Chapitre IX.
Je me suis donc dirigé vers la porte et, quand j’ai essayé de l’ouvrir, elle était bloquée. J’ai donc réessayé plusieurs fois, en tapant à la porte et en appelant Sacha, sans réponse. Pris de panique, j’ai couru chercher André. Quand je lui ai expliqué la situation, son visage passa du visage souriant et sympathique à un visage sérieux. Il fit signe à Charles de le suivre et partit en courant vers la cabane. Quand nous sommes arrivés, l’eau coulait toujours. Charles et André ont commencé à donner des coups de pieds dans la porte, en vain, puis André demanda à Charles de reculer et prit son élan, avant de se jeter sur la porte, qui s’ouvrit sur le coup. André s’exclama alors :
« Eh merde ! »
Charles et moi nous sommes donc précipités dans la pièce. Je fus choqué de la scène que se passait devant moi, le corps inanimé au sol de Sacha baignant dans une mare de sang. Ses bras étaient entaillés dans la longueur, son corps était blanc, je ne sais pas si c’était l’eau mais j’avais l’impression qu’il pleurait. Un silence qui pesait dans la pièce fut rompu par la voix d’André, mais qui cette fois-ci était triste :
— Bon, Charles tu va prévenir Juliette et tu fais en sorte que personne, à part nous 4, ne sache ce qui s’est passé. Quant à toi Julien, on va un peu parler
Charles sortit pendant qu’André coupait l’eau. Il me fit signe de sortir de la pièce et de m’asseoir sur le lit.
— Alors… Sache que tu n’es en rien responsable de ce qui s’est passé, tu as même sûrement aidé Sacha à des moments où il n’était pas bien. Si tu as besoin de parler, nous sommes là. Maintenant, va rejoindre les autres, et ne dis rien à personne. OK ?
— D’a..d’accord…
Allez, va, et courage.
Sur le chemin, j’ai senti des larmes monter, puis je me suis effondré contre un arbre, je me suis recroquevillé sur moi-même et je pleurais à chaudes larmes sans pouvoir m’arrêter. Puis, j’ai entendu comme une voix lointaine qui s’approchait de plus en plus en plus, une voix féminine. C’était Juliette qui allait vers la cabane :
— Eh oh, ça va !?
— Hein, quoi ?
— Bah, je t’ai vu tomber au loin, je te demande donc si ça va.
— Ah, oui, ça pourrait aller mieux…
—D’accord, mais qu’est-ce que tu fais ici, tu n’es pas avec les autres ?
— Euh, non, j’étais avec André…
— Oh… Alors, retourne voir les autres et ne t’en fais pas.
Elle m’aida à me relever et je repris le chemin. Quand je suis arrivé dans la salle commune, je me suis mis à une table isolée, et j’ai pleuré. Je me sentais responsable de ce qui était arrivé, toutes ces questions qui resteront à jamais sans réponse, et si j’étais rentré plus tôt dans la pièce, et si j’étais parti avec lui, ai-je assez été là pour lui….
Le lendemain, André est venu me chercher juste après le déjeuner.
— Ça va ? Tu tiens le coup ?
— Oui, oui ça va….
— Mouais. Mais, bref, quand son corps à été enlevé, on m’a ramené une lettre qui était dans sa veste, et elle est pour toi.
— Pour moi !?
— Oui, tiens.
« Cher Julien,
Au moment où je t’écris ce mot, je m’apprête à faire une chose qui ne t’a sûrement pas plu, mais sache que tu es une personne importante à mes yeux. Tu es l’une des seules personnes à qui je me suis ouvert et confié, la seule autre personne, c’était lui, mais je m’en fous maintenant. Au fil de ce séjour, j’ai appris à te connaître, tu as fait pour moi des choses que personne n’a jamais faites, j’ai même commencé à développer des sentiments pour toi… Mais j’ai renfermé au fond de moi-même mes sentiments, et j’ai profité de toi comme je l’ai pu. J’ai aimé passer tous ces bons moments en ta présence. Je pense que Justine a un mec formidable et j’espère de tout cœur qu’elle le sait. Je t’en supplie, ne te sens pas responsable de ce qui est arrivé, j’ai pris cette décision en totale conscience. Je vais enfin connaitre le silence, le calme, bref, la paix.
Sacha »
Je fus sorti de ma lecture part André qui me tenait un mouchoir, car effectivement je pleurais toutes les larmes de mon corps.
— Bon je vois très bien que tu ne vas pas bien. Je vais appeler ta mère et lui expliquer la situation. Et je suis désolé, mais je dois avertir les autres, et, même si je leur demande de pas trop te faire chier à poser des questions, tu te doutes bien que certains vont quand même le faire…
Il me fit une tape sur l’épaule et je suis sorti.
Plus tard dans la journée, j’ai appris que ma mère venait me chercher le lendemain dans la journée.
Annotations
Versions