DANS UNE PIÈCE AMÉNAGER DERRIÈRE UNE BIBLIOTHÈQUE

Vendre son cul au plus offrant ...

Se faire battre presque qu'à mort ...

Supplier pour que celle-ci vienne ...

La voir s'échapper, piégé dans un enfer bien plus noir et sordide ...

Subséquemment, les souvenirs putrides de Noah et moi dans cette cave m'envahissent et me submergent. Ma rage, quant à elle, augmente de façon exponentielle. Ma psyché, mise à rude épreuve, déclenche mon besoin irrépressible de tuer. Tel une psychose latente endormi puis réveillé à chaque passage à l'acte. Au moins je ne vais pas devoir la réprimer aujourd'hui puisse que je dispose d'une victime expiatoire toute prête, installée sur ma table. Ho sensation exquise ! Car bien que le corps du tendre jeune homme soit encore chaud de vie, je peux dire avec certitude qu'avant la fin de cette nuit la peau de celui-ci sera aussi gelée qu'un pergélisol.

Que se passe-t-il ? Vous pensez peut-être que perd la tête ?

Attendez que je réfléchisse ...

Non, je ne la perds absolument pas. Je n'ai jamais été plus lucide que maintenant. Parce que comme une drogue ou un poison qui circule dans mes veines, je dois me laisser porter par mon désir de sang. Comme une démangeaison qu'il m'est impensable de ne pas gratter. Je me dirige vers le coin de la pièce mettant en route ma sound station avant de saisir ma trousse d'instruments. Ce divin contenant de cuir qui en l'ouvrant révèle mes jouets les plus tranchants luisant comme de véritable miroir dans la pénombre. C'est un bonheur inouï que de pouvoir les utiliser à nouveau depuis cette dernière fois avec Alyssa Monterosso.

Je ricane.

Décidément, les êtres humains sont vraiment tous semblables quoique l'on dise. Ils ont tous peur de la mort, même les plus courageux. C'est si décevant.

Quoi ? Vous ne pensez pas ou vous n'aimez clairement pas ce que je dis ?

Tout compte fait, peu m'importe votre état d'âme, après tout seul le mien compte.

Or, Célian est beau.

La proie parfaite.

Un superbe agneau sacrificiel n'objectant rien alors que l'on va sans aucun doute l'égorgé. En y pensant un frisson de satisfaction, me parcourt l'échine descendant jusqu'à ma queue. Mais je me reprends vite parce qu'en y pensant lui aussi ne durera pas longtemps. C'est presque dommage de devoir le tuer aussi vite, car il a l'air d'un ange. Ses cheveux blonds, trempés de sueur, ondulent d'eux-mêmes faisant ressortir la terreur dans ses yeux bleus lagon.

La voix harmonieuse de Saro sort de l'enceinte sur un "Please" envoûtant.

Please let me be the promise that you keep / Laissez-moi être la promesse que vous tenez

Offering my soul for something real / Offrir mon âme pour quelque chose de réel

A sacrifice to feel / Un sacrifice pour ressentir

Please let me be the weakness in your knees / Laissez-moi être la faiblesse de vos genoux

Part me from my heart, my fate is sealed / Que mon destin soit scellé

A sacrifice so I can feel / Un sacrifice pour que je puisse sentir

En "repeat" sur le lecteur, je sais que la chanson ne s'arrêtera pas tant que Célian n'aura pas soutenu son dernier soupire. C'est comme s'il me suppliait lui-même de le constituer comme une âme à offrir.

Je m'approche doucement de lui caressant d'abord les lèvres, puis la joue. Ses larmes redoublent et s'écoulent d'elles-mêmes, car il semble que le produit que je lui ai injecté continu d'accomplir son œuvre.

Je soupire, penche la tête et susurre à son oreille :

- Ne t'inquiète pas mon beau se sera long, très long.

Un sursaut fait bouger involontairement son corps de frayeur.

J'éclate d'un rire glaciale et rétorque sarcastique.

- Ton instinct de survie semble parler pour toi mon cœur.

Délicatement, je pose mes lèvres sur les siennes, le léchant à petit coup de langue avant d'ouvrir ma pochette pour prendre une paire de ciseaux.

S'il a sans cesse été dit que l'attente augmente la jouissance, à cet instant, vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point cela peut-être vrai. Au ralenti, je tourne autour de la table me demandant ce que je devrais couper en premier. Mes pas sont discrets, ils ne s'entendent presque pas jusqu'à ce que je m'arrête au pied de la table.

Je m'avance vers les jambes de Célian ficelées de chaque côté de la table et commence à découper lentement un pan de son pantalon. À part, le timbre de Saro d'un érotisme morbide, seul le chuchotement des ciseaux sur le tissu se fait entendre.

La découpe en arc de cercle selon les coutures du vêtement laisse apparaître progressivement une peau imberbe, aux allures de porcelaine délicate presque translucide. Mon cœur commence à battre un peu plus vite alors que j'éventre autant le pantalon que le sous-vêtement du naïf jeune homme. Exposant alors sa virilité à mon regard, je ne m'arrête pas et termine part tailler en pièces d'un contentement pervers l'ensemble de ses habits.

Après quelques minutes Célian, termine nu, plusieurs pièces de tissu en lambeaux sur le sol.

Je souris.

Religieusement, je dépose les ciseaux à leur place exacte afin de contempler la toile vierge quasi parfaite qu'est Célian. Le contraste sang, peau claire sera tellement délectable.

Je souris à nouveau.

Euphorique, je frappe des mains.

Je me dépêche d'enfiler ma sur-blouse, mes lunettes et mon tablier de protection avant d'attraper mon scalpel.

Extatique, la lame glisse sur le torse de célian tel une plume sur un parchemin. Les mots en lettres cursives apparaissent sanguinolents.

" Si ...

Je respire.

ton ...

me lèche les lèvres,

œil ...

frisonne,

droit ...

ricane,

te ...

mords mes lèvres,

pousse ...

observe la souffrance de ma proie,

à ...

m'applique,

mal ...

me libère au fil des mots,

agir ...

soupire de contentement,

arrache-le ...

m'arrête un moment,

et ...

pour mieux recommencer,

jette-le ...

afin m'approprier son corps,

loin de toi . "

son âme.

Je suis un porteur de leçon ... Que dis-je, je suis un porteur de mort.  

Si vous n'y croyez pas encore rendez-vous bien plus tard.