Chapitre 59 – Celui qui a toujours été là sous notre nez depuis le début

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Hadrian entendit une explosion retentir au loin.

Il avait reçu le message écrit de Ludwig à propos du changement de plan. De son point de vue, il ne comprenait pas très bien ce qui allait changer dans l'avancement des choses. En plus, son rôle ne bougerait pas, il resterait en retrait. Comme toujours…

Mais ça n'était pas le moment de se lamenter : malgré l'explosion des Bkkrra par les Scaravenger, Hadrian n'avait reçu aucun dommage. Il s'était dit que cela venait à la fois des artefacts défensifs qu'il avait sur lui, et de la chance. Après cela, il avait transporté Jinn et Solis jusqu'au campement, et leur avait prodigué les premiers soins, en attendant que les autres reviennent ; seule Pythie était valide et capable de soigner le groupe, Solis étant dans la panade. S'octroyant un instant de repos, Hadrian s'assit sur une souche en soupirant.

Il regarda ses mains : jadis, celles-ci étaient celles d'un apprenti mécano qui aimait réparer des bécanes rouillés avec son père. Des mains de jeune conducteur, qui avait eu son permis avant la majorité. Des mains de lycéen, qui tenait fermement son stylo pendant des examens à l'issue parfois incertaine. Mais ça n'était plus ces mains. Ça n'était plus ses mains.

Celles-ci étaient celles d'un guerrier. Il le savait. Rudes et calleuses, à force de tenir des épées, des haches, des lances… Mais étaient-ce des mains de tueur ? Il ne le savait pas, et ne préférerait pas le découvrir.

Soudain, il entendit un craquement. Hadrian se leva prestement et tira son épée, prêt à en découdre. Un mouvement de feuillage dans les buissons attira son regard. Il affermit sa prise sur la poignée de son arme ; si la menace était d'origine magique, Hadrian n'aurait aucune chance. Une goutte de sueur froide. L'indicible sensation d'être à la merci des autres. D'être vulnérable.

Un écureuil bleuté sortit des fourrées.

Hadrian soupira, avant de ranger son épée dans son fourreau. Il sourit quand il vit la petite créature d'apparence presque terrienne approcher prudemment du campement. Il a peut-être flairé de la nourriture… Je vais lui en donner un peu, voir si je peux le caresser ! Il alla chercher quelques Noix de Gnassan dans son sac, puis revint vers le petit écureuil ; celui-ci était campé sur ses deux pattes arrière, le museau frémissant en l'air. Hadrian s'approcha lentement du petit mammifère (si s'en était un !), qui ne bougea pas d'un pouce. Confiant, il lui tendit les noix.

D'abord semblant indécis, l'écureuil courut à toute vitesse vers le jeune lycéen, attrapa une noix et la grignota en un éclair. Il en prit une autre, mais cette fois prit son temps. Hadrian put constater les reflets bleutés du pelage de la créature, et le fait qu'elle avait non pas deux, mais quatre yeux rouges. Il se risqua à approcher sa main de la tête de l'écureuil, qui ne réagit pas, trop occupé à déguster sa délicieuse pitance. Quand Hadrian toucha le pelage du petit être, il se rendit compte que c'était non pas des poils, mais des écailles qui couvrait son corps frêle.

Soudain, l'écureuil arrêta de manger, sans qu'Hadrian sache pourquoi. Le petit mammifère écailleux se retourna, et le terrien le remarqua : collé sur le dos, un parchemin sur laquelle une formule était inscrite.

Avant qu'il ait pu réagir, la formule s'illumina avec un son strident. Hadrian entendit un bruit assourdissant, et une lumière l'aveugla un bref instant, suivi d'un nuage de poussière.

Une sensation étrange le traversa, quelque chose de… vide, d'étrange et de bizarre… Il eut un haut le cœur.

Hadrian paniqua quelques instants, sans comprendre ce qu'il venait de se passer : il ne voyait plus rien, et n'entendait que ceci :

— HAHAHAHA ! Superbe ! Grandiose ! Formidable ! Les armes des Bkkrra ont toujours été aussi efficaces ?

— Calme-toi, Endath, somma une voix à l’accent exaspéré. J'en ai assez de t'entendre crier à chaque fois que tu réussis un mauvais coup.

— Bah alors, Ashuz ? répliqua la voix caquetante qui avait rit aux éclats. On a peur de se faire dépasser par mes compétences ?

— Tu ne vas pas encore ramener ça sur le tapis, soupira une troisième voix, masculine cette fois.

Les trois voix commencèrent à se chamailler quand une quatrième, plus grave que les précédentes, les intima d'arrêter :

— Endath, Ashuz et Mikshoth ! Croyez-vous que votre comportement plairait à dame Horebea ?

Horebea ? pensa Hadrian, toujours dans un état second.

