Chapitre 3: "Qui es-tu Louis Turin ?"

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"Le voyage est le meilleur moyen de se perdre et de se retrouver en même temps"

- Brenna Smith.

Maëlys Black se réveilla en sursaut lorsqu'elle entendit son réveil. Elle soupira et se mit en position assise, après avoir bien évidemment éteint l'appareil infernal. Elle passa la main dans ses cheveux emmêlés et marmonna.

— Je déteste le matin.

Après ces paroles remplies de sagesse, elle se leva, non sans dire des jurons, et se rendit dans la cuisine afin de prendre un bon petit-déjeuner. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit le prince Louis Turin, une tasse à la main, discutant avec sa mère. Elle ouvrit la bouche et retourna vite sur ses pas. Elle mit une tenue plus correcte, composée d'un short et d'un débardeur et rassembla ses cheveux en un chignon à l'allure un peu folle. Elle retourna donc dans la cuisine et salua sa mère. Puis, elle se tourna vers son futur époux qui lui fit un baise-main tout en lui demandant.

— Comment vas-tu, princesse Black ?

— Très bien, et toi, prince Turin ? répondit-elle sur le même ton, amusée par ce petit jeu.

— De même. Prête à découvrir bientôt ton chez toi ? Astramo ?

Maëlys ne répondit rien, trop confuse. Elle ignorait au fond d'elle si elle avait véritablement envie d'aller vivre dans ce pays fantastique où elle serait traitée comme une véritable petite princesse. Sa mère lui sourit tristement et la consola.

— Vois cela comme un long voyage.

Maëlys hocha la tête et la remercia lorsque sa mère lui tendit une tasse de chocolat chaud. Elle l'a bu lentement, les yeux fermés, prenant le temps de savourer. Une fois qu'elle eut bu, elle se tourna vers Louis et lui demanda.

— Puis-je te poser plusieurs questions ?

— Bien entendu. Que veux-tu savoir ?

— Viens, on va aller dans mon jardin pour parler plus tranquillement.

Elle l'entraîna donc dehors et tous deux s'assirent sur le banc, face à une fontaine. Maëlys fixa l'eau d'une couleur limpide et elle murmura.

— Je sais déjà qu'Astramo est un pays où la magie trône. Mais... Je ne sais pas en quoi elle consiste.

— Tu veux dire, si les vampires, les loups ou bien encore les elfes existent ? s'esclaffa-t-il.

— En autre, confirma-t-elle avec un pâle sourire gêné.

— A vrai dire, je n'ai encore jamais rencontré de vampires, ni aucunes autres espèces de ce genre. A Astramo, toute la population possède un brin de magie qui varie selon leurs traits de caractères, leurs éducations, leur rang social etc. Par exemple, prend un paysan. Il saura fertiliser ses terres et accélérer la végétation grâce à ses mains.

— D'où l'expression avoir la main verte ?, dit Maëlys d'un ton surpris.

— En effet, s'amusa Louis. Cet homme fermera les yeux et ses mains vont avoir une faible lueur verte et voilà, la magie opère ! Ensuite, prenons le cas de ton père. C'est le roi de notre pays. Sa magie est donc bien plus puissante que ce petit paysan. Il sait contrôler un des quatre éléments, le vent de ce que j'ai entendu dire. Ce pouvoir appartient qu'à lui donc tu ne l'as pas forcément. Posséder la maîtrise de l'air, de l'eau, du feu et de la terre est juste une question de chance et par conséquent de puissance, précisa-t-il avec une lueur de gêne dans son regard.

Maëlys sembla ne pas avoir aperçu cela. Elle était perdue dans ses pensées. Louis l'observa à la dérobée. Elle était si belle, si pure, si innocente. Était-elle prête pour vivre tout ce qu'elle s'apprêtait à vivre ? Ne devait-il pas la mettre au courant ? Il n'aimait pas mentir mais il n'aimait pas aussi causer de l'inquiétude. Ah bon sang, elle lui prenait déjà la tête, cette fille ! Ca promettait...

