1
NdA : aux échecs, on dit qu’un joueur est en zugzwang quand il a le trait et qu’il est obligé de jouer un mauvais coup (coup perdant ou menant à la partie nulle — Zugzwang : mot allemand signifiant Coup Forcé, Zug = Coup, Zwang = Forcé).
_______________________
Tous les cinq ans, à la lune rousse, avait lieu au cœur de Brocéliande le plus grand rassemblement de mages de Bretagne. Illustres enchanteurs, druides et autres jongleurs de l’antimatière se retrouvaient en colloque pour discuter de problèmes pratiques, éthiques et métaphysiques. Chaque participant tentait d’y briller par sa maîtrise des arts éthérés. La réputation d’un magicien lui était chère et il pouvait la défendre jusqu’à la mort. Parfois même après. Bien entendu, certains sorciers ne perdaient jamais cette occasion pour tenter quelque fourberie en vue de ternir l’image d’un concurrent. C’est pourquoi seuls les meilleurs se présentaient au Concile quinquennal.
Cette année, un Conseil extraordinaire devait se réunir afin de nommer un remplaçant au légendaire Ursul Trismégiste, archimage disparu prématurément lors d’un accident de téléportation. Une tragique erreur de quelques mètres l’avait rematérialisé au milieu de son feu de cheminée au lieu de son fauteuil préféré.
Dès lors, nombre de postulants se bousculèrent pour briguer le prestigieux siège d’archimage au Conseil. Parmi eux figuraient trois enchanteurs de renom, aux méthodes et réputations sulfureuses : Vertulian l’Outrecuidant, Euphorbion le Ribaud et Phalangstène le Murmurant. Chacun, à sa façon, se prépara à affronter l’épreuve de la grande sélection.
Annotations