Chapitre 5

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Valerio m’attendait, assis à une table. Je m’installai en face de lui et sortis mes feuilles dont on avait besoin de mon sac. Il me regarda avec un grand sourire. Il est vrai que je n’avais jamais vraiment pris le temps de le regarder. Il était plutôt mignon, pour être honnête. Je dirais même beau. Un beau blondinet avec des yeux noisette, ce qui était curieux pour quelqu’un d’origine italienne.

« Tu veux boire quelque chose ? Me demanda-t-il.

- Non merci, ça ira.

- C’est moi qui propose, donc je paye, insista-t-il.

- Je veux bien un Coca alors, merci. »

Il me fit un petit signe de tête qui voulait dire que cela ne le dérangeait pas. Pendant qu’il passait commande auprès d’une serveuse, je commençais à me mettre sérieusement au travail. Je pris ses feuilles qui étaient posées devant lui, afin de voir ce qu’il avait trouvé. Bien évidemment, connaissant un rayon sur les maladies, je n’étais pas tout à fait d’accord avec ses réponses, mais je ne voulais pas passer pour quelqu’un qui sait tout.

« T’es pas d’accord avec ce que j’ai trouvé ? Me demanda-t-il.
- Pas sur tout. C’est très bien ce que tu as fait. Mais de mon côté je me suis énormément renseignée et il y a certains points où je ne suis pas d’accord avec toi. »

Il me regarda en fronçant les sourcils et repris ses feuilles afin de vérifier ses réponses. Puis, il sortit son téléphone portable. Je lui lançai un regard de travers et il me regarda avec un petit sourire en coin.

« Ne t’inquiète pas, c’est juste pour qu’on puisse travailler. »

Nous avions passé environ une heure à travailler, il ne restait plus grand-chose à faire. Après avoir rangé nos affaires, nous étions sortis du café. Je ne savais pas l’heure qu’il était, mais je n’avais pas vraiment envie de rentrer chez moi, même si je m’en voulais d’être partie de la maison comme ça, sans prévenir. Seulement, il était aux alentours de dix-neuf heures, et je ne voulais pas laisser ma mère seule au moment du repas. Valerio dut voir que j’étais partie dans mes pensées, car il posa sa main sur mon épaule et me regardait d’un air tendre. A ce contact, je me reculai. Je n’aimais pas qu’on me touche, je n’étais pas très tactile. Il retira sa main, confus.

« Je vais rentrer, à demain, me dit-il.

- Attends. »

Il me regarda, surpris. Mon regard était figé, un peu plus loin dans la rue. Il suivit mon regard et vit la même chose que moi. Instinctivement, mon corps s’était tendu. Valentin était là. Et il n’était pas seul. Sans réfléchir, j’avais agrippé le bras de Valerio et me mis à marcher dans la direction opposée à Valentin, l’entraînant avec moi. Je ne savais pas où j’allais, mais je voulais partir loin. Loin de cette personne dangereuse. Il ne me laisserait donc jamais tranquille ? Il fallait que je rentre chez moi, mais que faire de Valerio ? Je ne pouvais pas le laisser tout seul dehors, face à Valentin et ses amis. Pas après qu’ils nous aient vus ensemble. J’étais prise de panique.

« Viens, l’immeuble ou j’habite n’est pas loin ! »

Je n’eus pas le temps de réfléchir que ce fut Valerio qui me traînait avec lui. Pendant que je le suivais, je pris le risque de me retourner, et je vis avec angoisse qu’ils nous suivaient.

« Valerio... », l’avais-je appelé d’une voix qui trahissait ma peur.

En quelques minutes - qui furent interminables pour moi - nous étions arrivés en bas d’un immeuble. Valerio inséra une clé dans la serrure et nous entrions. Lorsque j’entendis le bruit de la porte qui se referme, je m’accroupis, genoux contre poitrine, et posa mes poings contre mes joues. Puis, les sanglots arrivèrent. Je ne pouvais pas me contrôler, je n’y arrivais plus. Pourtant, j’avais appris à ne pas pleurer devant les autres. Seuls ma mère et Hugo m’avaient déjà vus dans cet état. Valerio s’accroupit à son tour, devant moi, et essuya une larme avec le revers de sa main.

« Hé... tout va bien maintenant, tu es en sécurité », me dit-il d’un ton apaisant.

Je n’arrivais pas à me calmer. Alors, je me mis à fouiller dans mon sac à dos. Et ce fut la panique. Comment est-ce que j’avais pu oublier quelque chose d’aussi important ? Je lâchai mon sac et restai à regarder Valerio, qui me regardait d’un air inquiet.

« Je sais que ça ne me regarde peut-être pas, mais qui étaient ces gars ? »

Une dame ouvrit la porte et fut surprise en nous voyant par terre, et en voyant dans quel état j’étais. Elle referma la porte derrière elle, pris son courrier puis monta les escaliers.

« Je veux rentrer... réussis-je seulement à articuler.

- Viens, je t’emmène chez moi », me répondit-il.

Il m’aida à me relever, puis m’entraîna avec lui vers les escaliers, un bras autour de ma taille. Mais avant qu’on puisse commencer à monter les marches, je ne me sentis pas bien du tout, ma tête commençait à tourner. Aussitôt je tombai, j’entendis juste la voix de Valerio qui m’appelait. Puis, plus rien. Je ne voyais plus et n’entendais plus. Je sentis juste qu’il me prit dans ses bras et qu’il montait en catastrophe les marches. Cela dura de longues secondes, puis je me retrouvait allongée dans un lit. Au bout de quelques instants, je sentis une serviette de bain mouillée sur mon front. C’est à ce moment que je revins à moi.

« Louna, tu m’as fait peur ! Tu vas bien ? »

Il était réellement paniqué, le pauvre. Il m’avait allongée dans son lit. Je pus voir que sa chambre était simple, bien ordonnée. Pas de bazard nulle part. Pas un brin de sa vie privée. J’attrapai son bras et il resta à me regarder.

« Je suis désolée, lui dis-je.

- Tu n’as pas à l’être, ce serait plutôt à ces cons de s’excuser de t’avoir fait peur...»

Soudain, je lui demandai la première chose qui me passait par la tête :

« Ca te dérange si je reste ? Je ne veux pas rentrer...

- Bien sûr, reste autant que tu veux. Mes parents ne sont pas là, ils rentrent dans trois jours. »

Il avait accepté sans réfléchir. Après tout, moi non plus je n’avais pas réfléchit avant de lui demander. Alors, je sortis mon téléphone portable et appela ma mère pour la prévenir que je resterais dormir chez une amie.

Et un mensonge de plus, un.

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