Chapitre III : … il l’emporta …
Elle suivit son ravisseur sans regret, se sentant en sécurité.
Aurore n’avait pas peur, en secret, la belle rêvait de liberté.
En douceur, il l'avait kidnappée et sans le savoir ainsi délivrée
D’un univers sans couleurs dans lequel elle allait à jamais se faner
Parce que dans la noirceur de ces cœurs envieux, on l’avait négligée.
Elle effleura son visage du bout des doigts avec délicatesse
Et découvrit un subtil duvet où elle s’égara avec tendresse.
Était-ce une barbe naissante dans laquelle se perdait sa caresse ?
Son index glissa sur le bord de ses lèvres, elle ressentit l'ivresse
De pouvoir fuir dans les bras d'un inconnu, une merveilleuse promesse.
Faudrait-il se parler pour se comprendre ou bien se voir pour s'apprivoiser.
Un battement de cœur ne serait-il pas aussi fort qu'un mot échappé ?
Un simple geste offert sans un bruit ne suffirait-il pas pour rêver ?
Un souffle léger déposé sur une joue pour enfin apprécier
L'autre tel qu'il serait chaque jour, un être à part, sans jamais le juger.
Pour combien de temps la priverait-il de la vue ? Ça lui importait peu.
À cet instant, ses pensées voyageaient au gré du vent dans ses longs cheveux.
Les soubresauts imposés par le chemin accompagnaient leurs pas chanceux.
Qui les conduisait allégrement par monts et vallées vers de nouveaux cieux.
Elle ne désirait qu'une seule chose, vivre un conte merveilleux.
Dans cette nuit d'été, les fantômes du passé s'effaçaient lentement
Ils ne seraient bientôt plus qu'infimes poussières balayées par le temps.
À présent, ils ne craignaient plus les paroles calomnieuses des gens
Leur avenir n'était pas tracé, ils le dessineraient secrètement.
C'était ainsi qu'Aurore concevait leur évasion dorénavant.
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