38. Fixer une date.
Le retour de Venise eu lieu en début d’après-midi, un jour de semaine, le couple se débrouilla avec les transports en commun pour réintégrer l’appartement de Bertrand.
— Enfin de retour… Ce voyage était fabuleux, Bertrand.
Il l’enlaça et lui caressa le dos avant de lui répondre,
— Oui, fabuleux, c’est bien le terme ma chère fiancée et future maman !
Il la serra fort dans ses bras puis lui dit, au creux de l’oreille,
— Je veux le crier au monde entier, Adèle.
— Attendons la visite chez le gynéco dans deux semaines pour annoncer le bébé.
— D’accord, mais pour le mariage, tu es toujours ok ?
— Oui, Bertrand, je veux être ton épouse officielle ! Tu es toujours preneur pour le mois de juin ?
— Oui, mais fin du mois, ce sera plus facile pour les examens de Camille qui est en rhéto… où alors, fin mai ; juste avant les examens ?
Ébahie, elle se décolla de lui et lui dit,
— Hé, mais c’est dans moins d’un mois ça, c’est encore plus rapide !
Il fit une moue sceptique, Adèle fronça les sourcils et lui dit,
— Un mariage, ça se prépare un minimum, Bertrand !
Sûr de lui, il rétorqua,
— Si on va à Las Vegas, c’est fait en quinze minutes et on peut être marié par Elvis Presley !
Elle éclata de rire,
— Noooon, pas Elvis !
— Elvis ou quelqu’un d’autre, pas de souci ! Il nous suffit d’envoyer les papiers demandés et d’aller jusque-là… Et hop, c’est fait !
Elle le regarda, songeuse,
— Tu veux vraiment te marier là-bas ?
Il éclata de rire et la rassura,
— Non, j’ai envie que ma famille soit présente. Là-bas, c’est trop impersonnel.
— On pourrait organiser quelque chose de très intime, avec la famille proche.
— Oui, et ça, ça pourrait être rapide, non ?
— De fait, mais…
— Tu trouves que je suis trop impatient, c’est ça ?
— Ben… Un peu… Oui !
— On peut aussi faire les choses en deux temps.
Un peu perdue, elle lui demanda,
— Euh, c'est-à-dire ? Tu parles de quoi là ?
— Le mariage civil rapidement et le mariage religieux avec tout le grand tralala en été.
Adèle réfléchit tout en hochant positivement la tête, Bertrand sourit, lui caressa la joue et lui expliqua pourquoi il désirait un mariage aussi rapide.
— En fait, mon plan, derrière ça, c’est qu’on puisse annoncer la grossesse lors du mariage civil.
Adèle ne sut que dire, un sourire illumina son visage. Bertrand l’embrassa puis lui demanda,
— Alors, t’en pense quoi de mon petit plan ?
— Que du bien… Comme ça, on sera sûr pour le bébé. Et, oui, ce sera bien de l’annoncer à ce moment-là !
Le couple savourait encore le retour de leur City trip lorsque Camille déboula dans l’appartement de son père. Fébrile, elle demanda,
— Alors, c’était comment ? Vous avez aimé ?
Son regard passait de son père à Adèle, rapidement. Elle retenait sa respiration. Son père lui dit,
— Hé, Camille ! Respire ! Tout s’est bien passé, Venise est toujours aussi belle et les restaurants, toujours aussi succulents.
Un peu dépitée par leur comportement qui ne semblait pas avoir changé, Camille soupira puis leur sourit tristement, indiqua qu’elle allait déposer ses affaires dans sa chambre et qu’elle allait probablement étudier après avoir mangé avec eux.
Pour elle, Venise n’avait pas eu l’effet escompté ; ils n’étaient pas fiancés… Sinon, ils auraient été tout fou et fiers de le lui dire.
Le couple la regarda se retourner, interpellé par l’humeur maussade de Camille. Bertrand fit un clin d’œil à Adèle qui comprit le message.
Lors du repas du soir, Camille restait un peu triste et songeuse, Bertrand l’interpella,
— Alors, Camille, les examens, c’est pour quand ?
— Début juin papa, comme tous les ans…
— Mmh, ça devrait le faire alors, répondit Adèle
La curiosité de Camille fut piquée, mais la déception la minait toujours.
Adèle se leva de table en indiquant qu’elle allait chercher le gâteau qu’elle avait confectionné l’après-midi même. Une fois de retour, Adèle se réinstalla et interpella Bertrand,
— Alors, on lui propose quoi ?
— Ben, je t’attendais ma colombe…
Camille leur demanda
— Me proposer quoi, pour quoi ?
— Eh bien, Camille, serais-tu disponible pour un weekend mi-mai ou fin mai ?
— Quoi ? Vous voulez qu’on voyage ensemble avant les examens ? Je dois réviser, moi !
Devant la mine déboussolée de sa fille, Bertrand lui répondit,
— Non, c’est pour autre chose ma fille… Et je trouve que tu n’es plus aussi attentive et observatrice qu’à l’accoutumée…
— Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes papa ?!
Bertrand regarda Adèle, les deux gloussèrent de rire puis Adèle mit sa main gauche ornée de la bague que lui avait offert Bertrand, sous le nez de sa future belle-fille.
Camille regarda la bague et resta bouche bée puis finit par articuler,
— Vous êtes fiancés ?
Elle regarda son père et lui demanda,
— C’est toi qui as fait la demande ?
— Oui, ma puce, c’est moi qui ai proposé à Adèle de m’épouser… Et elle a accepté !
Devant les questions de sa fille, il expliqua, en gros, la façon dont il avait fait sa demande, occultant le fait qu’Adèle soit enceinte ; ils gardaient cela pour plus tard.
— Et donc, nous prévoyons de nous marier civilement en mai.
Camille se leva et fila embrasser son père puis Adèle.
— Oui ! Oui ! Je suis libre ! C’est génial ! Rapide, mais génial.
Subitement, elle se tut puis demanda à Adèle :
— Tu auras le temps de trouver une robe ?
Adèle regarda Bertrand puis répondit :
— Pas pour une belle robe de mariée typique, mais j’aurais plus de temps pour le mariage à l’église en été.
Déboussolée, Camille leur demanda,
— Attendez, vous allez faire les deux… Avec plusieurs mois d’intervalle. On peut faire ça ? Ce n’est pas tout le même jour, normalement ?
— Non, on n’est pas obligé Camille, Précisa son père.
Bertrand prit la main d’Adèle dans la sienne et ajouta :
— Mais comme ça, en mai, Adèle et moi, nous serons déjà officiellement mariés.
Rassurée, Camille sourit. Elle observa son père et sa future belle-mère qui se regardaient amoureusement et sentit quelques larmes de bonheur poindre au coin de ses yeux ; son rêve allait se réaliser.
***
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