Chapitre 9 : La boulette !

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Dans son enfance, le grand-père d’Ashley lui lisait souvent des contes pour l’endormir. Son préféré, et de loin, était celui de Hansel et Gretel. L'idée que l'on puisse lui cacher une histoire comportant une maison entièrement faite de bonbons se révélait aussi censé qu'un hamster pirate qui deviendrait cosmonaute. Vers ses huit ans, la bâtisse en pain d’épices apparaissait souvent dans son sommeil. À son réveil, il n’en restait jamais grand-chose. La voir en pâte et en sucre d’orge était un rêve qui devenait réalité.

Son euphorie se calma rapidement. Ashley se souvenait d'un léger petit détail qui pourrait lui provoquer une mort atroce dans un four : une méchante sorcière occupait la maison et dévorait les pauvres bambins qui passaient dans le coin, attirés par l'odeur des confiseries. Peut-être mangeait-elle également les adultes ?

C’est sans importance. Sorcière ou pas, un bon high kick met K.O n'importe qui.

Sauf si « n'importe qui » incluait un gros bloc de pierre ambulant.

Tout en avançant vers la porte, Ashley jeta des regards en direction des fenêtres. D’épais rideaux mauves empêchaient de voir l'intérieur. Bonne nouvelle, il en était de même pour l'autre côté.

Elle toqua trois fois.

Cette vieille bique ne va pas s'y attendre !

Ce n'était pas tous les jours qu'on avait l'occasion de botter les fesses d'une méchante de son enfance, et ce ne sera pas le cas aujourd'hui pour Ashley.

Après quelques instants, la porte s'entrebâilla. Elle saisit aussitôt la main qui en dépassait, puis la propulsa au-dessus de sa tête dans une prise simple, mais efficace. À l'atterrissage, sa victime poussa un couinement immédiatement étouffé par un coup au visage. La karatéka immobilisa la sorcière à l’aide d’une pression de son genou sur sa gorge sans même baisser les yeux. Non pas à cause de la familiarité du geste, mais des mouvements précipités à l’étage. Quand Ashley contempla brièvement le pantin, ou plutôt, le jeune homme brun qui gisait sous elle, ses pommettes s’empourprèrent.

— Oups... ce n'est définitivement pas une sorcière celui-là.

Ses paupières cachées par ses cheveux, le malheureux bonhomme revêtait la tenue standard du « bon vieux bûcheron », comprenant une chemise à carreaux rouge et noir, un pantalon marron et des bottes.

Les marches grincèrent sous la descente empressée d'une jeune femme brune sertie de mèches blondes. Une cicatrice prenait toute la largeur de sa joue gauche.

Des deux côtés, le face-à-face entraîna un décrochage de mâchoire. S’ensuivit un duel de regard qui déboucha sur un départ précipitée de la demoiselle à la cicatrice vers la pièce à sa gauche.

— Tiens bon Hansel, je te l'avais dit qu'une sorcière finirait par venir pour la venger.

L'homme gigota quelques secondes avant de redevenir immobile. Ashley diminua la pression de son genou.

Mais non ! Ce ne sont pas eux quand même ?

La femme revint, deux couteaux aux poignées sculptées en main.

— Éloigne-toi de mon frère, sorcière !

Ashley secoua la tête puis se releva lentement, les mains en évidence.

— Écoutez, c'est un mal entendu, je ne suis pas une sorcière. C’est une histoire assez drôle, j'ai cru que la maison était habitée par...

— Silence ! Ne me prends pas pour une idiote.

L’ardente jeune femme pointa son couteau dans sa direction d'un air menaçant. Ashley préféra reculer. La possibilité d'être poignardée, qui plus est par une héroïne de conte de fées, ne l’attirait pas.

— Je suis désolée, mais je vous assure que c'est la vérité. J'étais avec Sam... je veux dire le Chasseur, et puis...

— Tu étais avec le Chasseur ? Il te chassait plutôt.

Son air suspicieux en disait long sur sa capacité à croire qu’elle n’était pas une sorcière.

— Non, nous poursuivons les monstres ensemble.

La réponse la fit éclater de rire. Cependant, le stoïcisme de la prétendue sorcière la stoppa.

— Tu es sérieuse ? Rare sont ceux qui affirment être avec le Chasseur. Encore plus chez les sorcières, ou du moins, pas sans un rire moqueur ou une malédiction proféré à son encontre. Je m’appelle Gretel.

Gretel abaissa son couteau.

— Tu es une magicienne ? Une prêtresse ?

— Non, une journaliste.

La jeune femme à la cicatrice haussa les sourcils.

— Intéressant. En tout cas, tu as une mine affreuse.

— Quoi ?

