Chapitre 43 – Interlude – Prison de chair
La ville se retrouvait dans l’effervescence accrue qui précède les grandes fêtes : on ne faisait qu’en parler dans les boudoirs, sur les toits et au travers des égouts. Chaque personne attendait le Festival et le Tournoi comme des jours de joie ou d’opportunité, mais qu’importe : la magie vibrait dans l’air comme dans les premières années de Mourn. Ainsi, pendant ces moments d’étrangeté, aucun animal sauvage n’attaquait les voyageurs, et venait jusqu’à les aider à trouver de la nourriture en échange d’un feu la nuit, d’une histoire le soir ou d’un contact visuel.
Ne vous l’ai-je pas dit ? La magie présente sur Mourn avait bien changé entre les Âges Sombres et aujourd’hui, alors la faune et la flore s’étaient retournées quelque peu contre le petit préféré de la planète. Personne ne savait pourquoi seulement, lorsque les Mages revenaient parmi les Boueux et tous se mêlaient pour fêter le jour où les Sept ont permis à l’Empire de prospérer, alors la planète semble changer d’avis, ne serait-ce que pour quelques jours. Il n’était jamais venu à l’idée des mourmons que ces jours étaient précisément ceux où Mourn se trouvait dans un état de sommeil léger, là où les rêves et la réalité se frôlent avec envie et répulsion. Cependant, leur en tenir rigueur est une grossière erreur, parce que le monde avait oublié depuis les Grands Anciens, tout savoir d’avant cette époque avait été détruit et ne subsistait que dans les vieux contes.
Bref, prenons un détour parmi les passants de la cité de Dal’Agard, car les autres cités, si intéressantes soient-elles, ne possédaient pas son éclat et sa prestance : les rues étaient bondées de décorations qui s’agitaient au vent et à la magie, qui pétillait de couleurs et d’odeurs indéfinissables. Des artistes en quête de menue monnaie ou gloire émerveillaient les enfants avec des tours de passe-passe bien moins impressionnants en pratique qu’un enchantement de mage, mais bien plus aux yeux des marmots qui en demandaient toujours plus. Là, un peintre qui animait des animaux à l’aide ses doigts runiques. Ici, une vendeuse d’avenirs qui lorgnaient les passants en leur proposant un meilleur futur.
Une personne s’arrêta. La mournienne lui jeta un œil torve alors que cette jeune lui demandait quelque chose. De là où nous nous trouvons, on ne pouvait pas voir son visage : elle était de dos. Elle porte une cape longue et une capuche. Au cours de la conversation, la vendeuse d’avenirs vit son visage passer par différentes expressions : la méfiance, la moquerie franche puis une certaine pitié. Elle ravala une insulte et chassa la jeune d’une main lasse en haranguant d’autres clients moins exigeants. La mournienne s’écarta et se retourna.
Kara. Ses yeux sont fixes et elle semble retenir quelque chose dans sa bouche ; du vomi, peut-être ? Au moins partagerait-elle quelque de chose de plus avec Yannis… Suivons-la. Elle s’enfonça dans d’autres rues, esquivant ses compatriotes avec la grâce d’un fantôme, si bien qu’un moment donné tout le monde oublia qu’une grande silhouette se déplaçait parmi eux et préféraient se réjouir du don de Mourn par toutes les voies possibles.
Après quelques minutes à déambuler, l’enfant du Cavalier Rouge gravit un escalier d’une maison. Elle prit son temps, les marches recouvertes d’une pâte invisible et étrange qui n’a d’existence que par la pensée de sa piétineuse. Arrivée devant la porte, elle toqua ; on lui ouvrit, une mournienne assez âgée qui portait un châle autour des épaules et une robe simple, délavée. Kara lui parla. De là où nous sommes, on ne pouvait l’entendre. L’autre acquiesça et la laissa entrer. Pour éviter de rater les quelques miettes, prenons un détour jusqu’à la fenêtre à travers l’oeil d’un karcaraph qui picorait le rebord. Heureusement pour nous, l’animal comprenait le mournien à force d’entendre ces bipèdes jacqueter.
