Mémoires monstrueuses (2)

12 minutes de lecture

Mihan, terre des monstres

12 octobre, an X732

Gaston


 Plusieurs jours se sont écoulés depuis la disparition des êtres humains. À présent, ce monde n’appartient qu’aux monstres, et les sang-mêlés comme moi sont toujours mis à l’écart. Il fallait s’y attendre, les mœurs ne changent pas si facilement. Les races ne doivent pas s'hybrider, le sang doit rester le plus pur possible. Auquel cas, il engendrait des bêtes comme moi.

 Mes recherches sur la plume n'en sont qu’à leurs débuts, et je dois avouer que je ne m’attendais pas à ces découvertes. À chaque contact, je me sens absorbé, revivant les moments douloureux de mon enfance. J’observe la rencontre de ma mère et de mon père dans ce bordel miteux où la débauche n’est plus un tabou. Je remonte de plus en plus loin, jusqu’à croiser mes ancêtres, leurs souvenirs, leurs naissances ; et ce, sans négliger le moindre individu. Ce voyage me fait mal au crâne, et il m'est extrêmement difficile de sortir de cette transe mystique.

 Après plusieurs entraînements, je suis arrivé au bout de ma lignée, ou du moins, c’est ce que je pense. Le pouvoir de la plume semble s’affaiblir, comme s’il avait une limite. C’est surprenant, n’était-il pas censé me faire perdre la raison comme ceux qui l'avaient touché ?
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15 octobre, an X732

Mihan, terre des monstres.

Gaston


 Le pouvoir de la plume s’est totalement épuisé, son contact ne m’affecte plus. J’ai tenté l’expérience avec une tierce personne, cela fonctionne pour elle. C’est étrange, me serais-je habitué à ces voyages ? Je suis à la fois soulagé et déçu, j’aurais aimé en découvrir davantage. Mais il semblerait que cela ne me soit plus permis.

 Aujourd’hui, un jeune monstre vient me rendre visite. Il s’appelle Lazuli, c’est une Selkie, bien qu’il soit de sexe masculin. Ce genre d’individus est extrêmement rare, compte tenu du pourcentage élevé de femelles que contient cette race. Durant la guerre, il était aux premières lignes, agissant directement sous le commandement d’Aurore. Sa présence suffit à semer la confusion dans le cœur de n’importe quel être, aussi bien humain que monstre.

  • C’est un plaisir de te voir en aussi bonne santé, Gaston, déclare-t-il en courbant l’échine.
  • Bonjour.

Son corps à moitié nu se redresse, me laissant observer son regard bleu azur qui était la source de nombreux cris de joie au sein de son régiment. J’admets qu’il est plutôt pas mal, mais il est loin d’être mon genre. Pour être honnête, je préférerais m’occuper de la plume plutôt que d’avoir affaire à lui.

  • Au revoir, dis-je en me dirigeant vers mon atelier.
  • Un instant, je suis venu pour m’entretenir avec toi !
  • Je doute fort qu’un bâtard comme moi puisse offrir quoi que ce soit d’utile à une aussi jolie Selkie.
  • Ne mets pas nos origines là-dedans, nous sommes tous deux des personnes, rien de plus !

L’étonnement me fait hausser les sourcils. Je n’avais jamais discuté avec lui, alors je pensais qu’il agirait comme les autres. Hormis Aurore, il est le seul à mettre de côté ma sinistre lignée.

  • Tu ne dis rien ? demande la fée. Je pensais que cette phrase te ferait parler.
  • Je parle quand c’est nécessaire.
  • Donc j’imagine que tu n’es pas du genre à divulguer les secrets des autres ?

De plus en plus étonnant, que cherche-t-il ?

  • Si l’on me demande de la fermer, je le fais, quelles qu’en soient les circonstances.
  • Y compris sous la torture ?

Je lâche un soupir en le regardant droit dans les yeux.

  • J’ai connu des tortures bien plus horribles que ta petite tête de beau gosse ne saurait imaginer. Pour qui me prends-tu ?

À l’écoute de ma réplique, le visage de Lazuli s’illumine, me faisant reculer de dégoût.

  • Tu m’as tutoyé et tu m’as parlé sur un ton méprisant ? Incroyable !

Qu’est-ce qu’il lui prend ? Il est masochiste ? Peu importe, autant réparer mes torts et éviter ce type le plus vite possible.

  • Oui, j’ai commis une erreur, pardonnez-moi, dis-je en tirant ma révérence.
  • Arrête-toi ! s’exclame-t-il en me barrant la route. Je tiens vraiment à ce que l’on discute.

Ah, c’est donc ça, dire que je le prenais pour quelqu’un de différent. Au final, tout change lorsque l’on blesse sa petite fierté.

