Eros Ilia
Je crois bien qu'il y a une chose universelle dans la partie explorer de la galaxie et cela n'a rien à voir avec l'État ou la religion. Non, la chose la plus connue, c'est le claquement sec et métallique des percuteurs. Ce bruit unique pour lancer la combustion des tiges d'encre. Vous pourriez aller dans la colonie agricole la plus éloignée de tout, que le claquement sec serait reconnu. Bien sûr, souvent suivit des volutes bleues et fruitées de cette liqueur bleu profonde se vaporisant au passage de l'air brûlant passant par le filtre orange d'une tige allumée.
Dans la cabine dix-sept où la ventilation était étonnamment en rade comme tous les soirs dans de nombreuses cabines du Phoenix, la pièce était nappée de cette odeur fruitée et la lumière projetée par le plafond lumineux dansait dans les nuages d'encre. Et le craquement sec de la tige que venait d'allumer Irvin n'allait pas réduire la voilure. En regardant le miroir au plafond, elle ne put retenir un sourire et un gémissement en voyant Algïn entre ses jambes, semblant ne jamais se lasser de la lécher avec une douceur bienvenue. Phyros, allongé à ses côtés, cherchait un percuteur, comme tout le monde dans la galaxie. Son salut vint d'Irvin qui lui tendit celui qu'elle avait dans la main.
— T'as des peurs parfois, Phyros ? demanda Irvin en caressant la tête d'Algïn.
— Quel genre de peurs ?
— Toutes. T'as dit être effrayé de faire l'amour et pourtant, wow, t'es doué.
— Je crois qu'Algïn a fait le plus dur.
— J'espère bien, oui, dit-elle avant de disparaître entre les lèvres intimes d'Irvin.
— Étonnamment et aussi stupide que cela puisse paraître, j'ai peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur et que les autres en subissent les conséquences. Alors j'utilise ce que la nature m'a donné. La puissance stupide de mon corps et je me dis en fonçant tête baissée, ça passe. En tout cas, pour le moment, ça passe.
— Si je n'avais pas joui, tu l'aurais pris personnellement, c'est ça ?
— Carrément, dit Phyros en regardant son reflet.
— Heureusement que j'étais là alors, dit Algïne entre deux coups de langue.
— Si ce n'est pas indiscret, ça te vient d'où, cette virilité un peu bête ?
— La Capitale. Marche ou crève si t'as pas d'argent, alors faut prouver au monde qu'on est le meilleur tout le temps. Si t'as un doute une seconde, un connard te plante et place au suivant.
— Et moi qui pensais que la capitale était un monde de culture et de merveilles, dit pensivement Irvine.
— Si t'es riche, oui, comme partout. Pu j'etais sur la capitale, les terrasses qui ont des rayons de soleil, tu payes à la minute quand tu vis dans les bas-fonds. Du coup, tu te bats, tu essaies d'être le plus fort, le plus intimidant jusqu'à qu'on te baise.
— Du coup, tu jouais des muscles à la capitale.
— Et non, j'avais pas mon sang brûlant à cette époque, même l'inverse, grand et maigre, alors je devais me battre avec ma tête, jouer au plus malin. Alors t'imagines bien quand je suis arrivé ici, mon sang chaud et la force qui va avec, j'ai sûrement voulu rattraper des années à devoir fomenter, m'allier pour juste survivre.
— Et ça t'a plus, ce rôle.
— Oh putain, oui, être la brute un peu bête.
Il laissa sa phrase en suspens, regardant les deux femmes qu'il accompagnait dans le miroir.
— Mais ? demanda Algï en levant la tête pour le regarder à travers le miroir.
— Quand on est avec les faibles, les alliances et la confiance, c'est ce qui compte. Alors on ne peut pas décevoir les autres, il faut être un tout. C'est plaisant, cette sensation de groupe, jusqu'à ce qu'on te trahisse. Tu te retrouves à faire un contrat, foireux, tu finis dans un labo de recherche comme peine morte et après, tu te retrouves dans un vaisseau pirate.
Phyros saisit la tête d'Algïn d'une main puissante, faisant passer son visage sur son sexe avec une brutalité qui surprit Irvin mais fit gémir Algïn de plaisir.
— Alors quand tu apprends que ton sang a changé et que tu es fort, tu ne veux plus être trahi, tu veux prendre le contrôle.
Il enfonça son sexe dans la bouche d'Algïn, le sang le faisant gonfler de plaisir.
— Et c'est ainsi que ma cabine est devenue le repère du marionnettiste. Si tu vas dans la cabine de Phyros, prépare-toi à te faire baiser comme un pantin, il te lâchera pas de la nuit. Ça vaut le coup, mais c'est violent, comme dirait l'équipage. Alors je me suis enfoncé dans mon rôle.
Phyros faisait de grands coups de reins, étouffant Algïn sous chaque allée profonde dans sa gorge. Il meaintenais son jouet avec force. Elle ne pouvait rien faire face à la puissance dessinée par les muscles de ses bras.
— Ça, je maîtrise, ça, je contrôle, baiser mes marionnettes comme des trous.
Irvin était subjuguée par la violence des coups de reins et la voix rauque sans hesitation de Phyros. Algïn avait les mains dans le dos, se laissant étouffer sans pitié.