La princesse interrompit le fil de ses pensées en lui demandant.

— Tu dis que mon père est le roi d'Astramo. Mais tu t'es présenté en tant que prince... Il y a donc plusieurs monarchies ?

— Max Black dirige notre pays grâce à ma famille. Nous lui avons céder ce privilège lorsqu'un membre Black a sauvé la vie d'une femme Turin, ma grand-mère je crois. Néanmoins, hiérarchiquement, nous resterons au-dessus car nous sommes les dirigeants de la Magie. Nous faisons des décrets sur l'utilisation de nos pouvoirs etc. En somme, nous sommes les intervenants physiques des Dieux.

Louis se sentait encore plus mal. Le mensonge était si gros, cela était scandaleux.

— Des dieux ?, reprit Maëlys d'un ton moqueur.

— Voyons, tu viens de m'écouter parler de magie etc. et tu vas me faire croire que tu ne crois pas aux divinités ?, se moqua Louis.

Maëlys marmonna des paroles incompréhensibles pour son interlocuteur et lui répondit.

— Qui sont ces "dieux" ?

— Je t'en parlerai une autre fois. C'est assez compliqué toute cette histoire, retient juste ce que je t'ai dis pour l'instant.

La jeune fille hocha la tête et tourna vivement la tête en entendant un bruit de feulement. Louis se leva et pâlit, comprenant sans doute l'origine du bruit. Le prince était fortement agacé. Il venait de dire à sa promise qu'il lui aurait expliqué plus tard et voilà qu'un dieu s'était décidé à venir à l'improviste ? Maëlys n'allait pas comprendre !

Il décida donc de lui expliquer de manière très brève seulement si celle-ci lui demanda plus de renseignements à leur propos. Il gronda.

— Bon sang, ils n'abandonneront jamais.

— Qui "ils" ? demanda Maëlys à la plus grande exaspération de son interlocuteur.

— Il y a une guerre entre les dieux. Deux clans. Je représente les Aqlairre. Un regroupement des divinités de l'eau de la terre et de l'air, expliqua-t-il d'un ton angoissé.

— Je croyais que tu devais pas m'en parler ?

Louis retint un juron. Elle était terriblement agaçante ! Qu'aurait-elle voulu ? Qu'il ne lui révélait rien et qu'il lui ordonnait d'aller se cacher chez elle ? Vraiment, elle était si innocente, cela frisait le ridicule aux yeux du prince. Ce dernier se mit devant Maëlys afin de la protéger et répondit à sa question, essayant d'être le plus calme possible.

— Je devais. Mais un membre des Elecflabre s'approche de plus en plus. C'est un mélange entre les divinités d'électricité, des flammes et des ombres.

— Mais je ne comprends pas...

Maëlys ne put finir sa phrase. Un tigre à dent de sabre surgit soudainement et s'avança vers Louis. Son pelage roux était parcourut de flamme. La princesse entendit son futur époux parler de stupides dieux du feu. La jeune femme recula, effrayée par cet animal préhistorique. Ce dernier tourna sa tête vers elle et ses yeux semblèrent s'éclairer. Puis il se tourna vers Louis et gronda férocement. Le prince ferma les yeux et se changea brusquement en un loup ! Maëlys hurla et partit se mettre à l'abri. De loin, elle aperçut le loup se battre férocement contre le tigre. Ils échangèrent des coups de griffe, des coups de dents et temps en temps un des opposants hurla de douleur. La mère de Maëlys débarqua soudainement et hurla.

— Ça suffit !

Comme par miracle, les deux bêtes se stoppèrent et se contentèrent de se fixer avec haine. Elle s'avança vers les animaux et se mit entre elle. Elle prit une grande inspiration et dit d'un ton tremblant montrant sa profonde colère.

