ⅠⅩⅠ - Y'a le feu au lac
Et c'est ainsi qu'un gentleman et sa compagne se retrouvèrent à embarquer en vitesse à bord de l'Insouciant.
Déjà 10 nuits s'étaient écoulées depuis leur départ. Le mal de l'aire de Sereine s'était répandu —un nombre de fois qu'on ne compte plus— avant de finalement trépasser, dans un final fort mouvementé.
Lorsqu'elle n'était pas indisposée, elle avait trouvé le temps de visiter le navire. De l'enfers fumant des machineries, jusqu'à la nacelle de la vigie pour toucher le fière pavillon. Elle avait fendue le vent, haut perché sur la proue. Mais sa plus plus grande fierté fut de tenir le gouvernail – le capitaine ne manqua d'ailleurs pas de la féliciter en personne pour sa conduite 'insouciante', dit-il très poliment.
Pendant ces tristes épisodes, Arsène, l'œil mauvais, n'avait cessé de scruter l'arrière ciel, lorsqu'il n'était pas en train d'écrire frénétiquement. Ce qu'il craignait le plus, fut que le Rapace n'ait dépêché des aéronefs à leur poursuite.
Mais au bout de quelques semaines, il se rassura ; l'Insouciant semblait bien trop rapide, et sa gouverne bien trop chaotique, pour qu'ils puissent être rattrapés.
D'ailleurs, selon des prévisions forts optimistes, ils leur restaient encore 4 semaines avant d'arriver à destination: le pays des guerriers.
Il avait enfin terminé les premières pages de son histoire, et celle qu'il lui restait à écrire, n'attendait qu'à arriver.
C'était par cette belle nuit à trois lunes, par un temps calme, et des vents complaisants, que ronflaient en cœur les matelots. Le navire filait droit. Le barreur, une jeune recrue, avait été désigner pour être le capitaine de nuit. Il exhibait fièrement sa casquette, admirant le magnifique ciel parsemé d'étoilé,allumé de deux lunes et divisé par un anneau.
Mais le brouillard, se levant à pas feutré, avait embué le ciel et englué l'aéronef.
Ce fut dans se climat brumeux, que venu de bâbord, un terrible choc ébranla le vaisseau. Arsène en tomba de ses rêve. Et c'est face contre terre, qu'il commença douloureusement à cogiter – avaient-ils été rattrapé ?
C'est en sentant la portance de l'appareil s'envoler peu à peu, que Sereine et Arsène débarquèrent affolés sur le pont du bâtiment. Les yeux levaient, ils ne purent qu'assister impuissant à la réalité: un immense Alérion blanc avait embroché le ballon principale, et comme le dit si bien le proverbe, ce n'est que quand on le perd, que l'on se rend compte de sa nécessité. Ainsi l'air s'enfuyait, avide de liberté, dans un sifflement moqueur.
Et tandis que le narval ailé se débattait avec la carcasse du dirigeable, les navettes passaient entre les mains des plus riches et des plus rapides, et les bouées gonflables était le lot de maigre consolation.
Sereine et Arsène ne furent pas assez rapides pour en avoir ni l'un, ni l'autre – mister ayant voulu sauver son chère oisillon, ainsi que sa paperasse... En dessus d'eux, dérivait les heureux chanceux, dans de petites nacelles ballonnées, ou ballottés par une ou deux bouée – question de flottabilité.
Le vaisseau se rapprochait de plus en plus de sol. Arsène, abandonnant toute logique, se raccrocha à la non-science:
— Sereine, c'est le moment parfait pour un de tes tours de magie, sauve la situation !
— Ma magie est plus dur que tu ne le crois à utiliser, il ne suffit pas de claquer des doigts pour pouvoir faire n'importe quoi... Il y a des règles, des conditions scénaristiques.... c'est compliqué, il faudrait que-
— Oh, c'est vraiment très intéressant tout ça, tu pourrais m'en dire plus ?, pendant les 5 dernières minutes de ma vie, je meurt d'envie de savoir comment ça marche autour d'une bonne tasse de thé, thé que je ne pourrais pas boire de toute façon vu qu'en chute libre, on est en état d'apesanteur !
...tu es bien conscient que juste pour de l'ironie, tu viens de nous faire perdre 1 minute ‽
— Arrgh. Réfléchissons,.... Si je ne dis pas bêtise, les Alérions sont des créatures intelligentes, un minimum du moins... Vu qu'on a plus rien à perdre, on pourrait miser gros et lier notre destin au sien...
— C'est à dire ?
— Lui chatouiller la barbichette pour voir qui sera le dernier d'entre nous à rigoler. Resserrons les cordes du autour du ballon pour coincer son éperon, puis mettons le feu au vaisseaux. S'il n'est pas trop bête, il va se poser rapidement dans un lac pour éteindre le feu...
— Madame, Monsieur, en quoi puis-je vous aider ?, demanda-t-on dans leur dos.
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