— Il va bien ? demanda Kara.
— Pourquoi es-tu ici ?
La jeune se renfrogna un instant, avant de prendre un sourire charmant, de ceux qui disent : « Ce n’est pas grave, je vais pas me fâcher » qui sont encore plus agaçants que les hypocrites.
— Je suis venu lui offrit quelque chose.
Un mouvement fluide de la main et sur la table de la cuisine apparut cinq fleurs de cristal qui poussaient depuis le même point en opposition. La sculpture semblait fragile, du moins ce fut ce que l’instinct de notre oiseau traduisit. La vieille ricana et fit un petit geste du doigt, et une odeur de souffre emplit la pièce. De la magie sauvage, de la sorcellerie des Âges Sombres. Kara se tendit.
— Pas la moindre considération pour le futur de ton cousin, railla la vieille alors que l’objet se fissurait et tombait en poussière. C’est du sperme de Serfilis que t’as à la place du cerveau ?
— Je suis désolée.
— Ton père sait que tu es là ? (Kara baissa la tête) Non, bien sûr que non. Ce gredin n’a plus aucune considération pour sa propre famille, alors pourquoi il s’intéresserait à toi ?
Kara resta immobile et muette. La vieille lâcha un juron en vieux dialecte, celui que le karcaraph ne parvenait pas à comprendre parce que c’est une langue morte.
— Et ma sœur, ta mère, aurait honte de te voir en train de…
Soudain, l’oiseau s’envola et nous perdons la scène pendant quelques instants. Le temps de revenir, Kara n’était plus dans la cuisine mais dans une chambre. Cette fois, nous y entrons ; elle ne nous remarquait pas, comment le pouvait-elle ?
Elle se trouvait au chevet d’un enfant. Malade par son teint blafard, des veines noires ciselaient l’ensemble de son corps, ainsi que l’autre moitié du visage pas dévoré par des écailles reptiliennes. L’orbasos, le destin tragique de tous ceux que la magie parvient à dévorer. Le mourmon parlait d’une voix si faible que Kara était obligé de se coller à lui pour l’écouter. Cependant sa main serrée dans la sienne, sa posture toute courbée et ses sanglots témoignaient qu’il s’agissait d’une scène d’adieu. Après quelques instants, Kara s’écarta de l’enfant qui la retint avec le peu de force qu’il avait accumulé pour ce moment. Trop peu de force. Kara s’en alla sans se retourner et sortit de la chambre, traversa la cuisine en ignorant sa tante et partit de cette maison qui portait une histoire dont elle ne voulait plus faire partie.
Envolons-nous loin, sur le dos de l’oiseau. Il se posa sur l’arche qu’était l’entrée de l’Académie.
Là, il y avait un faux adolescent qui observait la ville du haut de la position surélevée de l’Académie. Il était aux côtés de ses quatre amis, qui discutaient avec patience et passion du festival. Son regard était emprunt de la lassitude caractéristique de son espèce, ainsi qu’un mal du pays, une indolence cruche et une franche envie de se pourlécher les babines.
— On va s’y prendre comment pour libérer les autres, d’ailleurs ?
L’adresse d’Edward était dédiée à tout le groupe mais aussi plus spécifiquement à leur cerveau. Ugo lui répondit :
— T’as des indices ?
— Sur leur emplacement ?
— Huh huh.
Le skaldnjol secoua sa tête. Ugo eut un reniflement dédaigneux puis décréta qu’il était temps d’aller trouver à manger ou à boire. Les autres le suivirent, y compris notre ami skaldnjol. Sa démarche molle trahissait un certain empressement ; au bout de quelques minutes, il s’arrêta, dit quelque chose d’inaudible et revint sur ses pas, près de l’arche. Le volatile le regarda avec circonspection quand le skaldnjol leva la tête vers lui.
— Hé, glousseur. Viens.
