- Je suis abasourdi, tu veux dire que de tout temps, les hommes ont eu si peu de considération pour toi !
- Des femmes aussi, il pouvait m'arriver de m'inviter dans leurs rêves.
- C'est triste quand même !
- On voit les Succubes comme des êtres maléfiques dénués d'empathie ou de sentiments, seulement guidés par la luxure. Ils jouaient avec moi, faisaient leurs vœux et basta !
- Peut-être que le fait que ton apparition s'apparente à un viol en est aussi une cause, non ?
~ Peut-être, se réfugia-t-elle en pensée, le regard triste.

Uüstia baissa les yeux en se recroquevillant. Samuel la regardait d'un air tendre et retenait ses pensées pour laisser place au silence. Elle remonta son regard et croisa celui de l'homme face à elle, elle en fût chamboulée. Il lui remit ses cheveux derrière l'oreille droite et caressa sa joue avec le pouce.

~ Je veux faire mon second voeu, proposa-t-il.
~ D'accord ! répondit-elle en questionnant du regard.
~ Je souhaite que tu puisses te matérialiser quand bon te semble, avec qui tu veux et où tu veux, sans avoir à t'inviter dans un rêve érotique.
- Quoi ?

Uüstia n'en revenait pas, jamais un souhait n'avait été fait exclusivement pour elle. Cela lui était arrivé qu'un souhait lui demande de revenir une seconde fois, mais jamais pour lui offrir cette liberté.

- Tu ... Tu es sûr ? balbutia-t-elle.
~ Oui, plus que sûr ! Avec mon premier souhait, je sens ton âme, ta vibration, ton aura. Et je les trouve magnifiques. Tu es belle à l'intérieur comme diraient certains.
- Je ... Je suis touchée !
~ J'ai évidemment envie de te revoir mais je veux que tu sois libre, libre d'Être avec un E majuscule.
~ Merci, je suis gênée, sanglota-t-elle avec émotion
- Tu n'as pas à l'être, bien au contraire. Je veux que tu exauces mon vœu.
- Sûr ?
- Sûr !
- Alors, c'est parti !

Une nouvelle vague translucide émana d'Uüstia, tournoya au plafond autour du lit, traversa Samuel pour revenir dans le corps de la succube qui se mit à vibrer et briller quelques instants avant que cette dernière ne s'assoupisse. Il posa sa tête sur sa cuisse et entreprit de lui caresser les cheveux, il la ressentait paisible, dans un nuage de coton. Ce vœu lui avait demandé beaucoup d'énergie et son corps adoptait sa nouvelle configuration.

Au bout de quelques minutes, elle ouvrit les paupières, s'assit et demanda :
- Je suis où ? Qui êtes-vous ?
- Heu ... Samuel ! Tu vas bien ?

Ses yeux semblaient perdu dans un océan de questions. "Qui était cet inconnu ? Pourquoi était-elle nue ?". Samuel commença à s'inquiéter et répondit avant qu'elle lise ses pensées, si jamais elle le pouvait toujours.

- Tu es Uüstia, une succube, tu as dix mille ans et on s'est rencontrés aujourd'hui quand tu t'es invitée dans mon rêve. Tu as la capacité de lire dans les pensées et d'exaucer des souhaits ... Et je viens de faire un vœu qui te donne la possibilité de te matérialiser quand tu le souhaites.

Elle le regarda éberluée par toutes ces affirmations. Samuel se crispa et sentit une autre vague d'informations affluer en masse vers Uüstia, il dû lutter pour ne pas être submergé. Ce tsunami était tous ses souvenirs, il en aperçut quelques bribes de-ci de-là comme des successions de flashs. Les yeux de la succube se mirent à palpiter et trembler comme si le cerveau était occupé à tout reclassifier. Il se leva, se positionna derrière elle et l'entoura de ses bras. Elle tremblait, prise de légères saccades comme si elle revivait certains moments de son passé.

Il entendit des cris, des rires, des râles de plaisir, des sensations de coups reçus, des injures, des morceaux de phrase, parfois dans des langues qu'il ne connaissait pas. Il vit des hommes, grands, petits, maigres, gros, chauves, barbus, tatoués, poilus ; des femmes fines, girondes, cheveux longs, cheveux courts, brunes, blondes, rousses et même de couleur argentée ; Mais aussi de curieuses personnes aux couleurs de peaux bleues, vertes ou violettes, avec des cornes, des sabots, des ailes, des écailles, quatre bras, trois seins, deux têtes, ...