Si ces gens parlaient d'Horebea, c'était donc l'équipe des Scaravenger. Hadrian devait faire vite : la barrière que sa propre équipe avait placé le cachait du regard et de l'ouïe de leurs adversaires, mais rien ne disait qu'ils étaient déjà au courant de l'emplacement de leur base, au moins de leur shelter. La peur le saisit ; celle de ne pas être à la hauteur. Il ne possédait pas la verve de Ludwig, ni le calme froid de Edward. Aucun super pouvoir pour compenser. Seul.

— Hé ! On dirait qu'il y a quelque chose dans le nuage de poussière ! indiqua le certain Mikshoth.

Hadrian se figea.

Bien sûr… Le sortilège complexe qui façonnait la barrière ne cachait que les membres de la Ferroul Squad et le campement, mais ne prenait pas en compte la déformation de l'espace créée par des nuages de poussière. Ses yeux n'étant plus aveuglés, Hadrian put enfin distinguer devant lui une main qui s'agitait, comme si elle cherchait quelque chose. Soudain, la main attrapa son col et le tira hors de son seul camouflage.

Hadrian se retrouva devant une grimace de plaisir bestial, qu'il devina sans nul doute comme étant celle de cette « Endath ». Hadrian ne s'attarda pas sur les détails de son visage, jetant un coup d’œil derrière lui pour voir si la barrière était toujours là. À son plus grand désarroi, le campement était à découvert, Jinn et Solis alités et mal en point. Quand Hadrian retourna sa tête pour voir ses adversaires, il vit une montagne de deux mètres cinquante fixer d'un air étonné Jinn. D'un coup, son visage éclata d'une explosion de colère, et le géant tira son espadon en proclamant :

— Occupez-vous de Solis et de cet humain. Moi je me charge de lui régler son compte, termina-t-il en faisant un signe de tête vers Jinn.

Non.

Les autres comptaient sur lui.

Pas comme ça.

Il ne pouvait pas leur faire défaut. Pas maintenant.

— C'est pas comme ça qu'on imagine la vie, marmonna Hadrian en attrapant fermement le poignet d'Endath.

— Hein ? Qu'est-ce que t'es en train de mijot… Aaah !

Hadrian agrippa ensuite le col de la mournienne, et tenta un Taï-Otoshi ; si ses années de judo devaient se rendre utiles, ce serait maintenant. Son adversaire bascula au dessus de lui, et fut envoyé lourdement au sol. Les autres se retournèrent vivement, tandis qu'Hadrian fit une clé de bras à Endath. Il força, et un bruit sec retentit, suivi d'un hurlement de douleur.

Des mains de tueur.

Hadrian recula, médusé par ce qu'il venait de faire. Endath était au sol, en train de pleurer ; certes, il était possible de se blesser lors du tournoi. Mais ce qu'avait fait Hadrian était au-delà du simple combat. Il avait annihilé son adversaire.

Zonae… Cet enfoiré m'a détruit... Nimass li

C’était comme si les mots de la mournienne semblaient bugguer entre le français et le mourmon. Hadrian n’eut pas le temps de s’y intéresser plus que ça : le géant à la voix grave l’observa avec un regard de fer, ce qui le fit déglutir. Il avança d'un pas, puis d'un autre, avant d'être arrêté par Mikshoth :

— Laisse-le moi, lui intima-t-il avant de sortir son arc et une flèche de son carquois.

Il banda l'arme à une vitesse stupéfiante et tira. Durant ce laps de temps qui s'étira comme un chewing-gum bien mâché, Hadrian ne put bouger un seul muscle ; depuis toujours le tir à l'arc l'avait traumatisé, discipline qui avait eu raison de son œil gauche durant ses années en primaire. Il ne pourrait pas esquiver une flèche à pleine vitesse. Même si l'archer avait visé sa cuisse pour le neutraliser, Hadrian allait souffrir comme la dernière fois. Il ferma les yeux, se préparant au choc. J'ai fais tout ce que j'ai pu… Désolé, les gars… La flèche arriva à l'orée de ses vêtements, et s'arrêta.

Hadrian ouvrit un œil, pour constater l'impossible : sous ses yeux ébahis tombait au sol une flèche. Prudent, comme pour vérifier qu'il ne rêvait pas, il la ramassa et tâta son piquant : elle était bien réelle. Comme la chance qui lui souriait.

— Tu as bien soubehsh ton ganash, gronda le géant.

— Alors fini de jouer, et viens te battre ! le provoqua Hadrian en se mettant en position de défense.

Il devait jouer le tout pour le tout. Si c'était un coup de chance… Non, se dit Hadrian. Ça ne le sera pas.Quelque chose, une impression peut-être, lui assurerait que ce n’était, mais alors vraiment pas le cas. Il restait quand même putain de terrifié.

