Chapitre II : … à l’orée du bois …
Elle était belle, il se sentait tellement laid, lui l’éternel condamné.
Pourquoi voudrait-elle l'accompagner dans son horrible prison d'acier ?
Il l'attrapa sans la prévenir et tout son être se mit à trembler.
Les gredins l’appelaient le monstre, lui ne voulait surtout pas l'effrayer.
Ses griffes se rétractèrent quand elles effleurèrent sa peau rosée.
Une goutte de sang perla le long de son bras à son grand désarroi.
Il venait de blesser celle qu'il s'était promis de protéger cent fois.
Fabuleuse, il l'observait chanter avec les oiseaux à l'orée du bois
Caché derrière le grand chêne sacré, il l'admirait depuis des mois.
Cette femme aux courbes si généreuses provoquait en lui tant d'émoi.
Il ne parlait pas de peur de voir son corps s’agiter au son de sa voix
La belle ne se débattait pas, elle se contentait d'être sa proie.
Lui, dans sa peau de bête enveloppait la somptueuse biche aux abois.
Devant sa détresse, ses battements de cœur s'emballèrent, pauvre roi
Prisonnier d'un sortilège, deviendrait-elle sa fée de bon aloi ?
Il aperçut un instant son reflet, sa laideur l'horrifia, le drame.
Comment une si merveilleuse femme pourrait-elle rompre le charme ?
Un soupir échappa, l'histoire de sa vie devenait un mélodrame.
Encor ce soir, le mélomane maudit jouait une mélodie infâme.
Le scélérat banda ses yeux d'un foulard, ne voulant pas voler son âme.
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