Restaurant l’Antre-Potes – Paris

J’avais finalement un rendez-vous avec Thibault de Gaydar. Nous devions nous retrouver dans un restaurant du Faubourg Saint-Antoine, dans le douzième arrondissement. Lorsque j’arrivais, Thibault me fit un signe de la main depuis la table où il était déjà installé et je le rejoignit. Thibault se leva à mon approche et me fit la bise sur les deux joues, s’attardant un peu plus que nécessaire. Je m’assit et nous commandions nos plats avant d’entamer la conversations. Je commençais à avoir l’habitude de ces premiers rendez-vous, et je dirigeais la conversation vers nos boulots respectifs pour essayer de tâter le terrain. Thibaut répondit vaguement à mes question sur son travail ayant surtout des plaintes à propos des élèves, des parents, du gouvernement… en bref, critiquant tout ce qu’il pouvait critiquer. Le repas se poursuivit et je passais la plupart du temps à écouter en hochant la tête, riant en mon fort intérieur des tirades enflammées de mon partenaire d’un soir. Je passais aussi une bonne partie de la soirée à envoyer des regards d’excuses au serveur alors que Thibault critiquait le moindre de ces faits et gestes, sans même baisser d’un ton. Lorsque l’heure du dessert arriva, je déclinais le plus poliment possible, et payais ma part de l’addition avant de sortir du restaurant.

Sans un regard pour Thibault, je me dirigeais vers la station de métro la plus proche, profitant de la balade. L’hiver était plutôt froid cette année et bien que nous n’ayons pas eu de neige, les températures dépassaient rarement le zéro. J’adorais le froid, mais je savais que Gabriel le détestait. Une fois installé dans la rame, je sortis mon téléphone et vis que j’avais reçut un message de Gabriel : Alors, ce rendez vous ? Souriant pour la première fois de la journée, je lui répondais : Mortel. Gabriel me répondit dans la minute : Tu veux que je vienne te remonter le moral ? Je peux apporter du vin ? J’acceptais sa proposition et lui donnais rendez-vous chez moi dans une heure.