Son adversaire grogna et fonça sur lui à une vitesse telle qu'il disparut du regard d'Hadrian. Merde ! Il se baissa pour éviter le coup qu'il avait tout de même vu venir ; le géant avait réagi avec ses émotions, pas sa volonté. Grâce aux enseignements de Lorkan et à ses longs entraînements durant ces derniers mois, Hadrian avait atteint le niveau nécessaire pour se battre à armes égales contre des individus non Déphasés. Son corps se mouva avant qu’il n’y ait pensé, et il sentit le déplacement d'air caractéristique lui frôler les cheveux ; une seconde trop tard et il aurait été décapité.

Le géant, qui avait manifestement prévu qu'Hadrian esquiverait son coup, lui envoya un coup de poing… qui s'arrêta. Hadrian profita de cette confusion pour lui asséner une balayette qui étala le géant au sol. Sa lourde armure jouant contre lui, il eut plus de dommages que prévu et ne se releva pas. J'espère qu'il n'est qu'évanoui…

— NUZZEG ! hurla la dénommée Ashuzen en direction de son camarade, avant de foncer sur Hadrian.

Il remarqua immédiatement qu'elle n'était pas une novice du combat rapproché, comme l'autre : elle exécuta à la perfection le Serpent qui Siffle sous l'Arbre, avant d'enchaîner sur le Riverion Chantant le Soleil. Une avalanche de tailles, de piques et de feintes s'abattit sur Hadrian avec la rage de l'ouragan. Mais, encore une fois, aucun coup de l'atteignit : c'était comme si une force ou une barrière le protégeait de toute attaque. Confiant, Hadrian replia son corps et ses doigts, pivotant son poignet de 90° vers le bas, et se détendit pour asséner toute la puissance d'un coup dans le ventre de la jeune mage. Il fit mouche, et elle crachota avant de s'effondrer sur le sol.

Il avait eu de la chance. Ou pas. Ce qui était sûr, c'est qu'il devait profiter de ce mystérieux pouvoir, car il ne savait pas si c'était l'effet d'un sortilège ou d'un artefact, et combien de temps cet artifice tiendrait ?

'Esh 'Chuwg Yakol-Rea !

Hadrian se retourna ; si l'archer n'était pas un problème, la dernière Scaravenger avait complètement été écartée de ses adversaires. Elle était là, debout, son bras pendouillant le long de son corps, le visage tordu par la souffrance, mais dans sa main valide tendue vers lui se formait une sphère ardente bleue. À haute température, donc… Ou bien c'était un feu magique machin-chose qui brûlait les âmes, ou un truc comme ça… Bref, pas quelque chose qui doit me toucher.

Avec un cri rageur, la bras-cassée envoya la boule de feu comme une handballeuse, sauf pour le coup de canon qui accompagna le tir. Hadrian se jeta sur le côté, évitant de justesse de se faire carboniser comme un poulet. Derrière lui l'explosion fit tomber quelques arbres, témoins de la puissante magie qui venait d'être lancée. Conscient qu'il devait les retenir jusqu'à l'arrivée des autres, Hadrian lança à la pyromane, avec un air de reproche surjoué :

— Hé ! C'est pas fairplay ce que tu proposes comme spectacle ! Tu sais que c'est un comportement disqualificatoire d'attenter à la vie des concurrents ?

Enragée par la provocation, la pyromancienne continua de lancer le sortilège à répétition.

'Esh 'Chuwg Yakol-Rea ! 'Esh 'Chuwg Yakol-Rea ! 'Esh 'Chuwg Yakol-Rea ! 'Esh 'Chwug…

Soudain, la dernière boule de feu à peine formée dans ses mains lui explosa à la figure. Quand la fumée se fut dissipée, elle était au sol, le visage calciné. Soudain paniqué, Hadrian accourut à sa suite, pour tâter son pouls ; fort heureusement, elle était en vie. Hadrian alla jusqu'à sa besace pour en sortir un petit objet cubique avec des trous en forme de losange. Il revint vers la jeune femme quand il vit que son camarade archer se tenait entre lui et elle, faisant office de bouclier mournien. Sur son visage, on pouvait lire la haine, la colère et… La peur ?

— T...T'approches pas, sale humain !

Hadrian ne comprenait pas. Il demanda :

— Mais, je veux juste la….

— Tu veux le kunugzek, hein ? pleura-t-il presque. Tu veux l'achever comme le font tes kenrach de congénères, hein ? Zul’breyk tu devras me passer sur le corps ! Espèce de monstre.

Alors là, c'était trop.

