Chapitre 4 Printemps
Il y a un peu plus d’un an, elle a commencé à me hanter.
Angoisse. De son petit nom : Anxiété.
Démone désespérante, elle prend un malin plaisir à me rendre visite dans mes cauchemars, à remplir ma tête de voix bruyantes qui ne me laissent aucun repos.
Souvent, je souris à la douleur. Quand elle est assez forte, elle fait taire les murmures assourdissants.
Les poignets rouges d’avoir été frottés, je me demande parfois si…
Je me lave les mains à l’eau glacée et je porte un élastique autour du poignet gauche.
Dans mes pires crises d’angoisse, quand le bruit devient assourdissant, les présences étouffantes et mon corps trop lourd à porter, je Le supplie de m’emporter.
La vie est belle, je ne peux le nier. Et j’ai tant de choses pour lesquelles vivre.
Seulement… Je me demande parfois si je fais vraiment partie de ce monde.
Comme si j’étais un alien qui assistait à sa propre vie à travers un scaphandre, sans pouvoir en sortir.
Les hauteurs ne me font pas peur. Les lames non plus.
J’ai déjà pensé aux voitures.
Quoiqu’il arrive, leur présence me retient.
Je les aime bien trop pour les quitter. Bien trop pour leur faire porter la souffrance de mon départ, et les voir s’en vouloir toute leur vie de ne pas avoir eu les bons mots, de ne pas avoir vu combien j’étais brisée.
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