De leur Papa,

Elles tenaient pour beaucoup

Leur soif de vaincre les challenges les plus fous ;

De leur Maman,

La force sensible d’une lionne meurtrie

Par les crocs durs de la mélancolie.

Dotées de pareils atouts,

Les deux petites combattaient tout,

Mais elles rêvaient, comme tous les enfants,

De fées, de magie et de princes charmants.

Chaque jour, elles espéraient

Voir les nuages se transformer

En un immense bateau, capable de voguer

Sur les sommets des cieux argentés.

Du haut de leur jeune âge,

Elles savaient pourtant,

Qu’aucun équipage

N’exaucerait leur vœu extravagant.

Aussi, feuilletaient-elles

Des albums par centaines,

En imaginant le roi ARTHUR,

Et leur féline créature,

Jouer sous le regard amusé

De Pépé et de Mémé.

« Après le jour vient la nuit,

Du clair-obscur à l’infini,

Les pas dentelés des petites souris

Tracent des espoirs sur le parquet verni »

Le son des petites clochettes

Dans la voix de Maman PLUMETTE

Rythmait les douces rêveries

De ces deux sœurs au cœur exquis.

Un soir, ANIS entendit un bruit étrange,

Un tout petit cri suivi d’un silence,

Puis elle vit sur la tapisserie éclairée par la lune,

Les contours d’une longue silhouette brune.

Elle réveilla sa sœur dans la couche voisine

Pour lui décrire cette ombre coquine.

Intriguée par le reflet d’un museau allongé

IVOIRE se mit à lui parler.

— Qui es-tu ? Un loup, un dragon, un bandit?

Pris en flagrant délit, le monstre répondit :

— Je suis la Reine des Souris.