Trop d'informations affluaient, ils en tremblaient de concert et furent pris dans un mouvement de balancier dans lequel certains autistes se réfugient. Environ une heure se passa avant que les secousses psychiques s'amenuisent et disparaissent.

~ Comment te sens-tu ? interrogea Samuel.
~ Heu ... Bien, je ... Je crois, répondit-elle encore sous le choc.
~ Tu te rappelles de tout ? De nous ?
~ Oui, tous mes souvenirs sont revenus.
~ J'en suis ravi, j'en ai aperçu une partie, certains m'ont quelque peu surpris, je n'étais pas prêt, plaisanta-t-il pour détendre l'atmosphère.

Uüstia marqua une pause et regarda celui qui l'enserrait avec une tendresse protectrice.

~ De nous ? ... Il y a un "nous" ?

Samuel fût à son tour gêné et ne sut que répondre. Il posa son regard dans ceux de la succube qui paraissait bien plus fragile que lorsqu'il avait ouvert les yeux suite à son rêve érotique.

~ Je crois en effet qu'il pourrait y avoir un "nous", je me sens proche de toi. Nous sommes connectés l'un à l'autre plus que de raison... Et je n'ai pas envie d'être raisonnable, lui répondit-il avec le plus grand calme.

Uüstia se libéra des bras de Samuel et s'assit à califourchon sur lui, plaça ses mains autour de son cou et l'embrassa.

~ Je n'ai pas non plus envie d'être raisonnable, je ne sais pas ce qu'il se passe mais je ne veux pas que ça s'arrête !
~ Normalement, avec mon vœu, tu pourras revenir me voir quand tu le souhaites.
~ Oui, mais j'ai peur d'essayer là tout de suite et ne pas pouvoir revenir.
~ Le soleil se lève dans deux heures, on a encore le temps.
~ Oui, on se dira au revoir, ajouta-t-elle une larme à l'oeil gauche. En espérant une nouvelle rencontre.
~ Je suis sûr que ça va fonctionner !
~ J'aime ton optimisme, conclut-elle en embrassant de nouveau Samuel dans un élan langoureux.

Samuel répondit avec joie à ce baiser en laissant leurs langues entrer dans une danse lascive, et leurs mains se caresser le dos. La sensualité de ce moment provoqua évidemment des sensations dans leurs bas-ventres. Uüstia, positionna son bassin pour frotter la verge de son coéquipier avec sa vulve dans une douce translation verticale.

Sans utiliser ses mains, elle guida le membre de Samuel en elle et ondula au rythme de leurs caresses linguales. Les pieds à plat sur le lit, elle s'appuya sur ses genoux pour donner de l'amplitude à la pénétration sans accélérer le rythme. Leurs connexions psychiques leur permettaient de ressentir, l'un et l'autre, leurs prises de plaisir réciproques.

~ Tu n'as pas été au bout de ton étude empirique mon cher Samuel, prononça-t-elle avec malice.

Samuel, dans un état second avec l'impression que son corps entier n'était que braise et douce chaleur, fût surpris quand Uüstia guida sa virilité dans son petit orifice. Elle opéra l'opération en douceur, s'ouvrant petit à petit pour enrober le gland turgescent, puis l'insérer jusqu'à la garde dans de petits mouvements oscillatoires. Il ressentit la pénétration de chaque centimètre de son côté comme de celui qui venait de lui faire cette offrande délicieuse.

Il la laissa faire, choisir l'angle, le rythme, l'allonge, et se concentra sur les deux plaisirs dispensés. Le sourire se dessinant sur son visage parlait pour lui, et il ressentait aussi le bonheur qu'Uüstia avait à le regarder.

Elle continua et accéléra progressivement son déhanché jusqu'à ressentir que Samuel allait jouir. Elle s'empalait avec fugacité sur ce membre, du frein au pubis, en gémissant puissement. Sentir qu'il allait venir, l'excita d'autant plus et elle intensifia ses mouvements.

Samuel bloqua instinctivement sa respiration, sentant son gland se gonfler dans cet endroit agréablement étroit. Elle le ressentit aussi avec joie en émettant un petit cri. L'afflux de sperme se fraya un chemin pour jaillir en elle avec une pression si démesurée qu'il en eut mal au crâne avant de savourer cette magnifique jouissance et reprendre son souffle.