Chapitre 67 – Epilogue – Les pensées du Trahi

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— Abandonne pendant qu'il est encore temps, Isabella ! cria Archibald en lançant une vague enflammée.

— Plutôt mourir ! hurla-t-elle en répondant par un éclair qui s'éclata contre le feu magique.

Ils bataillaient ainsi depuis déjà plusieurs minutes, Archibald était le principal acteur de l'offensive, tandis qu'Éléanora tentait d'utiliser des sortilèges de mentalisme pour atteindre l'esprit d'Isabella et le soumettre. Hadrian, quant à lui, était leur bouclier ; sans que le mage gris ne sache pourquoi, le jeune terrien se plaçait entre eux et les sortilèges mortels de l'Inquisitrice, et ces derniers s'effaçaient de la réalité. Grâce à ce pouvoir situationnel, ils arrivaient à voir le bout du tunnel : Isabella commençait déjà à se fatiguer, la violence de ses assauts s'amoindrissait de seconde en seconde.

Archibald fit apparaître une lance ardente dans sa main, avant de la projeter sur leur ennemie. Celle-ci leva une protection en toute hâte, mais son sortilège n'avait pas le temps de se finaliser qu'il fut brisé en mille morceaux par la puissance de la lance, qui transperça de part en part la femme de pouvoir. Elle hurla à plein poumons.

— Qu'est-ce que tu as fait ? hurla Hadrian tandis qu'il s'apprêtait à venir à la rescousse de leur adversaire, mais le Gris l'arrêta d'un geste :

— Elle va bien, ne t'inquiète pas. J'ai juste réussi à toucher le seul point faible qu'il me fallait pour anéantir définitivement la menace.

Voyant que le jeune homme était toujours indécis, et qu'Éléanora n'avait pas l'air très convaincue également, Archibald soupira et claqua des doigts ; la lance qui traversait auparavant l'Inquisitrice disparut, et celle-ci tomba à genoux, vaincue.

— Elle ne fera plus de mal à personne, désormais : j'ai, pour ainsi dire, brûlé son pouvoir, expliqua simplement Archibald.

Hadrian s'approcha prudemment d'Isabella. Quand il fut à son niveau, il lui toucha l'épaule, mais cette dernière hurla et balança son bras vers lui. Rien ne se passa ; son pouvoir, comme son influence, avait été réduit en cendres. Elle regarda ses mains, en marmonnant des mots incompréhensibles. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle me dégoûte…

— Hadrian ! lança soudainement Archibald. Va rejoindre tes amis, on s'occupe d'Isabella.

D'abord indécis, le jeune terrien finit par opiner du chef, avant de s'éclipser. Archibald le regarda partir dans le couloir, pensif. Quelle est donc cette force qui le protège ? Serait-ce héréditaire ? Une bénédiction divine ? Une malédiction… ? Quoi qu'il en soit, Archibald avait du pain sur la planche.

Il invoqua une corde magique et attacha les pieds et les mains de l'ancienne Inquisitrice. En regardant derrière lui, il vit qu'Éléanora s'était assise, adossée contre un mur, visiblement épuisée. Un nouveau tremblement survint, et Isabella lâcha un rire sardonique. Archibald l'assomma d'un coup sec sur la nuque pour faire bonne mesure.

Quand il vérifia que la traîtresse était toujours en vie, il se releva pour marcher jusqu'à Éléanora ; elle avait fermé ses yeux, respirant lentement mais distinctement. Elle n'était pas loin de l'orbasos. Par les Couilles Noires du Sinueux ! jura-t-il en s'agenouillant près d'elle.

— Tout va bien ?

Elle ouvrit un œil, et sourit.

— Oui… Cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas battu ensemble…

— J'espère que ce sera la dernière fois, répondit le mage gris avant de s’asseoir.

— Trop longtemps… continua la magicienne, comme si elle ne l'avait pas entendu.

Archibald soupira, avant de s'adosser lui-même contre le mur. Il se frotta le visage de ses mains. Il était fatigué. Exténué, même. La douleur dans ses membres était moins forte que celle qui criait dans son cerveau, dans sa moelle épinière. Elle lui hurlait de faire… quelque chose qu'il n'avait pas le droit de faire.