Ashley aperçut son reflet dans l'une des fenêtres : ses cheveux, libérés de leur élastique, étaient boueux ; des branches accompagnées de feuilles se logeaient dans la serpillière qui lui servait de chevelure. Mais ce n’était pas tout. Outre ses vêtements déchirés, tâchés par la boue et le sang, son visage montrait un nombre de coupures presque aussi impressionnant que celui de ses bosses.

— Ah, ça… Ce n’est rien.

Gretel fit un geste de la main pour lui indiquer d'entrer.

— Nous serons mieux à l'intérieur. Hansel, debout !

Ce dernier grogna, toujours aplatit au sol.

— Laisse-moi faire une petite pause. Ce n'est pas toi qui as la mâchoire presque cassée et le dos en compote.

Sa sœur s'avança d’un pas terrifiant dans sa direction, puis lui donna un coup de pied dans les côtes.

— Tu auras bien plus si tu ne te lèves pas tout de suite.

Il s'exécuta dans l’instant avant de se mettre au garde-à-vous.

— Bien sergent Gretel, à vos ordres.

Son dos le regretta tout de suite, ses mains s’y précipitèrent pour tenter de calmer la douleur. Gretel lui donna une tape derrière les oreilles avant qu’il ne s’engouffre dans la maison suivi par Ashley.

Les deux personnages de conte la conduisirent dans une pièce à présent mythique : la cuisine. Cette dernière ne comportait qu'une simple table en bois accompagnée de quelques chaises. Sans oublier un établi et le légendaire four dans lequel Gretel enferma et brûla la sorcière. Vu son caractère d'adjudante chef, Ashley imaginait sans aucun mal qu'elle ait pu l'y mettre de force.

Un détail chiffonnait tout de même la journaliste : l’arbre fantomatique qui traversait le centre de la table et son plafond.

Gretel rangea ses couteaux sur un présentoir au mur avant de tirer une chaise et y poser son postérieur.

— Asseyez-vous.

Hansel ne se fit pas prier et s’assit à côté de sa sœur. Ashley prit l’une des places en face d’eux.

— Désolée pour votre menton...

Le jeune homme aux allures de bûcheron simula un sourire, puis marmonna suffisamment fort pour être audible :

— J’ai connu de meilleures manières de dire bonjour.

Dès qu'il vit le regard noir de sa sœur, Hansel s’écria précipitamment :

— Ce n'est rien, ça aurait pu arriver à tout le monde.

Gretel frappa dans ses mains pour récupérer l’attention :

— Bien, qu'est-ce qui vous amène au pays des contes... euh...

— Ashley.

La journaliste se rendit soudainement compte des mots que son hôte prononça.

— Attendez, il doit y avoir une erreur quelque part. Vous avez bien dit « pays des contes » ? J'étais dans la Forêt-Noire aux dernières nouvelles.

Hansel et Gretel se regardèrent dans les yeux. Une conversation silencieuse débuta entre eux deux sans qu’Ashley n’en saisisse la moindre bribe. Après une trentaine de secondes, Ashley s'éclaircit la gorge. Hansel sursauta, puis se racla à son tour la gorge.

— Tu es entrée en contact avec le Chasseur que récemment, n'est-ce pas ? demanda Gretel.

Elle acquiesça.

— Et alors ?

— J'imagine qu'il ne t’a pas parlé des autres mondes ? Le Tartare, Asgard, le Pays des Contes,...

Ashley se figea.

— Les autres mondes ?

Une fois encore, son univers des possibilités venait de grandir de manière considérable.

— Oui, les autres mondes. Il ne t’a donc pas parlé des bulles magiques.

À voir son expression, Gretel jugea qu’elle avait raison.

— Pour être brève, ce sont des zones tampons qui permettent de voyager entre les mondes.

— On dirait bien que la nôtre s'est ré-ouverte, Gre...

Hansel se tue, une nouvelle fois foudroyé par le regard de sa sœur. Ashley n'y fit pas attention.

— C’est un truc gros et orange ?

— Ouais, c’est un « truc » gros et orange.

La mine de la terrasseuse de sorcières s'assombrit, ses pupilles vertes devinrent acides. De ses poings serrés se traduisait une rancœur tenace qui risquait d’exploser d’un moment à l’autre.

— Revenons sur le Chasseur, que t’a-t-il dit exactement ?

— Eh bien, que les légendes sont vraies, qu'il tue des monstres et qu’il recherche un truc.

Un rire amer affirma les traits de la demoiselle à la cicatrice. À chacun de ses mots, son animosité grandissait, ses sourcils se fronçaient davantage. Si le Chasseur franchissait la porte à ce moment précis, elle lui sauterait probablement dessus avec son couteau sans hésiter.

