1.
Ses phalanges glissèrent sur la surface froide. La nuit envahit la ville. Ses paupières lourdes semblaient prêtes à se fermer, une dernière fois.
Louison avançait dans une rue « coupe-gorge ». Les effluves de la pluie frôlaient son nez, mêlées à un mélange d’alcool et d’égout. Ses ongles rencontrèrent une irrégularité. Ses doigts appuyèrent dessus et un cliquetis résonna dans la ruelle. Une ombre se retourna. Louison leva ses mains, l’une au-dessus de l’autre, enserrées autour de la crosse. Elle ne tremblait pas. Ses iris fixaient la forme trapue, à l’autre bout de la venelle. L’homme ne bougeait plus.
Louison avançait dans la rue « coup-de-feu ». Au bout de ses bras tendus, la sécurité se trouvait abaissée. Son cœur brutalisait sa poitrine. Ses paupières lourdes se maintinrent ouvertes. Sous la capuche de son adversaire, quelques traits se dessinèrent : des joues bouffies, des rides discrètes se sillonnant d'inquiétude.
La Lune se dévoila d’un nuage. Les épaules de Louison se contractèrent. Le canon du revolver scintilla. La terreur voila les yeux de la victime. Son cœur ricocha en déclenchant la gâchette. Son crâne se heurta à la raison, ses dents se serrèrent, la douille rebondit sur le sol. Le barillet roula sous ses iris. Son crâne se heurta à la balle, ses dents se brisèrent, le corps s’écroula sur la pierre.
Le sang se mêla à la pluie. Des centaines de cartes s'étendirent sur les stèles, quelques traits s'y dessinèrent : des boucles blondes descendant sur son épaule, habillée de rouge, de bleu, de jaune, d’un chapeau à clochette et dans le coin de l'image, un coeur sanglant. Elle s’en saisit d’une et se relèva.
Louison avançait dans la rue « coup-de-cœur ».
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