L’oiseau obéit. Sachez cependant que notre ami blafard n’avait aucune idée de notre présence. Sa main froide toucha les plumes de l’animal et le caressa doucement, provoquant une réaction étrange dans le corps du karcaraph qui se tendit comme un ressort.
— Tu me racontes quoi ?
L’oiseau caqueta, croassa et pipeta quelques mensonges avant que le regard assassin du super-prédateur ne le fasse taire. Il reprit et après son petit récit, le visage morbide resta de marbre avant de se fendre en un large sourire.
— Je vois. Ça m’a l’air intéressant. Tu n’as rien d’autre ? Non ? Va.
D’un geste large, il envoya l’oiseau dans le ciel qui profita de la formidable envolée pour fendre les nuages. Oui, un skaldnjol lance fort. Je nous laisse nous écarter de l’oiseau et suivre Edward. Il regarda notre précédent vaisseau disparaître parmi les duveteux rêveurs et tourna les talons pour rejoindre les autres. Son pas trahissait une certaine préoccupation, qui fut étouffée lorsqu’il arriva aux talons de ses compères.
— La grosse commission ? s’enquit Yannis avec son tact habituel.
— Moins que celle qui sort de ta bouche. Alors, le cadeau pour Kara ?
— Elle a aimé.
— Et le poème ?
Le terrien magicien avait rougi en le récitant. Ses amis le bisquèrent et le traitèrent de tchatcheur. Edward lui passa un bras autour de l’épaule et lui donna des conseils d’amour, jusqu’à qu’ils se séparent tous pour rejoindre leurs salles de test. C’était un rendez-vous hebdomadaire pour voir leurs changements au contact de l’atmosphère mournienne. Un moment assez privé, d’ailleurs.
Enfuyons nous avant de mettre en lumière des révélations choquantes. Revenons en ville. Le soir commençait à tomber et l’ouverture du Festival s’annonçait avec le premier rituel…
* * *
Ludwig regarda les petits mourmons demander des sortes de réglisse noire d’encre à un adulte en tenue de cérémonie. « Mourmons » était d’ailleurs le bon terme parce qu’il considérait tous ces gosses comme non-binaires : aucun d’eux ne portait de marques qui auraient pu les différencier selon le schéma classique homme-femme. Si à la maison, c’était un sujet très épineux – une litote – ici ça semblait couler de source. Des cinq, Ludwig était sûrement celui qui se situait dans une franche curiosité qui dépassait la crainte de se prendre des coups ; Ugo était contre toute forme d’intérêt envers les locaux et leur tradition, Edward restait imperméable, Yannis nageait comme un petit poisson et Hadrian s’y noyait souvent.
Jinn appela le blond pour porter des caisses. Tous les inscrits à l’Académie devaient participer à la préparation logistique du festival : ça allait à recharger les dispositifs en kirròsi jusqu’à apporter les victuailles et costumes dans les endroits désignés. Quand il s’approcha du mournien, Ludwig désigna le petit groupe d’enfants :
— Qu’est-ce qu’ils font ?
Jinn regarda par dessus l’épaule du terrien et son sourire s’empreint de nostalgie.
— Ah. Ils font la Cérémonie de la Division.
— C’est quoi ?
Avant de répondre, il lui indiqua quelle caisse soulever et il se servit de sa magie pour prendre les autres. Il aurait pu se charger de toutes, mais Ludwig avait appris que cet élève modèle ne laissait personne sur la touche. Un comportement qu’il trouvait un peu agaçant, mais le blond n’allait pas se plaindre de porter seulement une caisse de fruits.
— On leur donne du Sable Noir solidifié, une substance extraite dans les mines profondes au nord du continent. C’est un catalyseur animique.
— En français ?
— Pour faire simple, il agit sur la partie invisible de l’être, expliqua Jinn. Notre source magique, en passant par notre Porte (il tapota la base de son crâne) Et comme elle est liée à la partie visible, ça la change aussi.