  • Si vous voulez vous défouler sur moi, faites le au plus vite, j’ai du travail.
  • N-Non ! tente-t-il de s’exprimer en bougeant frénétiquement les mains. Je viens en tant qu’all… Je veux dire : en ami ! Je viens demander tes services et je sais que toi seul peux m’aider.

Voilà qui me satisfait davantage.

  • Je vous écoute, que puis-je faire pour vous ?
  • Tout d’abord, j’aimerais que l’on se tutoie, je préfère que l’on soit sur un pied d’égalité.
  • Mais vous êtes…

Ses mains se posent brusquement sur ma bouche.

  • Pas de ça avec moi, je suis pour l’égalité entre race et inter-race. Je te voue une grande admiration, Gaston. Tu as beau être la personne la plus talentueuse de notre régime, tu restes toi-même en toute modestie, peu importe ce que l’on pourrait dire sur ta personne. Et puis, je l’ai vu, je t’ai vu pleurer pour les humains.

Je retire d’un geste sec les mains poisseuses de cette Selkie avant de lui répondre :

  • Vous étiez seul ? Vous en avez parlé à quelqu’un d’autre ?
  • Oui et personne, je sais bien que ce serait considéré comme de la trahison.
  • Et cela ne vous dégoûte pas, pourquoi ?
  • Parce que je suis un ancien être humain. Je suis devenu Selkie contre mon gré, après avoir été noyé dans l’océan. Je n’ai jamais voulu cette guerre et encore moins l’annihilation de mon peu....

Cette fois-ci, ce sont mes mains qui viennent bloquer sa bouche, le regard guettant l’arrivée d’un possible intrus.

  • Imbécile, si quelqu’un t’avait entendu !

Un petit rire s’échappe de ses lèvres.

  • Je suis content que tu me tutoies, dit-il en écartant mes mains. Maintenant que nous sommes sur un même pied d’égalité, voudrais-tu discuter avec moi dans un endroit plus… discret ?

Je ne connais ce type que depuis quelques minutes, cela pourrait s’avérer dangereux de me confier à lui. En revanche, les dernières paroles qu’il a laissé échapper m’ont plu.

  • Mon atelier se trouve dans un endroit désert et je serais ravi de t’y emmener, déclaré-je avec un petit sourire.

Qui sait, peut-être que cela m’aidera à effacer le poids que j’ai sur le cœur. ________________________________________________________________________________________________________

Mihan, terre des monstres

16 octobre, an X732

Gaston


 La discussion que j’ai eue avec Lazuli hier m’a fait le plus grand bien, dommage qu’il n'en a pas été de même pour ma nuit. Je n’arrêtais pas de me réveiller en sueur, après avoir subi les cris et les lamentations d’une femme. Ces cauchemars sont sûrement liés à mon entretien avec la Selkie, compte tenu du sujet de notre conversation.

 Une fois dans mon atelier, la jeune fée m’a fait part de ses doutes et de la haine qu’il ressentait envers Aurore. À la différence de cette dernière, Lazuli se considère toujours comme un être humain et chérit son peuple plus que tout, au point de vouloir le retrouver. Bien sûr, nous savons que c’est impossible.

 J’ai passé mon après-midi à l’écouter ; et pourtant, je me sens soulagé. Jusqu’à présent, je pensais, que ce poids qui me pesait sur le cœur était une chose immonde dont il fallait se débarrasser. Grâce à Lazuli, j’ai pu nourrir l’espoir d’accepter ce sentiment. Cette pensée m’a donné l’impression d’être plus léger.

 Aujourd’hui, je préfère me reposer. Plusieurs pensées se bousculent dans ma tête et m'empêchent de travailler. Peut-être devrais-je faire un tour dehors ? Dans ce cas, où pourrais-je aller ? Ce monde est devenu ennuyeux depuis la disparition des Hommes.

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Mihan, terre des monstres

17 octobre, an X732

Gaston


 Mes paupières s’ouvrent et me dévoilent un paysage qui m’est inconnu. Je me retrouve dehors, dans un immense champ de poussière dans lequel repose habitation pleine de ferrailles. Ses formes sont asymétriques, me donnant l’impression d’observer une déchetterie aménagée. Des machines rouillées jonchent le sol, toutes issues d’une mécanique insolite. C’est fascinant, je me demande bien qui a pu les construire.

 Je cligne des yeux, puis me retrouve dans un lieu complètement différent. Actuellement, je me situe entre les murs de la demeure de fer, écoutant le grésillement d’une machine rattachée à d’immenses tubes en verre. Je ne comprends pas, que se passe-t-il exactement ? Je ne peux pas bouger les membres, seule la vue et l’ouïe me sont permises. Des silhouettes commencent à apparaître, deux devant les colonnes de verre et une à l’intérieur, baignant dans un liquide aux reflets bleus.

 Parmi ces formes, une seule semble gagner en détail, me laissant contempler un humain bossu, le crâne dégarni et doté d’une immense barbe brune. Les deux autres silhouettes sont obscurcies, laissant uniquement paraître la forme et la couleur de leurs cheveux. La personne dans le tube à une chevelure longue et violette, tandis que celle à l’extérieur, en compagnie de l’homme, les a attachés et blancs.

 Je continue de regarder cette scène d’un air abasourdi, tandis que des voix semblent recouvrir le bruit de fond :

  • Qui c’est, papa ? demande la silhouette aux cheveux blancs.

Ces paroles me semblent brouillées, comme si les cordes vocales de cette personne étaient issues d’une machine défectueuse.

  • Il s’agit de ta petite sœur, elle s’appelle ]?@€]@#!.

Aie ! Qu’est-ce que c’était que ça ?! Pourquoi ce nom me paraît aussi douloureux ? Je n’ai même pas pu le comprendre.

  • Pourquoi tu l’as appelé comme ça ? Et pourquoi elle est dans le tube ?

J’ai envie de me boucher les oreilles tellement elles me sont douloureuses ! Je ne comprends vraiment pas, qu’est-ce que je fous là ?! Ce serait lié à la plume ? Mais je pensais qu’elle ne m’affectait plus ! Surtout que ces personnes ne m’ont jamais été dévoilées lors de mes retours dans le temps.

  • Je l’ai appelée comme ça, car elle chantait divinement bien lorsque je l’ai trouvé. Malheureusement, elle était très malade et n’en avait plus pour longtemps. Je l’ai opéré et maintenant, je la laisse se reposer.
  • Mais comment elle fait ? On peut pas respirer sous l’eau, mais elle y arrive.

Vu son langage, on dirait que cette personne est assez jeune, qu’en est-il de la silhouette dans le tube ? Si c’est sa “petite sœur”, le serait-elle davantage ?

  • C’est vrai, tu ne peux pas respirer sous l’eau Fra%£nn@[‘.

Bordel ! Mais qui appelle des personnes de cette manière ?!

  • Elle y arrive, car elle ne peut plus mourir. Elle est devenue parfaite.

Quoi ? Qu’est-ce que cet humain a pu lui faire ?

  • Woaw, elle a de la chance !
  • C’est un secret, alors ne parle d’elle à personne, surtout pas aux Sources, tu as compris ?

Les Sources…

  • Pourquoi papa ? Elle est jolie pourtant.
  • C’est comme ça, dit l’homme en agrippant ce qui semble être les épaules de la silhouette. Si les Sources apprennent comment je l’ai fabriqué, elles nous feront du mal. C’est bien clair ?
  • Oui ! Je garderai le secret.

Les Sources, j’en ai déjà entendu parler. Ce sont des divinités ayant le pouvoir absolu sur tous les êtres vivants. Que viennent-elles faire là-dedans ? Et cet “être parfait” de quoi est-il fait ? De morceaux de fer, comme cette maison ? Cette discussion m’intéressait peu au début, mais maintenant elle pique ma curiosité. Je veux savoir le secret de sa “fabrication”.

  • Bien, tu es gentille ma petite Fra%£nn@[‘, je suis BZZZZZZZZZZZZZZZ ZZZZZZZZZZZ

Je grogne intérieurement en subissant la douleur dans mes tympans. Bon sang ! Si seulement je pouvais me couvrir les oreilles !

  • BZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ !

J’ai l’impression qu’une abeille bourdonne dans ma tête ! Mes paupières se ferment, je les rouvre aussitôt pour assister à la scène. Malheureusement, j’ai encore changé d’endroit. Le lieu où je me trouve est sombre, clairsemé de petits points lumineux. J’ai l’impression d’être dans un ciel de nuit, flottant sans gravité. Le contrôle de mes membres revient, je peux bouger la tête à ma guise. Le paysage est le même autour de moi, comme si j’étais perdu dans le néant spatial.


Non, je vous en supplie !


Cette voix me paraît claire, rien à voir avec les paroles de la silhouette aux cheveux blancs. Cependant, j’ai l’impression de l’avoir déjà entendu quelque part.


Quelqu’un, libérez moi ! Je ne veux pas rester ici !


D’où vient-elle ? Je ne vois personne !


Je ne veux pas rester avec ce monstre ! Au secours !


 Je me réveille en sursaut, le corps couvert de sueur, le regard posé sur mes mains tremblantes. Un rêve, c’était juste un rêve. Et pourtant, cela ressemblait plus à l’un des voyages dans le temps que j'effectuais en touchant la plume. D’ailleurs, où est-elle ?

