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Par la suite, d’autres invités se succédèrent. Je les ignorais, car tous très polis et respectueux. Je regrettais le premier. J’avais apprécié ce regard d’envie si troublant.

Un matin, quelle ne fut pas ma surprise en reconnaissant Arthur ! Lui ne parut pas étonné, car tous savaient dans la bande ma cohabitation avec William. Cette fois, je m’assis avec eux. Nous avons parlé comme des copains. De temps en temps, la conversation dérapait et ils se mettaient à parler d’un de nos camarades en termes très crus. Apparemment, la plupart de la bande était gay. Les filles ne s’embêtaient pas de leur côté. J’étais le naïf qui n’avait rien compris !

Après son départ, je questionnais William.

— Il n’y a que des pédés dans la bande ?

— Oui, sauf toi, car tu ne le sais pas encore !

Devant ma tête prête à exploser, il reprit :

— Oh ! Je rigole ! Bien sûr que non ! Nous nous sommes regroupés par sympathie. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait plusieurs gays ou des personnes sensibles à la cause.

— Mais moi ?

— Toi ? Toi aussi ! Je t’ai trouvé sympa et tu n’es pas homophobe ! Tu es indifférent au sexe, complètement !

Il avait raison ! Ce qu’il ignorait, c’est que cela bougeait au fond de moi. Je trouvais ces garçons de plus en plus sympathiques et intéressants. Je n’osais pas encore le mot d’attrayants, encore moins d’attirants.

***

Cet été là, nous sommes partis, une bonne quinzaine, en Corse. Entre randonnées, baignades, farniente, il y en avait pour tous les goûts. Je fus surpris par le nombre de couples ! Nous étions cinq à rester célibataires et un seul couple était hétéro !

Je partageais la tente de William. Les nuits étaient chastes, car les toiles laissent passer tous les bruits. J’avais considérablement évolué. Pour la première fois de ma vie, j’ai vécu en short et en t-shirt, acceptant d’exposer mon corps au soleil. Parfois même, je n’étais qu’en slip de bain.

Les premiers jours, les regards de mes amis et amies m’embarrassaient. Puis, je n’y pris plus garde tellement les gestes érotiques étaient constants. Je ne me rappelle plus le premier qui osa, mais plusieurs fois des mains m’effleurèrent les bras, les jambes, les fesses. Il m’était impossible de m’insurger dans cette ambiance de liberté. Je me laissais donc faire, puis m’y habituais. Je pense qu’à la fin du séjour, j’avais le même comportement que les autres.

La chaleur, la promiscuité amicale et bienveillante avaient allumé en moi des plaisirs inconnus. En rentrant et en reprenant nos séances cinématographiques, je ne réagissais plus par l’indifférence, quels que soient le scénario et le sexe des protagonistes. J’essayais de dissimuler mes gonflements à William, redoutant un gentil sarcasme.

***

Un soir, William me proposa une soirée entre potes. Arthur et Romain se joignirent à nous. Je découvris le genre de soirée quand je vis mes trois compères sur le canapé accompagner les acteurs du film. Je n’avais jamais assisté à une telle scène. Leur nudité en main, ils commentaient l’action, vibrant aux passages les plus chauds. Je n’avais jamais vu un sexe d’homme, encore moins en érection, encore moins comme objet de discussion et de manipulation. L’année précédente, je crois que je me serais évanoui. Là, je regardais, avec un mélange de gêne et d’admiration. Leurs membres vigoureux n’étaient pas vilains à contempler, car si vivants. Leurs commentaires virils étaient entrainants.

— Allez, Nicolas, ne fais pas ta mijaurée !

— On en a vu d’autres ! Viens t’amuser.

L’ambiance m’avait chauffé. Je connaissais leur gentillesse et leur respect. Je crois que j’appréciais aussi leur amitié. Muni comme eux de mouchoirs, je les rejoignis, le front rouge, mais ce n’est pas cela qu’ils regardaient.

— Yo, tu nous avais caché cette merveille !

— Tu es sûr que tu n’as pas besoin d’aide ?

Leurs encouragements me mirent dans leur rythme. Les garçons sur l’écran y allaient avec entrain. Les soulagements furent presque simultanés. Ils rigolaient en s’essuyant, s’aidant mutuellement. J’étais donc le seul à ressentir ce mélange de honte et de satisfaction ?

La sonnette retentit et Arthur alla chercher les pizzas sans même se cacher le sexe. J’apercevais le livreur, montrant un intérêt interrogatif pour les paires de fesses qui circulaient librement. Je rejoignis Arthur pour l’aider. Ce ne fut qu’une fois la porte repoussée que je me rendis compte que je venais de m’exhiber nu devant un inconnu. Le plus étonnant est la petite fierté que je ressentais.

Le programme devant reprendre après l’entracte, aucun ne jugea utile de se revêtir. Je circulais parmi mes amis, ne pouvant m’empêcher de détailler leurs attributs.

— Alors, Nicolas, tu admires ? Tu peux toucher pour vérifier la qualité !

De tels propos me produisant une réaction, je filai à la cuisine, le provocateur étant déjà passé à autre chose. Le deuxième acte me vit participer et accompagner du regard mes comparses. J’étais pleinement avec eux. Un petit repos et le troisième acte enchaina. À ma stupéfaction, je fus le seul à achever, sous les acclamations. Plusieurs mains me félicitèrent.

Une fois nos camarades partis, vêtus d’un simple slip, nous remîmes un peu d’ordre avec William. Il ne fit aucun commentaire. Durant la soirée, j’avais particulièrement admiré sa touffe de feu et ce qui en surgissait !

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