantes. Je crois qu'il va vraiment falloir que j'investisse dans un kamasoutra, version bande-dessiné de préférence, car je me repose beaucoup trop sur mes acquis. En attendant, me voilà bien éveillé, avec une envie folle de faire l'amour et sans beaucoup d'option possible si je me limite aux personnes présentes dans la maison. Côté foufoune, la seule femme que j'ai aperçue doit être la vieille cuisinière, et même en admettant qu'elle soit d'accord, n'étant pas trop au courant des pratiques asiatiques, je ne voudrais pas prendre le risque de fâcher Maitre Xing. Il ne me reste donc plus que deux options, soit je me rabats sur un des jeunes hommes de la maison, soit je m'habille et je sors discrètement à la rechercher d'une boite de nuit pour draguer ou d'une prostituée.

Putain, je ne peux vraiment pas me passer de sexe !

Peut-être qu'avec le Tai Chi Machin et un peu de méditation, j'arriverais à diminuer un peu mes envies, ou du moins à les maitriser suffisamment pour ne pas passer pour un vrai obsédé auprès de mes amis. Enfin, en attendant de prendre de bonnes (?) résolutions, étudions les deux dernières solutions. Un mec, ça me permettrait d'éviter de sortir et ils sont plutôt mignons. Certes ce n'était pas ma première option au lycée, mais j'ai eu l'occasion d'étudier un tout petit peu et ça peut-être bien aussi. Le premier truc c'est qu'il faudra qu'il soit OK pour un coup d'un soir avec moi. En même temps, ça ne devrait pas être très dur, ils m'ont tous l'air tellement désespéré et ils sont là à se tourner autour sans oser s'avouer qu'ils ont envie de niquer. Et puis, sans vouloir me vanter, ils ne doivent pas avoir eu souvent une si belle occasion. C'est donc une possibilité qui peut sérieusement s'étudier, mais dans ce cas lequel ?

Alex ? Il a un côté mystérieux qui est assez séduisant... mais il me fout la trouille ! On oubli.

Jérimimi ? Impossible, il est trop... innocent. Et puis il ne supporterait peut-être pas une telle expérience lui qui ne doit avoir comme pratique que son beauf de copain !

Liang ? Alors lui il doit pouvoir prendre des positions incroyables... mais je ne peux quand-même pas faire ça à Jérémie !

Tom ? Il reste la meilleure option et puis on a peut-être déjà... ici même en plus. Enfin, c'est énervant de ne pas savoir avec certitude si lui et moi on l'a réellement fait... au moins cette fois on serait surs du truc. Mais en même temps, je ne le sens pas dans de bonne disposition en ce moment...

OK, je laisse tomber les mecs, de toute façon Céline ne serait pas contente et ça risque de faire des jaloux et de foutre le bordel dans la team.

Il ne me reste plus que l'option d'aller tirer un coup dehors ! Si je me dépêche et que je suis suffisamment discret je devrais pouvoir être rentré avant que les autres soient réveillés. Et puis sinon, je dirais que je suis allé courir pour me détendre.

***

1er février 2022 – 6h30, Stuttgart. Quelque part...

Bordel, je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à retrouver cette propriété à la con. Pourtant grâce à l'appli du téléphone je devrais être revenu au bon endroit. Je suis dans la merde là, et tout ça à cause de mon petit Mike qui ne voulait pas se calmer ! La médecine devrait peut-être se pencher sur mon cas, mon corps doit surement sécréter un truc bizarre pour qu'il se mette aussi facilement dans un tel état. Je suis sûr que ça pourrait être une alternative naturelle au viagra. Ou peut-être que je devrais consulter...

Et tout ça pour rien du tout, que dalle, nada ! La boite de nuit où j'espérais pécho fermait lorsque j'y suis arrivé ! Et depuis, j'ai l'impression de tourner en rond.

Il faut que je me calme. Qu'est-ce que Tom me dirait de faire dans cette situation ? Je suis certain qu'il invoquerait une connerie de pouvoir ou qu'il ferait appel à son dragon. Non, mais attend et si c'était ça la solution ? Mon tigre !

Allez, j'essaie ça ne coute rien. Je ferme les yeux et je prends plusieurs longues inspirations pour essayer de me relâcher et de vider mon esprit. Après un court instant, une image apparait. Elle est assez floue, mais très vite le tigre se matérialise, assis devant moi comme s'il était réel. Il semble attendre patiemment. C'est complètement dingue ce truc. Lorsque j'avance vers lui il se redresse, me tourne le dos et s'éloigne lentement, comme s'il m'invitait à le suivre. Sentant sans doute mon hésitation, il tourne sa tête vers moi et émet un grognement qui ne prête pas à discussion. Je me mets en marche. Nous déambulons tous les deux dans les rue de Stuttgart sans que les rares passants que nous croisons ne semblent s'apercevoir de notre présence. Après quelques minutes, le tigre s'arrête et se retourne pour me fixer doit dans les yeux. Il me parle ?

— Aie confiance en toi Mike, tu es bien plus fort que tu ne le penses.

— Mais, je le sais que je suis fort, dis-je en gonflant mes biceps.

— Je ne te parle pas de cette force-là Mike, me gronde-t-il. Aie confiance en ta force et en celle de tes amis, comme eux ont confiance en toi.

Il me regarde encore quelques secondes sans rien dire et disparait comme il était apparu en quelques secondes, d'abord floue avant de n'être plus que brume et courant d'air.

J'ouvre les yeux et regarde tout autour de moi. Je n'ai pas bougé d'un millimètre, mais l'entrée du centre de Maître Xing est là, juste devant moi. Je franchis rapidement les quelques mètres qui me séparent de la porte et rentre dans la bâtisse le plus discrètement possible.

— Qiānlǐ zhī xíng, shǐyú zú xià.

— Putain ! Oh pardon. Bonjour... euh Madame.

Elle m'a fait peur la veille à surgir comme ça derrière les gens. Moi qui pensais réussir à rentrer sans me faire remarquer. Elle me regarde en rigolant et semble attendre quelque chose. Elle a les bras chargé d'une grande marmite. Je lui la prends des mains et elle me fait signe de la suivre. Je me débarrasse de la grosse casserole dans la cuisine et après un rapide crochet par la chambre, où Tom semble s'être enfin endormi, je file à la salle de bain.

Au final, j'aurais mieux fait de faire ça dès le début : une bonne douche chaude et ma main droite !

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