Et depuis que tu es parti, tu as tout emporté avec toi. Ton ombre qui traînait près de moi s'est dissoute dans l'absence, laissant derrière elle un vide immense où mes mots s'échouent sans réponse. Est-ce que les barreaux son froids, autant que ce silence qui me glace ? Est-ce que les journaux disent vrai, ou n'ont-ils saisi qu'un reflet brisé de toi ?

Tu as disparu d'un seul coup, et pourtant, chaque jour porte ton nom en secret. Je crois que je te déteste, plus fort à chaque aurore, mais c'est une haine qui s'effondre dans le manque, une colère qui s'épuise à chercher ton visage parmi les ombres. À l'aube, parfois, je marche quelques minutes et malgré moi, une pensée pour toi s'accroche aux rayons du jour naissant. Est-ce que tu as froid ?

Tu m'as menti. Qui es-tu ?

27 jours que tu n'existes plus. 351 jours de mensonges. J'aurais voulu te secouer, hurler jusqu'à briser le mensonge. J'aurais voulu comprendre aussi. Tout ce temps à t'écouter sans entendre, à être là sans savoir. Et si ça avait été moi ?

L'incompréhension me ronge, elle me lacère plus profondément que la vérité elle-même. Je refuse d'y croire. L'image de toi imprimée sur du papier n'est pas celle que je porte en moi. Tout est flou, tout vacille – ton souvenir, ce que tu étais, ce que tu es devenu, ce que tu laisses et ce que tu voles. J'en veux à la Terre entière alors que tu ne l'es même pas. Et ma douleur, brutale et vive, se grave en moi comme un nom écrit à l'encre indélébile.