— C’est tout lui ça, dire le minimum et « omettre » le plus important. Je ne sais pas ce que le Chasseur t’a raconté, mais si tu veux savoir, les monstres qu’il tue, le truc qu’il recherche, c’est pas par bonté d’âme, ma petite. Il n’est pas connu pour sa bonté d’âme. Certainement pas. Il n’a qu’une seule obsession, et peu importe ce que tu feras pour lui, tu passeras toujours au second plan quand il s’agit d’elle.

— Qui est ce « elle » ? demanda Ashley en plaquant ses mains sur la table.

Hansel se leva brutalement.

— Silence Gretel, tu vois bien que le Chasseur ne lui a rien dit.

Gretel rassit son frère d’une pression sur son épaule.

— Quoi ? Tu crois que les monstres poussent tout seul comme des champignons ? Il faut bien quelqu'un derrière la création des légendes. Elle est très importante dans le milieu, c’est même la numéro une.

Cela en était trop pour Hansel, plus rouge qu’un camion de pompier. Son poing tapa sur la table. Ashley n’aurait su dire s’il était effrayé ou en colère.

— Gretel, tais-toi ! Je tiens pas à me mêler des affaires du Chasseur, tu sais très bien ce qui arrive...

Mais Gretel ne semblait pas l’entendre ou l’ignorait tout bonnement.

— Tu n’es pas la première qu'il prend avec lui, loin de là. À ses yeux, tu es juste un pion qu'il utilisera au moment venu. Après, pouf, une petite pilule et oublié les aventures fantastiques et les moments féeriques. Enfin, quand t’es pas mort.

— Arrête ! s'écria Hansel sans aucun effet.

— Ah oui ? défia Ashley. Et comment savez-vous ça ?

Gretel renversa sa chaise, puis pointa son index dans sa direction.

— J'ai été à ta place.

L’information fut suffisante pour la rendre muette tandis qu’Hansel, en face d’elle, prenait sa tête entre ses mains.

— On va avoir des ennuis.

— J'en ai rien à foutre Hansel ! Ashley, tu sais le conseil que le Chasseur m’a donné lorsqu’il a compris qu’il ne réussirait pas à m'effacer la mémoire ? « Ne quitte plus ta maison Gretel. Reste enfermé à double tour sans jamais sortir ou tu mourras ». Voilà ses derniers mots avant que je ne le quitte. Même pas un « merci Gretel » ou un « au revoir ».

Ashley se mordit les lèvres. La jeune femme avait suffisamment de reportages et d'interviews à son actif pour comprendre qu’une information importante manquait.

— Puis-je, si ce n'est pas trop indiscret, vous demandez la raison pour laquelle vous vous êtes séparés ?

Le regard de Gretel devint fuyant.

— Je ne peux pas le dire.

Ses traits se relâchèrent, son agressivité se dissipa. La femme à la cicatrice redressa sa chaise avant de s’y affaisser.

— Quoi ? Vous aviez le béguin pour lui ?

Ashley lui adressa un clin d'œil dans sa tentative de détendre l'atmosphère, mais elle ne réussit qu’à la faire rougir et froncer les sourcils.

— Certainement pas.

— Alors crachez le morceau et cessez de tourner autour du pot.

Même la curiosité de Hansel était piquée au vif. Ils la regardèrent tout deux avec des yeux de merlan frit alors qu’elle se tordait les mains.

Dans un soupir, Gretel se résigna :

— Ne me jugez pas...

La jeune femme à la cicatrice croisa les bras. Elle ne parvenait plus à les regarder dans les yeux, la honte l’en empêchait.

— Les souvenirs qui impliquent de la magie laissent une trace, particulièrement quand ils concernent le Chasseur ou elle. Les monstres nous repèrent plus facilement et sont attirés par l’empreinte magique. S’ils sentent que tu as côtoyé le Chasseur, tu peux être certaine qu’ils essayeront de t’éliminer.

Hansel écarquilla les yeux la bouche grande ouverte.

— Combien de temps êtes-vous resté avec lui ? questionna Ashley.

— Quatre siècles, ce qui me rend aussi visible qu'un phare dans l'obscurité.

Son frère explosa, plus rouge que jamais. Une expression de colère remplaçait son air timide.

— Ce n'est que maintenant que tu me le dis. Ça fait si longtemps que je te harcèle pour savoir la raison qui te pousse à refuser de sortir... Tu as changé depuis que tu as été avec lui.

— Ferme-la Hansel, toi tu ne voulais que satisfaire ta curiosité. Ashley doit le savoir pour se préparer ou partir avant qu’il ne soit trop tard. J'ai fait des choses dont je ne suis pas fière, des choses qui étaient nécessaires. Mais il y en a d’autres que je ne voudrais oublier pour rien au monde.