— Moi, un monstre ? s'insurgea Hadrian avec un accent du sud prononcé. C'est l’hôpital qui se fout de la charité ! Vous nous attaquez sans aucune raison apparente avec une violence qui aurait pu faire des blessés graves, et un meurtre prémédité en suivant une personne complètement chtarbée ! Vous capturez des lycéens qui vous ont rien fait, pour les envoyer sur une planète inconnue dans le but de les faire travailler d'arrache-pied jusqu'à que la dernière goutte de leur sueur soit versée ! Vous êtes xénophobes, orgueilleux, pédants, lascifs et terriblement irresponsables. Vous vous targuez d'être « la plus grande civilisation de l'univers », mais vous valez pas un pet de lapin. Allez, écarte-toi pour que le monstre puisse soigner ta copine.

Sans se faire prier (et surtout parce que le mournien avait été perturbé par son petit discours), Hadrian écarta le gêneur et s'agenouilla près de la jeune brûlée. Il posa le cube sur son front, et commença à psalmodier :

Liberia Vivias Anatamen. Mentus Spiritum Viventis Aurum. Liberia Vivias Anatamen, Mentus Spiritum Viven…

La formule, c’était surtout parce que l’appareil ne fonctionnait qu’avec sa voix préenregistrée. Il continua jusqu'à que le cube s'allume d'une douce lumière verte. La lumière sembla se liquéfier sur le visage meurtri de la pauvre mournienne, et les blessures se refermèrent lentement, les peaux se rattachèrent, se régénérant sous l'effet de la magie de l'artefact. En à peine une minute, le visage de la jeune femme était redevenu comme avant. Hadrian remarqua même que celui-ci semblait d'une sérénité apaisante, soulagée. Cette vue l'emplit d'un sentiment nouveau, rafraîchissant : la sensation d'avoir fait quelque chose. De juste ? Oui, c’était plus ou moins ça.

Il se leva et se retourna vers l'archer, avant de soutenir :

— Je suis au courant de pourquoi vous nous traquez, ou plus exactement pourquoi vous traquez Yannis ; comme quoi il aurait commis un crime impardonnable, qui ne pourrait s'expier que par la mort. Vous ne le considérez pas comme un des vôtres, pas plus qu'on le considère comme un des nôtres, d'ailleurs. Je reconnais que c'est un crétin de première, un abruti sans faille qui pense que tout est acquis du premier coup. Une personne qui se montre beaucoup trop pragmatique, trop opportuniste. Il n'a aucun sens commun, et veut toujours avoir raison...

Hadrian inspira un bon coup avant de reprendre :

—…Mais il est terriblement, énormément attachant. Il aura beau vous dire qu'il est malhonnête, qu'il aime voir les autres souffrir et qu'il est cruel, il n'en reste pas moins le meilleur ami que j'ai jamais connu. Toujours il répond. Toujours il vient. Il est sans cesse disponible pour chaque personne, même ceux qui lui ont fait du tort. Parce qu'il est comme ça : incapable de se passer d'aider les autres. Il prend des risques énormes, vous savez ? Il se dévoile pour la première fois de sa vie, et ça se voit. Et on devrait le blâmer pour ses seuls défauts, sans prendre en compte ses qualités ? Si vous jugez un film seulement sur son scénario, ou ses acteurs, ou sa post-prod, alors vous ratez l'essentiel : l'ensemble. Faites-le savoir à votre cheffe quand elle voudra s'en reprendre à lui. Faites-lui savoir ceci : si détraqué soit-il, aucun membre de la Ferroul Squad ne sera laissé à l'abandon.

L'archer acquiesça en déglutissant. Il aida ses camarades à se relever, et prit la jeune mage sur ses épaules, toujours dans les choux, et tous se dirigèrent vers les bois.

— Hé ! cria Hadrian avant que l'archer ne disparaisse à son tour.

L'archer s'arrêta net, comme figé sur place. Il se retourna, le visage apeuré.

— Gênez les M.A.C.H.T pour nous, compris ? Vu que j'ai gagné mais que je ne vous ai pas capturé, c'est la moindre des choses.

L'archer réagit au quart de tour en acquiesçant, puis partit sans demander de restes. Quand il n'entendit plus les bruits de leurs pas, Hadrian soupira et s'assit sur une souche ; il était épuisé. Soudain, il entendit un grognement de douleur et d'effort derrière lui. Il tourna la tête : Jinn s'était relevé, la mine indécise. Quand il remarqua Hadrian, il s'enquit :

— Hadrian, tu es sain et sauf ! Attends… C'est toi qui les as… ?

— Bah ! Aucune importance… C'était mon jour de chance, j'avais plein d'artefacts et Yannis les avait déjà affaiblis, sourit pleinement Hadrian. Et puis, j'avais les amis de mon ami à protéger !

Jinn sembla un peu perdu, mais lui rendit son sourire, avant d'aller péniblement se rallonger. De son côté, le regard perdu dans l'immensité du dôme céleste, Hadrian sentit que quelque chose en lui avait changé. Ses poches, elles, étaient vides.

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