Ils passèrent à côté des enfants, qui attendaient leur tour pour que l’adulte les marque sur les yeux et le front avec une peinture irisée. Ceux qui avaient reçus la leur ne réagissaient cependant pas tous de la même manière : certains semblaient ravi.e.s, d’autres stressé.e.s. Visiblement, ce n’était pas un rituel qui provoquait l’unanimité.
— La Cérémonie est obligatoire bien que la Division, elle, ne survient pas à chaque fois (la voix du mournien devint plus sourde) Voire jamais.
— Ça a l’air d’être un sujet sensible.
Il fit un geste vague de la main pour dire que ça ne le dérangeait pas d’en parler à Ludwig. Un léger tiraillement dans l’air, très ténu, se fit ressentir de nouveau. À chaque fois que ça arrivait, le blond avait l’impression qu’on allait lui parler de quelque chose d’important. Il resta silencieux et laissa le temps à Jinn de rassembler ses mots.
— C’est la façon la plus ancienne et la plus sûre de devenir un mournien ou une mournienne.
Ludwig acquiesça, un peu étonné de voir qu’on laissait des gamins si jeunes recourir à ce rituel. Son air interrogateur poussa Jinn à préciser :
— Ce n’est pas un choix, si tu veux tout savoir (il indiqua une rue adjacente pour raccourcir leur trajet) Le sexe et le genre n’ont jamais été des choses essentielles pour notre peuple. Si je compare au vôtre, notre taux de natalité et de mortalité sont extrêmement bas.
Une population vieillissante : pas étonnant qu’ils soient aussi portés sur les traditions !
— La Division, expliqua Jinn, est une manière artificielle d’augmenter ce taux. D’ordinaire, un mourmon ne peut avoir qu’un seul enfant, mais en étudiant d’autres espèces, les érudits ont développé un moyen de nous faire prendre des attributs plus… efficaces.
— C’est dommage. Une société basée sur des concepts de genre, c’est très foireux (Jinn lui lança un regard confus) Je parle d’expérience, hein.
— Je vois. Non, je comprends. J’ai toujours trouvé ça étrange de n’être considéré que comme un entre-deux jusqu’à que l’on entre dans l’âge « adulte ».
— C’était plus dérangeant qu’étrange, non ?
La question était rhétorique, bien sûr. Ludwig comprenait parfaitement ce que disait Jinn ; il avait juste besoin de le dire à haute voix. Autant pour lui que pour lae mourmon. Pas mournien, ni mournienne. Juste mourmon. L’étudiant.e modèle eut un sourire si charmant que Ludwig en fut désarmé.
— Tu vois à travers mes écailles.
— Ah ! Encore une expression étrange… Euh, est-ce que ça veut dire que je te comprends bien ?
Ludwig et lui posèrent les caisses à côté d’un étal tenue par une marchande, qui les remercia avec des signes de main rituels, de ce que les non-mages prodiguaient aux élites de la société. Chose agaçante, Jinn ignora la travailleuse pour répondre à l’humain :
— Oui. Vous avez un équivalent sur Terre ?
— « Tu lis en moi comme dans un livre ouvert ».
Comme un enfant à qui on aurait appris un gros mot, Jinn le répéta pour le faire rouler dans sa bouche, l’air contrits qui, à l’humble avis de Ludwig, le rendait franchement mignon.e. L’émotion qui le prit en ce moment-même le surprit d’autant plus ; il n’avait pas eu le temps de s’occuper de sa vie amoureuse (après, c’était une question très sensible). Et là, en cet instant précis, il avait envie de l’embrasser.
— J’aime bien vos expressions. Elles sont moins bestiales que les nôtres.
Ludwig sursauta en entendant le commentaire de Jinn, qui s’était retourné pour partir aller aider un artiste en train de monter son petit chapiteau. Avec un cœur en rythme, il vint aider lae mourmon.
* * *
Il n’y avait rien d’autre qu’une légère brise et pourtant, Maty la remercia alors qu’elle contemplait le ciel nocturne. Ils étaient enfin sortis.