Pas encore…

— Tu crois que le Soleil de la Terre est plus beau que notre Astre Noir ?

Cette question, posée par son amie de toujours, provoqua en lui un sentiment d'exaspération… Il voulait… Non, devait le faire. Ça le démangeait.

— Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. Et d'ailleurs, qu'est-ce qui te fait dire que nous verrons le…

Mais avant de finir sa phrase, Archibald ressentit une traction à l'intérieur de son corps, comme si un crochet avait saisi son âme et tentait de l'attirer, elle et son enveloppe, dans un autre espace-temps. Mais qui… ? Archibald se débattit quelques instants, mais l'attraction se fit plus insistante. En regardant à ses côtés pour demander de l'aide à son amie, il vit avec horreur que celle-ci s'évaporait petit à petit, avec un visage aussi serein qu'heureux.

Non, non, non !

Archibald tenta d'attraper la main d'Éléanora, mais elle lui échappa ; en un instant, elle avait disparu. Soudain, une vague de lumière suivi d'un son formidable balaya le ciel par une onde immaculée. Le mage Gris hurla ; et l’Autre avait recouvré sa mémoire. Il avait recouvré ses capacités.

D'un geste brutal, il s'arracha le visage.

Il déchira ses vêtements avec une violence telle qu'il se débattait à s'en taper contre les murs. Puis, il s'arracha la peau. Seulement, au lieu de la chair à vif qui aurait dû se trouver sous celle-ci, elle dévoila un corps d'une noirceur insondable, qui bouillonnait furieusement. Gonflant sous l'effet d'une puissance nouvelle, la monstruosité bondit vers l'Inquisitrice, qui hurla.

Chose logique elle avait vu son vrai visage.

La créature la prit entre ses bras, l’enserrant presque tendrement. Tandis que Mourn commençait son lent éveil, il sauta dans le portail.

* * *

Brûlant soleil.

Isabella cligna des yeux ; elle était au sol, allongée parmi les blés d'un champ inconnu. Les rayons solaires frappaient sa peau avec ardeur. Elle se leva, toute courbaturée. La traversée forcée d'un portail vous affaiblissait au plus au point. Une fois encore, elle tenta d'atteindre sa magie, mais… rien. Aucun pouvoir, aucune puissance ne la sauverait. On avait brisé sa Porte et ses rêves. Isabella s'effondra en pleurant toutes les larmes de son corps.

— Ainsi donc, tu décides de vivre tes derniers jours en te lamentant ? Tss tss … C'est vraiment pathétique.

Elle reconnut immédiatement cette voix ; relevant la tête en essuyant ses yeux embués, elle vit la personne qu'elle détestait le plus au monde, celle qui l'avait poussé à accomplir tout ce à quoi elle tenait. À cause et grâce à qui elle était devenue ce qu'elle était.

Bartavius…

—...Lenistoler, lâcha Isabella en se relevant. C'est étrange de te voir ici, en bonne santé.

Devant-elle se tenait cet homme au costume élégant, aux cheveux corbin et à la canne au pommeau d'argent. Son regard narquois la mettait tout particulièrement hors d'elle.

— Pas vraiment, concéda l'interlocuteur en haussant des épaules. C'est assez normal, sachant que votre seul atout a permis à tous de se faire la malle, tout en vous écrasant. Ironique, n'est-ce pas ?

— Poilant, grinça l'Inquisitrice. Maintenant, tu vas m'aider à retrouver ma magie, et nous irons ensuite tuer ces saletés d'humains.

—…

— Pourquoi restes-tu silencieux ? s'énerva-t-elle en s'approchant de lui, ses jambes la soutenant à peine. Ton maître est Orbas, et en tant que seconde, tu me dois obéissance !

Bartavius la regarda quelques instants, soupira, plongea sa main dans sa poche, et en sortit un pistolet d'ancienne facture. Il tira.

