Furiani, 5 mai 1992.

L’Assemblée nationale vient d'édicter tous les 5 mai « jour sans foot » en France.

Pour les supporters de mon âge, la catastrophe qui a fait 18 victimes dans l’effondrement d’une tribune le 5 mai 1992 à Furiani reste un traumatisme.

Ceci une fois posé, et sans vouloir polémiquer sur l’opportunité d’une telle mesure, au moment où les haters doivent s’en donner à cœur joie sur les réseaux sociaux, cette question : pourquoi une loi ? Là où un règlement aurait eu le même effet, sans pourtant nécessiter un vote au parlement ?

On s’accorde à dire que les lois sont trop nombreuses, et notre code civil l’un des plus lourds au monde. En outre la plupart des lois ne sont pas appliquées, faute de décret d’application, de volonté politique ou de contrôle a posteriori. Les députés siègent nuit et jour, se prononcent sur tout et n’importe quoi, transforment l’hémicycle en une caisse de résonnance de l’actualité, s’écharpent en bons petits soldats de leurs appareils. Ayant perdu de vue leur mission primordiale, ils votent aux ordres, ignorants de l’avis de ceux qui les ont élus et même contre leur propre conviction.

Le travail des députés et sénateurs, détenteurs du pouvoir législatif, garants de la République devrait se limiter à encadrer les principes qui nous permettent de vivre ensemble, à l’exclusion de réactions à des évènements aussi dramatiques soient-ils. Leur seul souci devrait être celui du temps long et de la protection des citoyens. Un peu de sérieux, messieurs. Votre taf n'est pas de réguler le calendrier des matchs !