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° . , ° . ' , Vrille Vérolée ¨ ° ' ° ;
Pourquoi Turbule et Modeste me retiennent-ils ? Si je ne l'assiste pas, Bourgeon Bruni sombrera !
Les feuilles basses, iel se vide de son suc ; l'offre à un bout de souche qui, Modeste me l'assure, a déjà péri. Læ mycète se hisse à hauteur de mon ami, de mon sosie, de ma copie, se délecte de ce festin fétide et l'extirpe des lambeaux gluants pour l'allonger sur un recoin moins inondé.
* ` : Bourgeon Bruni ! * ; °
Que faire pour cet ami qui déjà se flétrit ? Que faire pour ce noyau mort avant notre départ ?
Dans l'air vicié ondule une odeur méconnue. Une créature hérissée d'épines quitte la percée où elle se terrait. Turbule sursaute ; Modeste se tourne confusément ; moi, je crains l'intrus.
Læ ver abaisse ses aiguilles pour se rendre moins imposant. Sa corolle se gonfle : iel se nourrit de floches comme de suie et de moisi.
. ,~ ' Vᴏᴛʀᴇ ᴀʀʙʀᴇ ᴇsᴛ ᴄᴏɴᴅᴀᴍɴé. ' ' ~ ¨
Nous n'osons souffler. Iel reprend.
° ' * ~ Vᴏᴜs êᴛᴇs ᴄᴏɴᴅᴀᴍɴés. ~ . . ~
Nous marquons un large cercle autour de ce que, je crois, nos récits appellent unᵉ évèle.
° * . ` Inutile de lutter. ; , .,
Turbule tambourine le bois de ses pattes. Iel ne se laisse pas impressionner.
’° ` ° ' Que savez-vous de ce qu'il arrive à la souche, vous ? ° ; ° . ,
~ . .~ * : Mᴏʀᴛᴇ. Déᴄᴏᴍᴘᴏséᴇ. Pʟᴜs ʀɪᴇɴ ɴᴇ sᴀᴜʀᴀɪᴛ ʟᴀ sᴀᴜᴠᴇʀ. . . ° , ` ~
- ° . ' . Alors pourquoi nous en empêcher ? , . ' . , ,
° . ; ° ~ Pᴏᴜʀ ᴠᴏᴜs. Rᴇɴᴛʀᴇᴢ ᴛʀéᴘᴀssᴇʀ. Oᴜ ᴘéʀɪssᴇᴢ ɪᴄɪ. . ° , ' . ,
L'évèle polypaphe marque un pas de côté ; désigne Bourgeon Bruni de son épi.
* . ` ~ Lᴇ sᴏʀᴛ ᴅᴇ ᴠᴏᴛʀᴇ ᴀᴍɪ. . . ~ *
Un frisson me parcourt les racines. Qui est ce personnage ? Que cherche-t-iel ? Nous menace-t-iel ?
; , ., ° Aʙᴀɴᴅᴏɴɴᴇᴢ ʟᴀ sᴏᴜᴄʜᴇ à sᴀ ᴍᴏʀᴛ. Lᴀɪssᴇᴢ ɴᴏs ᴊᴇᴜɴᴇs ɴᴀîᴛʀᴇ ᴅᴇ sᴇs ʀɪᴄʜᴇs ʀᴇsᴛᴇs. ~ . . ~ *
Modeste, chapeaux bombés, contemple l'étranger. Ce qu'iel désire, læ mycète ne demande pas mieux.
, , . ’° ` ' ' ~ Aᴄᴄᴇᴘᴛᴇᴢ sᴀ ғɪɴ. Nᴏᴜs ᴘʟᴀɴᴛᴇʀᴏɴs ᴜɴ ᴊᴀʀᴅɪɴ ᴅᴇ ᴠᴏs ʙʀɪɴs. Nᴏᴜs ʟᴇs ғᴇʀᴏɴs ɢʀᴀɴᴅɪʀ. Sᴇ ᴍᴜʟᴛɪᴘʟɪᴇʀ. Rɪᴠᴀʟɪsᴇʀ ᴀᴠᴇᴄ ʟᴇs ᴘᴇᴜᴘʟᴇs ᴅᴇs ɢʀᴀɴᴅᴇs ᴄᴀɴᴏᴘéᴇs. ° ; ` . ¨ , , `
L'aigreur remplace ma peur.
; ,° ° ' Comment peux-tu promettre ceci, toi qui es réduit à demander notre avis ? , ` . . , .
* . ` Pᴀs ʀéᴅᴜɪᴛ. Pᴏʟɪ. ; - °
Je tourne mes ocelles encollés, aveuglés vers Bourgeon Bruni. Vit-iel encore ? Ou son essence s'est-elle éteinte sans saveur, sans prévenir ni s'appesantir ? Ignoré pendant que nous échouons à sauver ce pour quoi iel s'est sacrifié.
C'est assez.
La mort, on ne m'y a jamais préparé.
C'est couvert de poison que je découvre le deuil. Que je nourris la douleur de perdre les miens. Ici. Là-bas. Partis il y a peu et il y a longtemps de cela.
Tous à la fois.
Mille adieux me percent au terme d'un voyage condamné. Au terme de mes espoirs irraisonnés. Au terme de ma propre vie.
La colère s'empare de mes pensées.
° ' * ~ , . ' . , , ` .. , . ` Nous sommes parvenus jusqu'ici, au péril de nos vies ! J'accepterai ma propre fin, peut-être, mais plus aucune des miens ! Je devrais renoncer à l'ensemble des clausifles ? À leurs rêves, à leurs envies ? À leur culture, à leur mémoire ? Je laisserais leurs souvenirs s'envoler sans jamais les rappeler ? Jamais ! Iels s'éteignent vraiment, comprends-tu ? Qu'importe que nous ne fassions qu'un. Qu'importe qu'iels n'aient jamais su renaître. Qu'importe qu'iels se croient sans fin. °. , ° ° ' .- ° ;
À travers les miasmes noirs, j'imagine plus que je ne perçois l'évèle. Mais iel non plus ne me voit pas.
; ° ` ` Je les sauverai. Je n'ai pas le choix. ' , . . ,
Gêné, Turbule sautille sur place, n'ose répéter qu'il n'y a plus rien à faire.
; , ., * Mêᴍᴇ s'ɪʟ ᴇsᴛ ᴛʀᴏᴘ ᴛᴀʀᴅ ? Mêᴍᴇ ᴘᴏᴜʀ ʟᴇ ʙɪᴇɴ ᴅᴇs ᴍɪᴇɴs ? ~ , . '
L'affront m'enhardit.
., , . ` Je n'abandonnerai pas. Je leur interdis de disparaître à jamais. ' ¨ , ."
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