Isabella ressentit une douleur effroyable dans son genou, qui se propagea dans tout son corps en un instant. Hurlant de douleur, elle tomba au sol, la rotule broyée. Auparavant, personne n'aurait pu lui tirer dessus, les projectiles se désintégraient au contact de ses pouvoirs. Mais désormais, il n'y avait plus rien en elle. Rien d'autre que cette pitoyable faiblesse qu'elle abhorrait chez les humains.

— Ton… maître n'a jamais été le mien. D'ailleurs, dans mon cas, c'est un patron qui m'engage.

— Effectivement, parla une voix qu'Isabella n'avait jamais entendu. Tu as tout bien saisi, Bartavius.

Dans le champ de vision brouillé par la douleur d'Isabella, une silhouette apparut ; elle ne pouvait distinguer ses traits, mais sentait que c'était un homme d'âge mûr. Sa voix était celle d'une personne plus jeune, cependant, avec des accents sudistes assez marqués.

— Qui… Qui êtes vous ?

— Juste un simple professeur d'histoire. Bartavius, est-ce que tu l'as… ?

— Récupéré ? (La silhouette de Lenistoler sortit un objet de sa poche, et le présenta au nouveau venu) Il manque le contenu, mais c'est amplement suffisant pour trouver les autres « Fragments ».

De quoi parlent-ils ? Qu'étaient-ils venus chercher ?

— J'imagine – et le « professeur d'histoire » se pencha vers elle, mais pas assez pour qu'elle puisse voir son visage – que tu te demandes pourquoi nous ne sommes pas de ton côté ? C'est bien simple : nos objectifs étaient sensiblement les mêmes au début, mais ils ont divergé avec votre stupide plan de réincarnation.

Le mystérieux maître de Lenistoler décrocha ensuite son téléphone. D'où elle se trouvait, Isabella ne put que recueillir des bribes de sa conversation, comme : « ...Terminé, nous pouvons commencer l'opération... » ou encore « …Nous nous occuperons de son cas plus tard, et... ». Il finit par raccrocher, et dire :

— J'ai un cours d'histoire sur le feu. Je te laisse t'occuper des… détails ?

— Bien sûr, monsieur, répondit Bartavius avec déférence.

L'autre partit sans demander de restes, et Bartavius se tourna vers elle ; il la regardait avec le même air qu'il lui avait lancé lors de leur première rencontre dans les bas-fonds de Dal'Agard. De la pitié mêlée au dégoût. Finalement, Isabella se rendit compte qu'elle n'avait fait que singer les agissements de cet homme, ses habitudes et ses lubies. Car, ce qu'elle n'avait jamais eu, elle…

— Tu m'en vois navré, finit par dire le magicien en pointant le canon de son arme sur elle.

J'aurais aimé, pensa-t-elle en versant une dernière larme. J'aurais aimé être Élizabeth… Une dernière fois.

Le coup de feu résonna dans le champ. Les corbeaux s'envolèrent. Mais ce furent les seuls témoins de la fin d'une femme mourant dans le regret.

* * *

Bartavius essuya la poudre sur son canon. Décidement, elle se salit vite, ma parole ! Sa petite chérie était toutefois un de ses péchés mignons ; il s'en servait pour tout et n'importe quoi. Quelle était sa joie quand un de ses outils favoris était utilisé à la perfection !

Si seulement j'avais encore Synnaï… Haaaa… Que les crocs du Sinueux me percent si je ne le retrouve pas, il m'est tellement précieux. Oui, c'était le joyau de sa collection. Le Kaerla, équivalent du St Graal sur Mourn.

— C'est bon, t'as fini ? Pouah ! Ça schlingue un max, cette fumée !

Bartavius se tourna vers la voix ; Archibald Parmini, les mains et la bouche couverts de sang (sûrement pas le sien) s'avançait vers lui avec une démarche nonchalante, presque grotesque. Le nouveau venu se pencha vers le cadavre et le regarda sans rien dire.

— Tu souhaites le nettoyer ? questionna le magicien au Gris avec un ton détaché.

— Naaaan… Elle n'avait plus aucun pouvoir, et que des ennemis. Quel intérêt je pourrais gagner en la dévorant ?

