Chapitre 4: Une nouvelle vie.
"Le changement peut paraître douloureux mais rien n'est plus pénible que de rester coincé quelque part où tu ne veux plus être"
- Mandy Hale.
Maëlys Black boucla sa valise avec lenteur et angoisse. Cela faisait six jours qu'elle y pensait. Astramo. Son pays natal. Elle ne savait pas quoi en penser. Devait-elle se réjouir de quitter son village où elle avait ses habitudes ? Devait-elle être heureuse de ne plus avoir une vie banale ? Laure, sa mère, entra soudainement, ses yeux brillant de larmes. Elle la prit dans ses bras et murmura :"Ma petite fille...
— Maman. Je suis désolée de t'abandonner mais..
— Tu n'as pas le choix, je le sais, ma chérie. On s'appellera souvent, ne t'inquiète pas pour moi, je suis une grande personne après tout.
Laure l'éloigna et l'observa avec un fin sourire. Émue, elle ajouta.
— Tu es devenue une si belle personne.
— Maman...
— Non ma chérie. Ne dit rien." