Chapitre 6 : Les croissants fait par une vache

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Un rayon de lumière s’infiltra par la fenêtre. Un rayon suffisant pour troubler la dormeuse emmêlée dans sa couverture. Ashley grogna en se retournant. Ses nombreux mouvements durant la nuit avaient abouti à un résultat intéressant sur sa chevelure. Une partie aplatie, une autre emmêlée, elle ne se laisserait jamais voir avec une coupe pareille.

Plusieurs minutes lui furent nécessaires pour émerger. Les images d'un monstre, de deux fantômes et d'une fée lui revenaient sans cesse à l’esprit, comme un cauchemar particulièrement réaliste. Le souvenir de cette grosse gargouille et ses serres acérées lui donnaient des sueurs froides, même maintenant alors qu’elle avait fini en morceau. Ashley se rappelait parfaitement de la peur ressenti à son apparition, de la terreur qui l’assaillit lorsqu'elle était tombée au sol. Mais surtout, elle se souvenait de...

— Samuel !

Personne ne répondit. Ashley se leva précipitamment de son lit pour vérifier chacune des pièces de son minuscule appartement. Les portes s’ouvrèrent à la volée, comme si elle s’attendait à ce que son compagnon soit derrière pour lui faire une farce. Ashley dut rapidement se rendre à l’évidence : l’appartement était vide.

Pourtant, il ne pouvait pas être parti. Pas sans elle. C’est vrai que Sam la connaissait depuis moins de vingt-quatre heures, et alors ? Le doute s'installa dans son esprit : et si toutes ces histoires d’entité originelle, de légendes belles et bien réelles et autres bizarrerie n’étaient qu’une invention de son imagination. Mais non, c’était inconcevable. La blessure à sa jambe le prouvait.

Ashley leva le bas de son pantalon afin de vérifier la présence de l’hématome et la vision de sa jambe en parfait état la bouche ba. Maintenant qu’elle y prêtait attention, aucune douleur, même minime, ne la frappait à cet endroit.

— Non...

Un détail lui revint en mémoire. Un détail suffisant pour la précipiter dans le salon.

— Où est-il ? Mais où est-il ?

La jeune femme chercha entre les cadres photo, où d’habitude elle le mettait à charger, cependant aucun petit carré ne s’y détacha.

La table basse vibra. Ashley se retourna sans comprendre comment son portable avait pu atterrir là-bas, mais au moins elle l’avait retrouvé.

Les messages confirmeront tout.

L’écran s’alluma. Deux appels manqués, un message. Ses mains tremblèrent. C'était encore son ex-patron.

Le long pavé la laissa perplexe. Non seulement, elle détenait toujours son poste de journaliste, mais en plus, elle avait reçu une sorte de promotion ou plutôt une mission. Un certain monsieur Miller, millionnaire et philanthrope, aurait contacté le journal pour commander un reportage sur ses diverses associations humanitaires. Voyages et destinations de rêves étaient au rendez-vous et ce monsieur Miller avait formulé comme seule requête que l’envoyée spéciale soit la « sympathique » Ashley Rills.

La situation paraissait trop belle pour être vraie. Elle tenta de défiler la conversation afin de vérifier la présence des messages plus qu’insultant de la veille, mais l’écran resta fixe. Aucun message ne précédait celui-là. Un cri de frustration mêlé à de la rage s’échappa de sa bouche. Était-elle folle ?

La porte d'entrée s'ouvrit brusquement. Ashley se précipita dans le couloir et y trouva Samuel accompagné d’un sac de pâtisseries.

— Salut, bien dormi ? J’adore ta coupe.

La blondinette cligna des yeux, stupéfaite.

— Où étais-tu passé ? C'est quoi cette histoire de monsieur Miller ? Comment tu as fait pour faire disparaître mon hématome ? Ne me dis pas que tu m’as lancé un de tes tours de magie à la noix !

Sam opta pour une position défensive. Son instinct l’avertissait d’un fort risque de se prendre un high kick dans la face.

— Calme-toi Ash, je vais t'expliquer. Monsieur Miller, c'est moi.

— Oh vraiment ? Tu es millionnaire maintenant ?

— En réalité, je suis carrément plus que ça, mais ça faisait un peu trop préten...

La karatéka tenta de lui coller un crochet du droit, persuadée qu'il se moquait d'elle. Samuel loupa sa parade, mais dévia le coup sur son torse.

— Je te le jure ! En 1931, j’ai débusqué Camelius Melbin, le leprechaun responsable du Krach boursier de 1929 et d’un nombre incalculable de vols et d’escroqueries. Quand je l'ai mis hors d'état de nuire...

— Tu veux dire tué ?

Il haussa les épaules.

— Dis-le comme tu veux. Bref, quand je l'ai stoppé, le mal était déjà fait depuis longtemps. Je ne suis pas du genre à gâcher un gros tas d’or, même accumulé de manière « peu conventionnelle ».

— Ah oui ? Rien que ça ?

Du plat de la main, elle donna quelques frappes supplémentaires au niveau de son torse qu'il para de son bras libre.

— Et quel genre de lavage de cerveau tu as fait à mon boss pour qu’il me garde ?

Sam sorti sa boîte de pilules qu’il agita dans un bruit métallique.

— Les petites pilules magiques !

Ashley eu une impression de déjà vu, et à raison. Elle se mordit les lèvres, agacée de ne pas y avoir songé plus tôt.

— Mais oui, les petites pilules magiques. Et ma jambe ?

— Guérie hier par le chocolat chaud. J'ai mis quelque chose dedans et ça a agi dès que tu t'es endormie.

La jeune femme garda pour elle ses suspicions sur le lien entre son endormissement soudain et le « quelque chose ». Aucune fatigue, même intense, ne l’aurait plongée ainsi dans le sommeil.

Ses poings s’abaissèrent avant de se relever subitement.

— Mon portable. D’une, qui t’as autorisé à y toucher ? Deux, pourquoi tu as supprimé tous mes messages ? Et trois, pourquoi tu n’as pas laissé un fichu mot pour dire que tu sortais ?

Samuel imita son ton courroucé :

— Premièrement, j’en avais besoin pour localiser ton patron. Deuxièmement, je ne suis pas très doué avec toutes ces nouvelles technologies. Troisièmement, je n’ai de comptes à rendre à personne. Et puis, si tu avais ouvert tes yeux dans la cuisine, tu aurais vu un mot sur la table qui t’annonçait que je revenais bientôt.

— Sur la table ?

Ashley prit un air hébété.

— Il n'y avait rien sur la table.

L’homme au long manteau gris-noir alla dans la cuisine, suivit de près par la blondinette. Il observa la table, remarqua le bout de papier à ses pieds, puis le ramassa.

— Il semblerait qu’il soit tombé.

Le teint de la jeune femme rosit.

— Le papier a dû s'envoler quand j'ai ouvert la porte.

— C'est bon, tu as fini ta petite crise ?

Elle le foudroya d’un regard qui le fit aussitôt reculer.

— Tout doux, Ash ! Bref, grâce à « monsieur Miller » tu as gagné un an de vacances…

— Pendant lesquelles je pourrai t’accompagner, n’est-ce pas ?

Samuel afficha un sourire malicieux.

— Si tu le souhaites, bien entendu. Cependant, je dois t’avertir, ce n’est pas une balade de santé que je te propose. Tu en es consciente ?

Sa tête acquiesça de haut en bas, ses pensées occupées vers un point qui la titillait.

— Dans quel but ?

Son associé se figea net. Ses traits se tendirent, tous les muscles de son visage imitèrent une expression d’incompréhension, mais ne parvinrent pas à lui donner de l’authenticité.

— Pardon ?

— Pourquoi tu tiens tant à traquer des monstres ?

Une amertume que Samuel peinait à dissimuler se glissa dans son ton.

— Je ne les traque pas, ils sont sur mon chemin. En fait, je cherche le… un... truc.

Pendant quelques instants, il sembla chercher ses mots.

— Pff, de toute manière, si je ne le fais pas qui le fera ?

— Quel truc ?

— Écoute Ash, dans le monde caché il vaut mieux éviter de mettre son nez partout. Ce que je fais ne te regarde pas. Du moins, pas pour le moment.

Il jeta le sac et le papier sur la table.

— Comme tu as l'air de très mauvaise humeur le ventre vide, j'ai amené le petit-déjeuner. Mange et on décolle.

Les grognements de son estomac coupèrent à Ashley toute envie de protester, même si l’envie d’en apprendre plus sur ce « truc » ne l’abandonnait pas.

Ils s'assirent autour de la table. La blondinette déballa goulûment le sac avant de saisir avec joie les croissants encore chauds. Pendant quelques secondes, elle regarda Sam qui la zyeutait également. Samuel ne semblait pas intéressé par les viennoiseries. Il l'encouragea même à toutes les prendre, comme s'il en avait déjà mangé plus tôt dans la journée. Ashley ne se fit pas prier ! Elle les engouffra en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

— Encore faim ?

Sa tête se secoua de gauche à droite, étonnée. D'habitude, trois croissants constituaient un parfait amuse-gueule avant d’entamer un vrai repas, mais là, elle se sentait rassasiée.

Un air suspicieux investi son visage :

— Tu as mis quelque chose dedans ?

Samuel fronça les sourcils.

— Non.

— Le jour où trois croissants me caleront alors que je n’ai pas mangé depuis vingt-quatre heures, je...

— Tu ferais mieux de t'arrêter là, ou tu risques de regretter tes paroles.

Ashley fronça à son tour les sourcils.

— Alors ils sortent d'où tes croissants supra-nutritifs ?

— D’une Pâtisseries d'Hésat bien sûr !

À ses yeux, l’information apparaissait comme une évidence, mais le regard de la jeune femme, qui se traduisait à peu de mots près par : « Dépêche-toi de me dire d'où vient ce que j'ai mangé ou la gargouille passera pour un Bisounours à côté de moi », lui donna envie d’apporter quelques précisions :

— Hésat, la déesse à tête de vache.

La journaliste pencha la tête sur le côté pour l’intimer de continuer.

— Déesse égyptienne, enfin, ex-déesse de l'abondance et de la nourriture ? Elle s'est reconvertie dans la pâtisserie et les viennoiseries après la chute du culte égyptien.

— Serais-tu en train de me dire que j'ai mangé des croissants cuisinés par une femme à tête de vache, ancienne déesse oubliée depuis un bail ?

Samuel ne voyait pas le problème.

— Ils sont très bons ses croissants et aussi nourrissants que trois repas. Elle a des chaînes de boulangeries un peu partout dans le monde.

Ashley soupira. À quoi bon relever l'étrangeté de la situation à quelqu’un qui côtoie quotidiennement des créatures mystiques et des monstres en tout genre ?

— Ok, rien de plus banal que des croissants magiques fait par une vache.

Son tabouret grinça lorsque l’homme au long manteau le quitta avant de relever ses manches et...

— Qu’est-ce que tu fais ?

Il se stoppa net dans ses gestes.

— Je danse la polka.

— Tu te crois drôle ?

— Bien sûr ! Plus sérieusement, je crée un portail pour le connecter à un point de magie.

La jeune femme tapota nerveusement la table de ses doigts fins.

— Vais-je devoir te demander de développer à chaque fois ?

— Évidement, sinon je devrais trouver un autre moyen de t'embêter.

Samuel signa un cercle de sa main droite, replia son coude puis tendit le bras. Une forme semblable à celle de la nuit dernière apparut. La seule différence, et non des moindres, était la constellation de geysers blancs rendant sa surface instable.

Sa main resta en suspens, ses yeux se fermèrent.

— Un point de magie est créé soit par l’utilisation intensive de la magie, soit par l’aura d’un monstre, sort, sorcier ou objet magique. Relier un portail à un de ses points permet de s’y téléporter sans utiliser sa propre puissance magique. Le problème de cette méthode, c'est que je ne sais pas où j'atterris avant d'y être. C'est pour cela que je préfère quand c'est des contacts comme Rebecca qui me mettent sur la piste d’une activité magique qui... corresponds à mes critères de recherches. Non, tu ne peux pas me demander lesquels ils sont.

Ashley referma la bouche d’un air boudeur, puis se leva.

— Très bien. J’espère que ça prend du temps ton truc de points magiques car j’ai besoin de faire un tour à la salle de bain et ce n’est pas négociable.

— Tu as vingt minutes, après je pars sans toi.

La jeune femme sortit de la pièce d'un pas précipité. À peine quelques secondes plus tard, une porte claqua.

Vingt minutes pile s’écoulèrent avant qu’Ashley ne réapparaisse dans la cuisine, ses cheveux attachés en queue-de-cheval. Sa bouche s’ouvrit dans une expression d’émerveillement devant le changement radical du portail : plus un geyser n’écumait la surface parfaitement lisse de la substance magique. Un paysage boisé et verdoyant se reflétait à l’intérieur, tel un miroir ouvert vers un autre lieu.

— Prête ? demanda Samuel patiemment installé à côté du portail de téléportation.

Elle hocha la tête et il l'invita à passer d'un geste faussement galant.

Cette fois, Ashley n'hésita pas. La jeune femme franchie sans même réfléchir le portail. Une brise printanière lui caressa aussitôt le visage, accompagnée par l’odeur des pins alentours amplifiée par les pluies récentes. Un courant d’air agita ses cheveux, puis Samuel se positionna à ses côtes.

— La Forêt-Noire ! Je la reconnaîtrais entre mille.

Ses sourcils se froncèrent.

— Je n'ai encore jamais été de ce côté.

Le Chasseur balaya les alentours du regard pour évaluer la situation. Aucune trace de monstre, de magie ou de quoi que ce soit d’autre qui n’était pas un pin. Puis il se retourna.

— Bien ! Pendant un instant, j’ai cru qu’on devrait demander à un daim pour avoir des informations.

Sa partenaire lâcha des yeux le feuillage des arbres afin de contempler ce qui l’enthousiasmait autant. Quelle ne fut pas sa surprise d’apercevoir à ses pieds une rivière de goudron. Un peu plus loin se dessinait l'entrée d'un village et ses quelques maisonnettes.

Tout était calme. Trop calme.

Pas un seul bruit de voiture. Pas un seul éclat de voix. Aucun mouvement, même pas un chat ou un chien errant. Normal, c'était un petit village perdu au milieu de nulle part. Eh bien certes, mais les petits villages perdus au milieu de nul part ont rarement comme critère essentiel, et à avoir absolument pour sa maison, des fenêtres barricadées ainsi que des marques bizarres sur les portes et les murs.

— Hum, ça sent pas bon…

Par réflexe, Samuel sortit son saphir. Cependant, celui-ci demeura sombre et dénué de fumée.

— Euh... Sam ?

Il grogna, ses pupilles concentrées sur la pierre.

— Tu as bien dit que nous étions à côté de la Forêt-Noire ?

Sa tête acquiesça, agacée qu’aucun changement ne se produise sur son couteau suisse magique.

— La même Forêt-Noire qui se trouve en Allemagne ?

Sam rangea sa gemme et attribua toute son attention à Ashley, intrigué par son insistance.

— Eh bien j'ai un scoop pour toi : je ne parle pas allemand.

Les traits du Chasseur se tirèrent, sa bouche s’entrouvrit. Il avait oublié ce léger petit détail technique.

— Ah... oui !

Deux de ses doigts s’approchèrent de ses lèvres, puis sa paume s’ouvrit en direction de la jeune femme.

Sermone.

Une chaleur agréable se rependit dans la gorge d’Ashley. Aussitôt disparu, un sentiment de manque se créa dans tous son être. Samuel l’examina de haut en bas, comme s’il s’attendait à ce qu’une queue en tir bouchon ou un bras supplémentaire soit brusquement apparut sur son corps, mais rien de tous ça ne modifiait l’apparence de la jeune femme.