Bartavius haussa des épaules, avant de plaquer sa main contre le sol ; immédiatement, des myriades de Runes s'échappèrent de sa paume pour entourer le corps tout frais, jusqu'à le couvrir entièrement. Une fois cette opération terminée, il claqua des doigts et le cocon s'enfonça lentement dans la terre comme un tison dans du beurre.

— Tu ne détruits pas le corps ? lui demanda Archibald

— Je la conserve pour plus tard. Qui sait ? J'en trouverais peut-être une utilité…

Son élève lui sourit ; un sourire carnassier, bestial. Aucune chance qu'un mage puisse étirer sa bouche de la sorte. Lenistoler l'observa d'un œil critique.

— Il est donc vraiment mort, n'est-ce pas ? lui demanda-t-il en tapotant ses mains pour chasser la poussière collée dessus.

Le faux Archibald se releva en souriant comme un dément.

— Quoi ? Tu voulais qu'il vive ?

— Il me faisait encore confiance. Un pion supplémentaire n'aurait pas été de trop.

— Ouais… Mais Archibald avait le pouvoir de brûler la magie, et donc les sorts. Sa Nature était trop chiante pour que notre projet aboutisse, alors le patron a envoyé une Vouivre des Limbes pour le terminer.

— La Nature de Parmini ne consistait qu'à générer et manipuler les flammes à comburant de dioxygène et d'azote, lâcha le directeur avec un ton sec.

La créature traîtresse grinça en ricanant, avant de répondre sur un ton malicieux :

— On dirait que tu ne savais pas grand chose, même sur tes propres élèves...

Bartavius faillit tiquer, mais se retint. Voyant que le directeur n'avait pas bronché, le faux Archibald haussa les épaules et continua :

— Celle de ton élève était à l'image de son tempérament : Elle brûlait. Pas seulement la matière, mais aussi les kìrrosì. Truc chiant quand on veut qu'un sort de réécriture massif soit lancé.

—...Mais la Vouivre n'avait pas suffi ?

— Nan. Donc le patron a eu une idée géniale : il savait ce que je pouvais faire, alors il m'a envoyé finir le sale boulot. Après ça, tout le monde n'y a vu que du feu. Même toi, tu serais tombé dans le panneau si le patron t'avait rien dit ! Ha ha ha !

Le magicien savait que cette créature disait la vérité : il n'y avait aucune différence, que ce soit pour le corps, l'esprit ou l'Âme, avec Archibald. C'était une copie parfaite.

Le change-forme ultime.

— Formidable, finit-il par lâcher. Quelle est donc la suite des opérations, si je ne m'abuse ?

— Ma sœur est sur Terre. On va la retrouver.

Sa sœur ? Pourquoi un membre de la famille de ce démon était-il important ?

— Et comment s'appelle-t-elle, si cela te sied de m'éclairer ?

Le visage du monstre se tordit en un sourire sardonique.

— Blake. Laura Blake.

* * *

Laura lisait un livre.

Comme tous les « jours », elle s'asseyait devant le trou noir, dans le Désert des Arbres-Murmures de l'Entre-Deux-Monde . Car c'était ici qu'on pouvait être le plus proche du monde réel. Mais c'était aussi ici qu'on souffrait le plus. Seulement, depuis quelque temps, l'atmosphère du lieu avait changé. Comme si l'autre côté avait été… déplacé autre part.

— C'est fou comme vous n'avez pas changé. Toujours aussi inconsciente.

Laura reconnaissait cette voix. Elle était celle de son bourreau, de son geôlier… et, paradoxalement, celle de son seul ami.

— J'imagine que tu n'es pas là pour me complimenter, n'est-ce pas, Schwarz ?

Une silhouette de fumée noire apparut devant elle, avant de prendre l'apparence de Yannis ; cette entité adorait la tourmenter de toutes les manières possibles, mais depuis peu, il utilisait ce stratagème pour abaisser les défenses de Laura. La première fois, cela avait fonctionné. Elle avait souffert.

Mais elle n'était pas dupe.

L'Enfant de la Chose souriait de toutes les dents de Yannis, les mêmes rides se formaient au coin de ses yeux. La même lueur d'amusement dans son regard. Mais derrière, on y décelait une faim sans nom, inexplicable.