 Je quitte mon lit en titubant, puis ouvre la boîte sur mon bureau, le contenu y est toujours présent. Je le touche, rien ne se passe, pas le moindre voyage. Je ne comprends pas, son effet a changé du jour au lendemain. Aurore ne m’a jamais parlé de rêves liés à la plume, l’aurait-elle oublié ? Ou alors, suis-je le premier à expérimenter ce symptôme ?

  • Gaston ? Tu es BZZZZZZZZZZZ.

Je lâche un cri de douleur en me bouchant les oreilles. Qui ose ?! Mon regard se pose subitement sur la personne m’ayant interpellé, il s’agit de Lazuli. Que fait-il ici ?

  • Tu vas bien ? me demande-t-il avec inquiétude.

Qu’est-ce que c’était que ça ? Il n’y a jamais eu de bourdonnement dans sa voix auparavant.

  • Ce n’est rien, menté-je. Depuis quand tu rentres chez les gens sans frapper ?
  • Je l’ai fait, mais je n’ai entendu aucune réponse. Comme j’ai vu de la lumière sous la porte, je me suis permis d'entrer. Je voulais que personne ne me voit ici.

Je plisse les yeux en entendant sa réponse. J’ai beau m’être rapproché de lui, je ne peux pas m’empêcher de le trouver inquiétant.

  • Oh, c’est toi qui a hérité de la plume, j’en suis satisfait.

De quoi ? Comment peut-il être au courant ?

  • Tu as déjà eu affaire à cet objet ?

La Selkie hoche la tête.

  • Je suis le premier à l’avoir découvert, difficile d’oublier une telle expérience. En revanche, je ne regrette pas ce simple contact.
  • J’ai toujours su que tu étais masochiste.
  • N’importe quoi ! Je voulais dire par là que cette chose m’a montré des souvenirs que je chéris, ceux qui contiennent l’époque où je n’étais qu’un humain avec ma famille vivante et insouciante.

Je vois...

  • Tu la veux ? demandé-je en lui tendant l’objet. Son contact ne me fait plus rien.

Ses traits s'arrondissent d’étonnement en me voyant tenir la plume.

  • Tu es incroyable, Gaston ! Dire que tu es capable d’y résister ! J’ai bien fait de demander à Aurore de te la donner.

C’est donc Lazuli qui lui a donné cette idée, intéressant.

  • Pourquoi l’avoir fait ?
  • Parce que j’ai entendu parler de tes exploits, répond-il d’une voix plus basse. D’après les rumeurs, tu serais capable de faire n’importe quoi. Ton domaine de compétence est si vaste, qu’on le considère comme étant une bénédiction.
  • Ce ne sont pas des rumeurs.
  • Cette réponse prétentieuse te va bien, étrangement. Je pensais que tu jouerais le modeste.

Un petit silence s’installe entre nous. Quelques minutes s’écoulent avant que Lazuli décide de le briser :

  • J’aurais aimé une réplique de ta part.

Mes lèvres esquissent un petit sourire satisfait avant que je ne reprenne la conversation.

  • Et donc, que cherches-tu ?

Autant avancer cette discussion, après tout, je n’imagine personne parler de mes capacités sans demander quoi que ce soit par la suite.

  • Je… Je pensais qu’avec cette plume, tu trouverais un moyen de voyager dans le temps.
  • Suffit de la toucher, dis-je en rapprochant l’objet de son visage.
  • Certes, mais tu ne peux interagir avec ce passé. Ce n’est pas ce que je cherche.

Ne me dites pas que…

  • Tu veux voyager intégralement dans le temps ? Tu es fou ?
  • Non, déclare-t-il avec tristesse, juste désespéré. Ce présent, je ne l’ai jamais voulu ! Je voudrais le changer, mais impossible de revenir en arrière. Puis j’ai découvert cette plume et son contact à suffit à me donner de l’espoir. Tu en es capable, Gaston, tout te réussi.

Je comprends mieux. Étrangement, son raisonnement ne m’étonne pas. Après tout, Lazuli souhaite plus que tout redevenir humain.

  • Je peux uniquement faire ce qui est concevable, ne me prend pas pour une Source, répliqué-je sur un ton aussi bas que le sien.

D’ailleurs, je me demande si elles en sont capables. Je n’ai jamais eu l’occasion de le savoir, vu qu’aucune ne m’a été présentée.

  • Comment peux-tu en être certain ? Tu n’as même pas essayé, tu me déçois.

Ah, c’est donc ça. Ce bellâtre pense que je suis un incapable.

  • Ne me prends pas pour un artisan de bas étage ! Je vais tenter de la faire, ta foutue machine à remonter le temps ; et tu comprendras en l’utilisant que tes espoirs sont vains !

Un sourire victorieux se dessine sur les lèvres de la Selkie.

  • Oh oui, brise donc mes illusions par la puissance de ton talent.

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