L'a Mer
de Tristan Kopp (The old one)
Dans mes litres de chair et de fluides pâteux
Je retiens une mer aux remous fabuleux ;
De formidables monts qui gonflent en tremblant,
Debout, les bras au ciel sur leur tête croupie ;
Et l'horrible fracas qu'ils font en retombant
Affole les pécheurs sur les bateaux de drague.
Ces titanesques flots, en contemplant leurs plis
On croirait voir la mer entière en une vague.
On ne peut y trouver de jetée, plage ou port
Ni d’îlot fabuleux aux criques nimbées d’or,
Et pourtant c'est sans fin que sur ce monde d'eau
De longs vents démentiels rugissent leur ivresse.
Le ciel sert de linceul, l'horizon, lui, est clôt ;
Je n'y ai jamais vu de rivage y germer.
Les navires perdus dans le soleil qui baisse
S'y cognent en paquets de gréements englués.
Je marche en clopinant ; le rythme de mes pas
Fait changer la marée du flot qui est en moi.
Cependant que je croise un ami au hasard
Et qu'il s'enquit, civil, de mes humeurs présentes,
Je songe à l'ouragan qui remue dans le noir.
Je songe à l'ouragan. Un ouragan, que dis-je ?
Au ballet prodigieux de tornades dansantes
Dont le roulis câlin me donne le vertige !
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