— Allons, allons… (Il fit apparaître une chaise de nulle part, car il était maître en ce lieu) Est-ce comme cela que vous accueillez un vieil ami ? Vous me blessez, très chère.

— « Quiconque invite le serpent chez lui ne doit pas s'étonner lorsqu'il se fera mordre », récita-t-elle.

— Un adage ma foi fort peu utile, sachant que le serpent est toujours assez futé pour se dissimuler aux yeux des mortels. Mais je ne suis pas venu en serpent, cette fois-ci…

— Je t'écoute, et Laura ferma son livre, sur ses gardes.

L'Enfant sourit de plus belle, et fit apparaître une clé tordue, rouillée. Autour de celle-ci, un serpent se dévorant la queue s'enroulait indéfiniment.

— Je suis venu en libérateur : sachant que vous faites désormais partie de notre grande famille, il est de mon devoir de grand frère de vous laisser partir de la maison.

Laura regarda la clé, et demanda d'un ton sec :

— Où est le piège ?

— Ha ! Je vous donne la possibilité de retrouver la saveur de la vie, et vous me crachez au visage… (Il secoua la tête de Yannis, désappointé) Tss tss… Vous avez été trop gâtée, mais ça n'a plus d'importance.

Il plaça la clé dans la main de la jeune fille, avant de lentement lui faire refermer ses doigts délicats sur elle, et continua :

— Depuis toujours, je ne cherche que votre bonheur. Et je sais que le fait de marcher sur le monde vous importe plus que tout.

Laura lâcha un petit rire, tout en regardant la clé ; son cœur se serra.

— Cela ne sert à rien : tant que Synnaï est en vie, je ne peux retourner là d'où je viens.

— Et si ça n'était plus le cas ?

Laura se leva subitement, hors d'elle. Des cadavres décharnés jaillirent du sol pour attraper de leurs mains pourries les jambes, les bras de l'Enfant.

Mais celui-ci garda son sourire charmant, désarmant.

— Comment oses-tu ? cracha-t-elle.

— N'ayez point d'inquiétude, il n'est pas mort. Il est juste dans un autre espace-temps. Ainsi, la causalité qui vous retenait tous les deux s'est brisée. Depuis lors, très chère, vous avez enfin le pouvoir de revenir. N'est-ce pas merveilleux ?

Merveilleux ? La seule chose pour laquelle je serais revenue a disparu ; désormais, je serais de nouveau seule. Pourquoi m'évertuerais-je à vivre, si le seul délice qui me traverse en ce moment-même, c'est une mort, libérée de toutes attaches.

— Je vois que vous êtes encore indécise… (l'Enfant de la Chose claqua des doigts, et les cadavres disparurent ; comme toujours, Laura n'avait aucun moyen de le détruire) Mais il existe une solution pour pallier votre problème.

Sous l'effet de la force magique de l'Enfant, Laura se rassit immédiatement ; elle ne pouvait plus esquisser aucun mouvement.

— Je vous propose un marché : si vous voulez rentrer et avoir la chance de le retrouver, vous devrez obéir à un membre de notre famille. Il saura vous trouver.

— Je ne peux pas vraiment refuser, n'est-ce pas ? concéda Laura, sentant la colère lui conférer un sourire déformé.

— Si, vous pouvez. Mais ça ne vous servirait en rien ; maintenant que Synnaï et Yannis sont passés dans une autre dimension, vous n'avez plus d'ancre pour vous maintenir en forme. Je vous donne, disons… Hum… deux-mille ans ? Bien sûr, ça peut sembler énorme dit comme ça, mais nous savons vous et moi que cela ne représente rien ici…

Bien sûr, elle aurait pu refuser. Mourir de cette manière était sans doute la chose la plus facile, même si elle se doutait que l'Enfant profiterait un maximum du reste de sa détention pour la faire souffrir. Mais l'espoir, cette lumière l'attirait comme un papillon attiré par une flamme. Qu'est-ce qui était le mieux entre s'éteindre lentement, ou brûler de mille feux pendant un instant ou deux ?

La réponse était évidente.

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