Nénette et Opale se présentèrent à la porte des parents de cette dernière. Elle pressa la sonnette sans songer aux conséquences de son acte, puis recula de quelques pas. Les poules caquetaient, les vaches ruminaient, les oies cacardaient dans la ferme... Les deux amoureuses fixaient en silence ce joyeux spectacle animalier.

– Ne vous inquiétez pas, nous sommes ici en connaissance de cause, expliqua Nénette, tout en s'interdisant de respirer un seul de ces battements d'ailes ou de ces cris de joie, car en dépit de leur malheur, ces animaux étaient encore heureux, et cette étrange alliance, cette bizarre affaire, pourtant bien naturelle et logique, avec les bêtes, n'avait pas effrayé leur éducation, leur savoir, laissant toujours deviner à l'indépendance de ces pauvres créatures le même respect que les humains entretiennent pour leurs décisions.

– Qu'avez-vous fait? s'étonna l'infortunée.

– Nous nous sommes trouvés dans un petit bois, et par une soudaine inspiration, nous avons voulu courir dans cet état de nature.

– Comme les hommes de la bonne société!

– Nous sommes allés à la ferme du père Chacornac, que vous savez bien, où ils nous ont retenus pendant toute la journée.

– Il n'y a plus de la journée, et je ne le sais pas.

– Vous pouvez imaginer les tristes effets de cette horrible nuit...

Nénette avait ce don de parler aux animaux. Elle leur disait des choses qui les inquiétaient et les faisait rire.

Il la regarda avec des yeux surpris. Il n'y avait pas que les loups, ces animaux avaient des yeux pleins de malice et de sournoiserie. Il voulait s'amuser avec elle.

Opale avec toujours admiré ce don de sa femme, mais ses parents trouvaient déplacé de converser avec les chèvres, les poules et les lapins — ceux qu'on allait manger.

Ce que tout le monde savait mais que personne ne disait.

J’ai été poursuivi par les parents de l’élève de quatrième quand j’étais gosse.

Une fois, en me faisant chier, ils m’ont dit qu’ils m’avaient écouté, que je parlais avec le chat.

Le fait qu’il y ait une différence entre le chat et les chats me plaisait.

Le jour où on s’est rendu compte qu’il y avait deux chats.

J’ai dit à mes parents que je ne pouvais pas continuer à vivre avec un chat qui s’appelait "Chat" et qui se mettait à m’attraper dans la rue.

Je ne voulais pas m’appeler Chat.

Pendant plusieurs années, mon père me disait : "tu es en train de devenir Chat"

Chat est un chat, mais il est plus fort que moi.

Je n’en ai jamais parlé à ma mère.

Je me souviens qu’elle m’a dit : "on ne peut pas avoir deux chats."

Je ne sais pas comment on a pu avoir deux chats.

Mais je suis sûr que j’ai eu une raison.

- Si vous préférez faire la conversation aux canards, nous, on rentre, dit la mère d'Opale qui dévisageait Nénette, l'air consterné.

– Mais pourquoi?

– Il y a quelqu'un à la maison.

– Qui?

– Il y a des voisins qui ne sont pas d'ici.

– Ça ne me fait pas peur, dit Nénette.

– Vous ne voulez pas vous asseoir?

– Non, je vous remercie.

– Vous voulez un café?

– Non merci.

– Si vous le désirez, j'ai l'idée de vous raccompagner.

Nénette ne répond rien. Elle est toujours debout.

– Je vous raccompagne.

Puis elle retrouve son petit paquet de chiffons dans son sac à dos et s'en va.

Au coin du chemin, elle ralentit un peu, se remet à marcher à nouveau.

En entrant chez elle, la mère d'Opale se tourne vers sa femme :

– Et elle est partie sans rien dire?

– C'est la première fois qu'elle vient chez nous.

Nénette se rassied, la mère d'Opale la regarde avec beaucoup de curiosité. Elle a l'air d'une personne bien élevée, parfaitement éduquée, pourtant, avec ses cheveux gris gras et ses yeux bleus.