— Tu auras beau crier après les étoiles, elles brilleront toujours autant pour toi.

— Sam, tu crois vraiment que c’est le moment…

— Tu as tout compris ?

Ashley se vexa aussi vite qu’une moue se forma sur ses lèvres.

— Je sais que c’est une métaphore, je suis pas débile.

— Tu parles Russe ?

Le visage de la blondinette s'illumina comme si elle venait de recevoir ses cadeaux de Noël avec trois mois d’avance.

— Non, ne me dis pas que...

— J'avoue que je ne suis vraiment pas un adepte de la magie et que je n'y suis pas très doué, mais je connais quelques sorts pratiques.

Ashley sauta littéralement de joie. Après de longues secondes à le remercier, son euphorie fut stoppée par une pensée :

— C'est temporaire ?

— Ça dépend, tu comptes me tuer ce soir ?

Elle secoua énergiquement la tête, un sourire discret aux lèvres.

— Oh mince, tu as découvert mon plan secret.

Il leva les yeux au ciel.

— Parfois, tu en fais trop. Allons-y, j'aimerais récolter des informations avant la tombée de la nuit. Ce n'est jamais très bon de ne rien savoir sur l'endroit où on a atterri, surtout quand il y a potentiellement un monstre dans les parages.

Ils s'élancèrent vers le village, l’esprit alerte. Les quelques maisons se transformèrent rapidement en amas, chacune séparée par des barrières blanches. Les mauvaises herbes pullulaient dans les jardins, tous à l’abandon. Les pelouses atteignaient facilement les genoux de Samuel. Quoi qu’il fut arrivé ici, ça ne datait pas d’hier.

Ashley scrutait les allées des maisons à proximité à la recherche d’un quelconque signe de présence. Son regard butait régulièrement sur les marques suffisamment proches pour être vu distinctement.

— À quoi correspondent ces étoiles rouges entourées d’un cercle ?

Entendre le son de sa voix lui parut étrange après dix minutes de marche dans un silence complet.

— Ce sont des pentacles. Les cinq pointes représentent les quatre éléments et l'esprit. C’est un sort basique de protection contre le mal.

Si Ashley se fiait à ce qu’elle voyait, soit les pentacles n’avaient pas fonctionné, soit ils avaient été peints après le passage du « mal ».

Sur le chemin, le duo rencontra plusieurs maisons avec la porte d’entrée ouverte. Des valises gisaient parfois dans les longues touffes d’herbe, abandonnées par leur propriétaire.

— Sam, qu'est-ce qui a bien pu arriver à ces gens ?

Le Chasseur ressortit son saphir à présent teinté d’un reflet bleuté.

— S’ils n’ont pas fui, ils sont mort. Les monstres ne s’attaquent généralement pas à une grande quantité d’humains par crainte de tomber sur un magicien, un Héros ou un truc du genre. On peut être sûr que la créature qui a fait ça est dangereuse.

Leurs pas les amenèrent à la rue des commerçants, point central du village. La quasi-totalité des boutiques arboraient un store baissé derrière lesquels transparaissaient des vitrines sales, et pour certaines, brisées. Des pentacles observaient les deux compagnons depuis les murs, les vitres des étages, le sol ou toute chose sur laquelle de la peinture pouvait être apposée.

Samuel et Ashley fuirent l’oppression de la rue principale par une voie adjacente. Sa pierre étant devenue l’équivalent d’une boule disco, le Chasseur abandonna l’idée de se diriger grâce à elle.

Après plusieurs minutes de marche, ils débouchèrent sur une impasse qui ne se démarquait pas des rues arpentées jusqu’à présent. Du moins, c’est ce qu’ils crurent dans un premier temps. Une petite école au portail sorti de ses gonds changea la donne. Une petite école à la cour remplie de centaines de cartables, de feuilles, de crayons de couleur et de craies.

De l’extérieur, le bâtiment paraissait intact. Haut d'un seul et unique étage, si on exceptait la cour, rien d’étrange ne s’en dégageait. À vrai dire, c'était le seul endroit des environs à ne posséder aucun pentacle.

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