La rentrée

2 minutes de lecture

Dans sa jolie jupe écossaise, Julie se sentait à l'aise. Ce matin, l'élégante maîtresse franchissait à son tour les grilles de l'école. C'était sa toute première fois. Jeune enseignante, elle venait d'accepter un poste dans un village perdu dans les Alpes Lémanes. Ses mèches brunes dévalaient en cascade sur ses épaules sous le regard attentif de Paul. Camille, sa poupée, faisait son entrée chez les grands en CP. En papa attentionné, il l'observait faire ses premiers pas. Il fut charmé de découvrir que Julie l'accueillait avec bienveillance. Il venait en un battement de cil de se noyer dans ses yeux verts. Sans le vouloir, il dévorait ses lèvres ourlés d'un rose tendre. Dans sa bouche, des mots réconfortants pour les enfants se deversaient tout en prenant soin de rassurer les parents. Cette rencontre si banale en ce début septembre allait prendre en cette année scolaire une tournure des plus charmantes.

Camille adorait les contes de fées que papa lui écrivait et les appréciait d’autant plus au coucher quand il venait les raconter assis au bord de son lit. Pour la petite fille, il devenait un magicien et d'un claquement de doigt faisait vivre tous ses personnages sortis de son imaginaire. Il y avait le bon Robert, le roi du dictionnaire. Il avait toujours le bon mot pour satisfaire sa curiosité. Son compagnon, un dragon au doux nom de Léon était un sacré polisson, casse cou et maladroit. Quand il ouvrait la bouche, il mettait le feu aux cahiers. Quelle idée d'être aussi bavard, aussi on lui interdit l'accès de la bibliothèque à son plus grand regret. Paul avait dû trouver une solution, Camille ne voulait pas d'une telle puniton pour Léon le dragon. Alors, son papa sortit de sa boîte à idée, un chevalier que l'enfant prénoma Pierre. Il lui confectionna un bouclier pour protéger les bouquins posés sur les étagères. Pierre et Léon devinrent inspérables et un duo prenait vie d’un commun accord, prêt à relever des défis et accomplir des tas de missions.

En attendant dans cette matinée, où le soleil accompagnait les têtes blondes pressées de découvrir l'heure de la recrée, une jeune femme patientait. Dans cette école: une seule classe. Les fenêtres étaient tournées vers les alpages où les vaches dessinaient dans les pâturages, des tâches colorées. On pouvait entendre teinter les cloches de la rentrée.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Attrape rêve ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0