— Il me semble qu'un décret dispose, je cite :"Toute forme de magie en dehors du monde magique est prohibée". Ai-je tords ?

- Laure, tu défends cet individu ? s'emporta l'animal préhistorique.

Le tigre à dent de sabre se transforme en une belle jeune femme aux formes bien définies. Son visage est d'une extrême beauté, digne des dieux. Ses yeux sont d'un châtain clair avec quelques tâches dorées. Ses cheveux blonds miels avec quelques reflets roux descendirent en cascade dans son dos. Elle croisa les bras sous sa poitrine et tapa du pied, agacée d'avoir été interrompu dans son combat. Maëlys était bouche-bée, jamais elle n'avait vu une intervention magique, encore moins divine. Laure, sa mère, soupira et lui répondit.

— Non, bien sûr que non. Seulement il s'agit du futur époux de ma fille, je ne peux pas le laisser mourir comme ça.

— Madame Black, vous connaissez cette personne ?, intervint soudainement Louis, la peau livide, redevenu sous sa forme humaine.

— Appelle moi Laure, Louis. Mais pour répondre à ta question, oui, c'est une ancienne amie qui m'a plusieurs fois aidée et sauvée dans le passé.

Maëlys ne comprenait rien à rien à la situation et s'éloigna de leur discussion. Elle retourna dans sa chambre, perplexe. Elle s'allongea dans son lit et essaya d'analyser la situation. Son futur époux lui parlait d'Astramo, un gros chat était arrivé, lui s'était transformé en loup et hop un combat ! Pourquoi ? Cette question lui revenait sans cesse à l'esprit. Soudain, elle entendit un bruit contre sa porte. Elle se redressa, les genoux contre sa poitrine, et murmura d'une faible voix.

— Entrez.

Louis fit son apparition et lui sourit gentiment. Il vint s'asseoir à côté d'elle et Maëlys lui demanda

— Qui es-tu, Louis Turin ?

— Tu le sauras bien assez tôt, Maëlys.

Cette réponse agaça fortement la jeune femme qui dit, profondément en colère.

— On m'apprend hier que je dois épouser un inconnu sous peine que ma mère est poursuivie pour mon soi-disant kidnapping, ce qui est idiot vu que c'est ma génitrice, j'accepte et maintenant j'apprends que mon futur époux est un gros loup qui s'est battu contre un animal préhistorique ? Tu te moques de moi !

— Maëlys, dit-il d'un ton soupirant. J'aimerai tant t'expliquer mais fais moi confiance. Je t'apprendrai tout ce qu'il faudra savoir au fur et à mesure. Tu prendrais peur sinon.

La princesse fixa avec rancoeur le jeune homme. Elle serra les poings et retint des larmes dues à un surplus d'émotion. La demoiselle croisa le regard de Louis. Il semblait culpabilisé. Elle pouvait le lire dans yeux. Elle murmura.

— Tu parais sincère.

— On ne se connait pas, certes. Mais je te jure sur mon honneur que jamais je ne te ferais du mal.

Maëlys hocha la tête, hésitante. Une voix à l'intérieur lui criait de se méfier de cet homme et elle choisit de l'écouter. La fille du roi d'Astramo se mit subitement à sourire, cachant sa méfiance par la même occasion. Elle se leva, sous le regard surprit de Louis. Elle s'exclama.

— Tu as raison ! Je m'excuse de m'être méfiée de toi. Tu seras bientôt mon mari après tout.

Louis comprit l'entourloupe mais afficha également un sourire. Il hocha la tête. Il se leva à son tour puis prit sa main. Il murmura.

— Merci de m'accorder ta confiance, princesse Black.

Il lui promit de revenir dans six jours afin de l'aider à déménager à Astramo. Il lui expliqua qu'il lui laissait quasiment une semaine pour profiter un peu de sa mère et faire ses adieux au monde qu'elle a toujours connu. Maëlys hocha la tête et le regarda partir, ne sachant quoi penser de Louis Turin.

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