Chapitre II - Réveil
C'est à ce moment là qu'il se réveilla avec la sensation d'avoir jouit aussi dans la réalité. En ouvrant les paupières, son regard en croisa un autre, mais ce n'était pas l'hôtesse en question. Il fut interloqué, elle continuait cependant de le masturber en douceur tout en titillant son frein du pouce. Il n'osa prononcé un mot, ni lui dire d'arrêter, c'était sûrement trop agréable.
C'est elle qui brisa le silence après un sourire narquois et satisfait :
- J'espère que cela t'a plu, j'y ai pris grand plaisir... On peut même continuer en allant beaucoup plus loin si cela te dit.
Il ne répondit pas tout de suite et contempla cette inconnue. Il ne l'avait jamais croisée, il en était sûr, sinon il s'en souviendrait. Elle avait une beauté qui rayonnait, pleine de chaleur et de luxure, une chevelure flamboyante et des yeux en amande qui aurait transpercé n'importe quelle âme, homme ou femme. Il était là dans ce lit, complément déstabilisé, et elle, continuait son jeu de main, la pupille rieuse.
- Heu ... enchanté ! réussit-il à balbutier.
- Enchanté également Samuel, lui répond-elle en l'embrassant.
Il ne pût, ni ne sût, se refuser à ce baiser si magnétique. "Comment connait-elle mon prénom ?" se dit-il en pensée.
- Je te surveille depuis longtemps Samuel. Cette phrase l'interloqua et il se figea. "Lirait-elle dans les pensées ?" se posa t'il dans sa tête.
- Évidemment, quelle question Samuel, s'amusa t'elle en lui embrassant le nez.
- Quoi ? Tu lis ... Heu ... Vous ... Heu ... lisez dans les pensées ? s'etouffa t'il.
- Tu peux me tutoyer, je viens de te sucer et tu as joui dans ma bouche, rigola t'elle.
- Mais qui êtes vous ? ... Heu ... Tu ?
- Je me prénomme Uüstia, je suis une succube. Tu sais ce qu'est une succube ?
- Ha ? ... Heu ... Je crois !
Il n'en revenait pas et croyait encore rêver mais la sensation des mains sur sa verge paraissait vraiment réelle. Était-il dans un rêve imbriqué à la Inception où il saute de rêve en rêve ? Un peu comme quand il n'entend pas son réveil dans la vraie vie parce que celui-ci sonne aussi dans son rêve.
- Non, tu ne rêves pas ! Enfin, tout à l'heure tu rêvais, c'est d'ailleurs ce qui m'a permis de venir te rejoindre. Comme tu dois le savoir, les succubes viennent quand les hommes dorment et font des rêves chargés d'intensité sexuelle. Cela nous permet de nous matérialiser pour capter votre essence.
- Ha ? ... Mais je croyais que les succubes absorbaient notre énergie vitale jusqu'à nous tuer ... Tu vas me tuer ?
Uüstia se mit à rire à gorge déployée. Rien de sardonique ou machiavélique ne transparaissait de ce rire. Il était franc, joyeux et amusé. Ce qui, inconsciemment apaisa Samuel.
- Non, bien au contraire. Les légendes à nos sujets sont galvaudées et ont clairement été abîmées par vos prêtres et autres fermés d'esprit. D'autres mondes existent, la magie aussi. Et nous ne sommes pas aussi mauvaises qu'on le dit.
- Mais ... Heu ... Tu viens quand même de me violer là, non ? ... C'est important le consentement !
- Oui, je comprends... Je n'ai fait que suivre ton rêve et le reproduire. Peut-on admettre que tu étais consentant de façon inconsciente ?
- Ha ? ... Heu ... Je sais pas !
Elle arrêta la masturbation et posa ses mains sur les cuisses de Samuel.
- Je comprends ton interrogation, mais c'est notre seul moyen à nous, les succubes, de nous matérialiser. Si on pouvait faire autrement et aller sur Tinder, on le ferait volontiers.
- Vous existez sur un plan immatériel le reste du temps ?
- Oui, un peu comme un génie dans sa lampe qu'il faut frotter pour lui donner corps.
- Les génies existent aussi ? - Oui, ce sont nos cousins éloignés. Mais eux sont asexués, sauf si on leur demande dans un vœu. Mais ils n'ont pas le droit de le demander implicitement à leur maître. Nous, les succubes, et de fait, les incubes, notre pendant masculin, ne sommes pas asservi à un maître. Et nous avons le choix de nos partenaires.
Samuel marqua un temps pour analyser ces paroles. C'est pas tous les jours qu'on apprend l'existence des génies, des succubes et des incubes.
- Tu m'as choisi alors ? Pourquoi ?
- Tu me semblais avoir un fond gentil et être un amant savoureux et attentionné.
- Ha ? ... Heu ... Merci !
- De rien, tu me montreras peut-être plus tout à l'heure si tu en as l'envie... Maintenant que je peux demander ton consentement, répond Uüstia en l'appuyant d'un clin d'oeil.
- Mais du coup, si les génies existent... Et vous ... Les succubes ? Qu'est-ce qui existe d'autres ?
- Si tu savais ... On en aurait pour plus d'une nuit pour que je te fasse l'inventaire. Et encore, je ne connais pas l'exhaustivité des non-humains ou entités féeriques ou démoniaques comme vous dites.
- Tu ne peux rester qu'une nuit ?
- Dans l'absolu oui et je ne peux pas non plus revenir dans le rêve de quelqu'un que j'ai déjà visité sauf si tu décides du contraire, déclama Uüstia avec une voix teintée d'émotion.
- C'est à dire ? questionna Samuel
- Comme nos cousins, nous avons aussi la possibilité d'exaucer trois souhaits. Ça peut être l'un d'eux.
- Des souhaits ? Tout ce que je veux ?
- Nous avons un éventail moins large que les djinns ou les génies et la plupart des souhaits que nous exauçons ont un lien avec la sexualité. Mais peut-être qu'on peut faire plus, je ne sais pas.
- Qu'est-ce qu'on te demande généralement ?
- C'est assez varié ! Certains veulent juste profiter de moi et faire des choses qu'ils ne font pas avec leur femme. Ils sont cons car il est possible que je le fasse sans même qu'il y ait un vœu au préalable.
Samuel se mit à rire et commença à réfléchir.
- J'ai aussi eu une fois un homme, continua-t-elle, qui m'a demandé de pouvoir tromper sa femme sans que jamais elle s'en aperçoive. Je n'ai pas vraiment aimé l'idée, mais bon, un voeu est un voeu.
- Ha oui, c'est moche !
- Un autre m'a demandé d'avoir une femme différente dans son lit tous les soirs jusqu'à la fin de sa vie. Et d'après le journal, il se serait suicidé de tristesse car ce vœu l'empêchait d'aimer.
- Ha ! ... Quel journal ?
- On a aussi nos propres canaux d'information.
- Haha, comme dans Harry Potter !
- Harry qui ?
- C'est une série de romans et de films sur des magiciens. Pas d'importance.
- Ha ok, je ne connais pas.
- T'as pas eu des tordus ?
- Si, mais il nous est impossible de prodiguer des vœux qui impliquent douleurs physiques ou émotionnelles. D'ailleurs si on essaie, le souhait se retourne sur celui qui l'a formulé.
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