36 - Haut les cœurs !

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Pendant ce temps, Opale et Elodie partageaient une maxi-boîte de vingt nuggets dans la cuisine (oui, c'est du cannibalisme !) Opale profita de l'accalmie pour demander à la jeune femme : « On va faire quoi, maintenant, toi et moi ? »

« Je vais mettre mes affaires dans mes valises et on se sera un peu reposés. »

D'accord, c'est bon.

Pendant que le reste du monde se dirige vers la plage, les amis, en permanence de nouvelles amours, s'installent sur les canapés du salon de thé. Elodie s'allonge sur la chaise longue et c'est une autre journée pour elle.

Il fait très chaud.

Opale se dit qu'Elodie la négligeait. Elle n'avait pas voulu le voir, mais c'était la vérité. Elodie l'avait acceptée, malgré la panure. Mais Elodie aussi s'était moqué d'elle. Plus d'une fois.


J'ai ri.

J'ai ri de tout ce qui se passait chez moi et ce qui s'était passé chez toi, et je me suis méfiée de mes propres rires. J'ai ri comme si la situation était drôle et incroyable, comme si elle était déroutante. Comme si elle n'était pas si étonnante que ça, et qu'en vérité je ne comprenais pas.


Dans le même temps, Chloé errait. Elle avait égaré leur bébé, à Alain et elle. La mariée portait une robe de mariée. Elle avait une paire de chaussures et une mèche de cheveux rouges qui lui tombaient sur les épaules.

Elle s'arrêta pour s'éclaircir la vue.

Pas de couleur. La couleur du gris est immobile. Le gris, c'est le gris.

L'homme de l'autre bout de la rue ne paraissait pas très chaud.

Il paraissait même carrément froid, un vrai glaçon. Mais Chloé songea que, quitte à porter une belle robe, elle allait épouser cet homme, là, dans la rue. Et l'autre était encore plus beau, plus élégant, plus bien fait que tous les autres. Elle n'avait pas l'impression d'en faire un mari avec son épouse, mais plutôt qu'elle deviendrait la belle-mère d'un beau-père. Chloé s'était préparée à cela : elle ne se serait pas dit « Oui, je vais épouser mon mari », mais « Oui, je vais épouser mon beau-père ». Et c'est justement ce que son épouse lui avait dit. « Vous vous marierez avec votre beau-père? » Chloé avait immédiatement répondu : « Oui, je vous demanderai votre main. » Quand Chloé avait fait ce geste, elle avait senti une certaine vérité, une force inattendue.

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