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Je me suis souvent demandé pourquoi j’écris.

Au-delà de ma vanité et de cette illusion un peu délébile, à la fois indélébile et absurde, peut-être est-ce pour exprimer cette révolte intérieure, cette résistance face à l’inacceptable.

Certains parlent de leur cancer comme s’il s’agissait d’une personne. C’est une erreur… et une vérité à la fois.

Ce mal qui ronge, qui s’accroche, qui envahit, finit par prendre une présence presque humaine. Il s’insinue dans les pensées, impose sa présence, exige qu’on le nomme – ou qu’on l’évite.

Son nom même fait grincer des dents.

Mais cette « personne », aussi puissante semble-t-elle être, est aussi faible devant ce qui la dépasse.

Faible face à la volonté, à l’amour, à cette force intérieure qui refuse de plier.

Faible devant celui qui est au-dessus de tout, celui qui insuffle la vie et rappelle que rien n’est écrit d’avance.

Si tu décidais que ce crabe disparaisse définitivement de ta vie, que tu ne lui accordes plus aucune importance, tu lui retires alors le droit de vivre.

Après tout, tu ne lui dois rien. S’il t’a rendu plus fort(e) un jour, c’est grâce à toi et malgré lui, pas grâce à lui.

J’ai connu des personnes qui sont passées par là, qui l’ont combattu.

Certains ont pris des armes, d’autres en ont choisi "d’autres".

Certain(e)s ont survécu, d’autres non.

Mais toutes celles et ceux qui ont bénéficié de cette grâce avaient une même caractéristique : elles ont dit Stop !

"Tu ne m’auras pas. Je t’interdis de progresser en moi. Je te refuse toute autorité."

Ce n’est pas une simple phrase, c’est une déclaration, un acte de rébellion.

C’est ce moment où l’on décide de reprendre le pouvoir, où l’on cesse d’être une victime pour devenir un combattant.

Ceux qui survivent sont peut-être ceux qui, d’une manière ou d’une autre, savent déléguer ce combat à quelque chose de plus grand qu’eux : la foi, l’amour, la résilience, ou simplement cette certitude inébranlable que la maladie ne dictera pas leur existence.

Le cancer n’a pas de droit sur toi. Il ne mérite ni peur, ni respect. Il ne mérite que d’être anéanti, effacé, relégué à l’oubli.

Parce que c’est toi qui décides.

Parce que c’est toi qui dis Stop.

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