Enfin, pas sortis « sortis », mais plutôt ramenés à l’extérieur par les gardes parce que c’était un jour spécial. Le Festival durait sept jours. Sept jours qui représentaient un Pionnier, ou Élu. Le premier jour célébrait Chesed et sa compassion légendaire, alors on permettait un jour de liberté aux esclaves dans une partie de la fête qui était cachée au grand public, derrière le renflement d’une vallée. Pas de lumières vives ni d’attractions : juste l’air libre dans une cage grandeur nature. Si Maty se mettait à brouter l’herbe verte, elle pourrait définitivement mettre sur son CV : « a travaillé dans un zoo ». L’humour, comme tant d’humains avant et après elle, la maintenait en vie et conservait ce fragment si important qu’elle dispensait par étincelles à ses autres camarades de classe. À côté d’elle, il y avait Eikorna qui grelottait, les yeux caverneux et les lèvres éclatées par endroits. Un peu plus loin, d’autres amies discutaient lentement en mâchonnant leur part de tourte à l’oiseau, distribuée par les soldats.
— Les étoiles sont belles, hein ?
« T » s’assit à côté d’Eikorna et proposa une couverture. Sur son poignet, elle vit la même menotte que tous les autres prisonniers, une précaution supplémentaire des mourmons au cas-où l’un d’eux s’échapperaient. Une décharge, un tas de cendres. Elle l’avait vu sur un vieil humanoïde/insecte noir, qui avait crissé un bref hurlement.
Le souvenir la fit frissonner et elle accepta l’offre de « T », qui passa le plaid sur ses épaules et celles d’Eikorna également. Tous trois, grelottants un peu, se pressèrent dans leurs chaleurs respectives.
— Tu m’as pas dis d’où tu venais.
— La Terre. J’imagine que tu connais pas.
— Oh, si ! C’est plutôt un monde populaire dans l’Empire.
Il montra un groupe d’étoiles parmi les innombrables inhabituelles qui peuplaient ce ciel-là.
— C’est la Terre, là-bas.
— Tu es sûr ?
— J’ai étudié les cartes mourniennes comme tous les citoyens de l’Empire. Pas toi ?
— Non… J’ai jamais entendu parler de l’Empire ou de quoi qui soit lié aux magiciens.
« T » opina. Visiblement, il ne connaissait pas la raison de l’ignorance franche de Maty. À la place, quand Eikorna se colla contre lui pour profiter de sa chaleur, il la serra dans ses bras. Blagueuse, la blonde lança :
— Elle t’aime bien. Vous allez bien ensemble.
— C’est réciproque. Et je t’aime bien aussi (elle s’étouffa dans sa propre salive) Quoi ?
— Charo, va.
— Hein ?
Elle rit, un son qu’elle avait crû disparu de son répertoire phonique, et étonnement, Eikorna se joignit à elle, quoi qu’il s’agissait peut-être d’une toux légère. Qui sait ? Mieux valait croire le mieux que le pire. « T » fronça des sourcils, lui faisant ressembler à un pygargue.
— J’ai l’impression que tu m’insultes.
— Pas loin. « Charo » chez moi, ça veut dire un type qui passe son temps à courtiser les filles.
— C’est quelque chose de mal.
Elle allait lui répondre que oui mais, en croisant son regard soucieux et sa moue un peu triste, elle sut que ça le blesserait.
— Non, choisit-elle de mentir.
Heureuse de voir que ça fonctionnait, elle se glissa derrière son dos pour aller à sa droite ; sa peau, quand elle passa, sentait l’orge et le pétrichor. Plus que se blottir – ce qui était déjà très confortable compte tenu de la taille du bonhomme – elle s’adossa contre son bras musclé. Il rit et lui passa un main dans les cheveux, geste simplement curieux. Elle aima ce contact et posa sa main sur la sienne. Ça lui rappelait qu’elle n’était pas qu’une esclave.
— Merci, dit-elle simplement.
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