— Mais au fond, moi, je me cache juste derrière des idées débiles.
Il relâcha la pression de sa main, retira sa bite de la gorge d'Algïne, suffoquant d'un plaisir qu'elle ne pouvait cacher.
— C'est facile de se cacher derrière de la puissance quand on a un organisme qui peut encaisser les coups de Thorgar, mais c'est bien plus dur de redonner sa confiance en autre et se dire que tout ne repose pas que sur ses épaules.
Phyros caressait doucement le visage d'Algïn.
— Désolé, je crois que j'ai échoué à faire l'amour encore.
— Non, loin de là, en fait c'est même l'inverse, je crois, dit Algaïn, la voix étouffée. On baise comme des lapins depuis ton arrivée, et là on échange comme on ne l'a jamais fait. Je ne savais rien de tout ça.
Irvin semblait étonnée de la capacité d'Algïn à prendre du plaisir à subir la puissance de Phyros.
— Désolé, Irvin, je me suis emporté.
— C'était au contraire extrêmement puissant, je trouve. Comment tu fais, Algïn, pour subir tout ça, même si ce ne sont pas les bons mots.
Elle fit un grand sourire à Irvin avant de reprendre l'érection de Phyros jusqu'à la garde, s'étouffant sur sa bite avant de relever la tête. D'aucuns auraient pu y voir une larme. Elle prit la tige d'encre de Phyros, prit une grande bouffée.
— J'ai torturé, j'ai tué, j'ai bousillé des gens comme personne sous la sacro-sainte bannière de l'État. Des choses qui me hantent et me hanteront à tout jamais, des pourritures, des innocents, rien à foutre, fallait les faire parler. Fermer les yeux, dormir est un supplice. Je vois des images, j'entends des cris.
Elle regardait la tige incandescente, le liquide bleu dansant dans la tige.
— Puis un jour, on te dit qu'on n'a plus besoin de toi. Dans un couloir, tu croises une autre jeune femme comme toi, qui peut encore dormir. Ma remplaçante. Moi, j'étais une pauvre serviette jetable au cerveau cramé. J'ai erré, encore et encore, puis j'ai fini en prison d'État, pour avoir tabassé des gamins sur un coup de folie. Puis un jour, je me suis retrouvée dans ce vaisseau.
Elle regardait le miroir, face à ses démons.
— Et les cauchemars tout le temps, toujours, alors il fallait les faire fuir. Il fallait que je trouve un palliatif alors je fais subir à mon corps douleur, sensations extrêmes pour expier ou je ne sais quoi. Peut-être qu'en m'étouffant sur des bites, en me noyant de pisse et de sperme, j'arriverais à me pardonner. À force de me faire enculer sans lubrifiant dans la douleur et la suffocation. Mais non, tout ça ne me procure que du plaisir. Le pire dans tout ça, c'est ce putain de plaisir qui éloigne mes démons l'espace d'un court instant.
Elle planta son regard dans celui d'Irvin, sans grimace comme elle en avait l'habitude, mais avec un sérieux qui ne lui était pas habituel.
— Alors subir la bite dure de Phyros, m'étouffer, m'enculer comme la dernière des salopes, c'est la seule échappatoire à mes cauchemars. Là, entre tes jambes, sentir l'odeur de chatte, du foutre, ça me crame assez le cerveau pour espérer dormir une nuit. Alors juste faire l'amour, c'est terrifiant, qui va chasser ces images de mon esprit ?
Irvin caressa doucement le visage d'Algïn et l'embrassa.
— Si la brutalité n'a pas marché, alors il serait peut-être temps d'essayer la douceur.
— Mais si les cauchemars ne partent pas ?
Des larmes coulaient des joues d'Algïn.
— Alors c'est moi-même qui te recouvrirai de pisse et t'étoufferai avec ma chatte, mais tu ne penses pas qu'il est temps d'essayer autre chose ?
— Oui, peut-être, mais vous le direz à personne, je resterai la folle du vaisseau un peu rigolote.
— Promis, répondit Phyros calmement, sans le ton moqueur qu'il avait l'habitude d'utiliser avec Algïn.
— En un an et demi sur le vaisseau, vous n'avez jamais parlé de ça.
Un 'Non' unanime de Phyros et Algïn les fit rire. Irvin se pencha sur le lit, essayant d'attraper quelque chose dans ses vêtements au sol avant de relever la tête, remarquant les deux visages qui la reluquaient sans aucune discrétion.
— Vous venez de me bouffer la chatte et de faire l'amour, vous êtes insatiables, vous deux. Bref, je vous fais parler, mais dans tout ça, moi, je ne dis pas grand-chose et je ne vais pas non plus faire de vous de doux amants, et je n'ai pas envie.
Elle montra sa trouvaille dans ses vêtements.
— Ma culotte, dit Algïn, elle n'avait pas disparu.
— Désolée, petite blague. Maintenant, avec douceur, apprenez-moi à aimer votre façon de baiser et de la transformer en façon de faire l'amour.
Le regard d'Algïn s'illumina.
— J'ai bien dit avec douceur et passion, je veux faire l'amour mais à votre façon. Je suis sûre qu'on peut se faire enculer et noyer de fluides intimes dans une douceur totale.
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