Un éclair de rêverie passa sur son visage avant qu’elle ne reprenne :

— Il faut que je conserve mes souvenirs. Le Chasseur pourrait de nouveau avoir besoin de mes talents, même s’il ne me pardonnera jamais ce que j’ai fait... Je préfère sacrifier ma sécurité plutôt que de ne plus pouvoir l’aider.

Une soudaine migraine déstabilisa Ashley. Après plusieurs cillements, tout redevint normal, bien que ses yeux la piquaient de manière désagréable.

L'arbre au milieu de la table prit subitement plus de consistances que sa condition de fantôme le lui permettait avant de retrouver son apparence « normale ».

— Concernant ce « elle », je peux avoir une réponse ?

Ses yeux la piquèrent avec plus d’ardeur, sa vision devint floue. Une lumière blanche s'échappa de l'arbre, puis disparut aussitôt.

Hansel et Gretel échangèrent des mots muets. Le débat fut bref mais houleux. Faisant fi de la désapprobation de son frère, Gretel prit la parole :

— Je ne suis pas la mieux placée pour dire qui « elle » est.

Des grésillements agressèrent le cerveau d’Ashley. L'arbre fantomatique devant elle se transforma en un pin parfaitement réel. En revanche, la maison adopta la transparence spectrale du végétal.

Ashley tressaillit, les murs retrouvèrent leur consistance. Sa main frotta son front sans parvenir à éliminer sa migraine.

— Ce n'est pas grave, dites-le, c'est tout.

Une lueur d'inquiétude parcourut leurs visages.

— La plupart des légendes sont produites par une entité originelle appelée la Conteuse...

Les pupilles d’Ashley s'illuminèrent telles celles d'une pie ayant trouvé un objet brillant. Elle tendit le bras, puis saisit une page.

— En voilà une autre !

L'arbre explosa la table qu'il traversait sans encombre encore quelques instants plus tôt. La violence de la détonation projeta les trois occupants au sol. Les branches transpercèrent le plafond, le lézardèrent jusqu’à le faire trembler.

— Qu'as-tu fait ? hurlèrent-ils d’une même voix.

Un bruit de verre brisé ensanglanta leurs oreilles. Gretel se précipita à la fenêtre pour y tirer le rideau. Les contrastes orangés avaient disparu. La fraîcheur couplée à l'obscurité investissaient progressivement les lieux pour le rendre lugubre.

Elle se précipita jusqu’à Ashley pour l’attraper par le col.

— Vous chassez quel monstre ?

Sa brusquerie la sortit de la torpeur qui l’investit dès l'instant où elle prit la page. Cette dernière montrait une ombre qui planait sur les mots suivants : « Tu ne peux pas t'enfuir ».

— Un Slenderman.

Hansel faillit s’évanouir. Sa sœur réfléchit à toute vitesse.

— Ok. Viens Hansel, on se tire.

S'il y avait eu un oscar de la meilleure idée de l'année, celle-ci aurait été nominée sans problème. Ils sortirent de justesse, couverts de poussières de gâteau, tandis que la maison s'effondrait dans un délicieux nuage sucré.

— Ouf, s'exclama Ashley. On l’a échappé belle, on fait quoi maintenant ?

Elle semblait avoir totalement recouvré ses esprits.

— Chacun pour soi la blondinette. Tu nous as assez causé d’ennuis.

— Quoi ? Vous partez de votre côté et moi du mien ?

Gretel lui adressa un regard noir, habituellement réservé à son frère.

— C'est exactement ça. Je ne sais pas ce que tu viens de faire, ni comment, mais tout ce que je vois, c’est que tu as détruit notre maison et que l’on va tous crever. Salut.

Elle joint son index à son majeur sur son front avant de les écarter vers les cieux, puis tira un Hansel complètement sonné pour le faire avancer.

— Attendez ! Et pour la Conteu…

— Rien à foutre.

Ils disparurent rapidement dans l'obscurité de la forêt sans qu’aucun des deux héros de conte ne se retourne.

Ashley froissa la page, page qu'elle avait encore en main, sans même s'en rendre compte. Celle-ci était redevenue terne et incroyablement normale.

La vue des ruines lui procura un sentiment de culpabilité qu’inspirer un grand coup ne permit pas de chasser. Elle venait de détruire la maison de ses rêves, accessoirement refuge de ses deux héros préférés, et ce sans en prendre la moindre bouchée.

Ashley secoua la tête, ses sourcils se froncèrent. Ce n’était pas le moment de se laisser abattre. Elle devait trouver un plan pour survivre.

Ok, donc le chat a dit qu'elles s'attirent.

Ses mains s’orientèrent vers sa droite, et la feuille retrouva un léger éclat lumineux. Un sourire s’étira à la vue de la faible lueur. Il ne lui restait plus qu'à éviter un monstre qui la suivait à la trace tout en cherchant trois pages dans une immense forêt. Un jeu d'enfant !

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