12 Décembre 2017 – 16h32
Galerie Lafayette – Paris
Plus que 12 jours avant Noel. Enfin plutôt 13. Ma famille n’étant pas religieuse, les dates n’avait pas vraiment d’importance. Et les Seguin étant réputé pour leur impatience et leur amour des cadeaux, sa famille finissait généralement par ouvrir les cadeaux le 24 au soir, ou le 25, très très tôt le matin. Donc, 12 jours avant Noel. Et je n’avais toujours aucun cadeau. J’avais passé chaque moment de libre ces derniers jours en compagnie de Gabriel. Au moins une fois par semaine, nous nous rendions à la brasserie de la Sainte-Croix, ce qui était entrain de devenir une quasi-tradition. Et en plus nous nous retrouvions pour prendre un café, ou encore faire une balade quand le temps nous le permettait. Quand j’avais un jour de congé, je passais au garage le midi pour pouvoir manger avec Gabriel, et je connaissais maintenant tous ses collègues, et je leurs apportais le café quand je venais. J’appréciais beaucoup Libby, la patronne aux allure de top model qui cachait bien son côte requin derrière des talons de 8 centimètres et du parfum hors de prix. Il y avait aussi Vincent, un grand bonhomme au ventre à bière et au rire communicatif. Vincent avait une cinquantaine d’années et selon Gabriel, c’était le plus ancien employé du garage, et il avait la confiance totale de la patronne. C’est aussi lui qui avait convaincu Libby Lund de prendre un apprenti sans diplôme aucun dans son garage à la réputation d’excellence. C’est grâce à Vincent que Gabriel avait obtenu ce travail il y a cinq ans, et mon ami vénérait littéralement le sol ou Vincent marchait. Ce qui bien évidemment me donnait encore envie de me rapprocher de l’homme.
Mais pour le moment, ma principale préoccupation était quoi choisir comme cadeaux de Noel. Je savais déjà quoi offrir à mes parents, un abonnement au théâtre pour deux valable 1 an. Et peut être un livre ou deux pour compléter. Pour Benjamin, un pull. Pour Emilie, un abonnement à la revue Prescrire. Il ne me manquait plus que les cadeaux pour mes deux cousines Eliane et Charline. Pour les enfants, je me contenterais de signer les cartes, me mettant en commun avec mes parents, comme je le faisais depuis toujours. Je ne sais pas si s’était dut à mon statut d’homme, à mon statut d’homosexuel ou simplement à un manque cruel d’imagination de ma part, mais j’étais incapable de trouver des cadeaux adaptés pour mes cousines. Pour Zoé, c’était plus simple, elle m’envoyait juste un message avec son souhait de cadeau environs un mois avant Noel. Et elle avait toujours le cadeau parfait pour moi, sans que je lui demande. Les femmes était décidemment des créatures incroyables.
Voyant mon était de panique à l’idée de choisir des cadeaux pour mes cousines, Gabriel avait proposé qu’on se fasse une virée shopping, lui devant toujours choisir les cadeaux pour ses sœurs et Dina. Je m’étais évidemment empressé d’accepter : Gabriel avait toujours eu bien plus de gout que moi.
Nous avions donc décidé de nous retrouver aux Galerie Lafayette après le travail pour essayer de dénicher des perles rares. En arrivant au point de rendez vous légèrement en retard, je trouvais Gabriel, assis sur un banc, les mains dans les poches, la tête en arrière. Je m’assis à côte de lui en lui demandant :
_ Fatigué ?
Gabriel avait en effet de grosses cernes sous les yeux. Il me répondit :
_ Je n’ai pas très bien dormi hier.
Ce n’était pas rare que Gabriel souffre d’insomnie, et il abhorrait plus souvent que ce n’était sain des cernes violettes et un air épuisé. Le médecin que j’étais mourrait d’envie de poser des questions, de savoir pourquoi. Je voulais faire des examens et trouver un remède pour soigner mon ami. Mais en tant qu’ami, je savais que ce genre d’intrusions serait mal prise. Alors, je me contentais de filer à Gabriel des vitamines et d’insister jusqu’à reddition pour raccompagner Gabriel chez lui après nos sorties. Gabriel habitait à Vitry-sur-Seine, dans un quartier plutôt éloigné de la gare, c’est-à-dire loin de l’hôpital, et pourtant, il faisait toujours le trajet pour venir me voir. Le plus souvent, il s’endormait dans la voiture, et alors je faisais parfois de long détours pour le laisser dormir tranquillement.
Nous arpentâmes le grand magasins pendant au moins trois heures, trouvant tout leurs cadeaux. Alors que j’étais entrain de payer pour la montre que je comptais offrir à Charline, qui comme ça mère était incapable d’arriver à l’heure, je surpris Gabriel entrain de regarder un bracelet en vitrine avec envie. C’était un bracelet assez simple, en nylon, avec une ancre de bateau en guise d’attache. Le bracelet existait visiblement en plusieurs couleur, et je vis même Gabriel, retourner délicatement l’étiquette afin de lire le prix. Me détournant de Gabriel, je rangeais l’information dans un coin de ma tête. Après tout, je n’avais toujours pas de cadeau pour Gabriel et bien que celui-ci ne porte jamais de bijou, j’étais sure que le bracelet lui irais parfaitement. Et puis j’aimais bien l’idée de m’ancré à Gabriel. Oui, j’étais à ce point là.
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