(A)mor
De ce sentiment semblant à une belle rose,
Libérant des effluves enivrantes
Et tentatrices, j'en oublie ma vie morose.
Ô rose, tu sais te faire désirante !
Tes senteurs suaves traversant mon esprit,
Embrassent mon cœur et transpercent ma raison.
Ces violents baisers m'ont tant appris;
Tes épines en crachent le poison.
Ma main délicate te cueille,
Mes doigts effleurent tes pétales,
Ta couleur, rouge sang, éclate mon œil,
Tu redonnes chaleur à mon visage pâle.
T'admirant, j'en oublie les risques mortels...
Je me pique, me blesse, saigne, souffre.
Cette rose ne me rendra pas immortel !
Je sombre maintenant dans un fatal gouffre !
Nocive substance courant dans mes artères,
Traçant route jusqu'à mon cœur;
Tu arrêteras ma vie éphémère !
Je sens mon sang devenir noirceur.
Mes poumons étouffent, mes yeux se ferment;
La lueur de mon âme s'éteint;
Mon existence a atteint son terme.
Je rejoins désormais un lieu lointain !
J'ouvre mes yeux et ballade mon regard.
Je vois, çà et là, des âmes pareilles à la mienne:
Naufragées, rongées par ce cauchemar.
Toutes ces victimes sont-elles tienne ?
Ah ! Rose, tes ronces sont les faux
Fatales déposées par la Mort.
Ô rose, illusion du beau;
Ô Amour, tu nous dépouilles de notre sort !
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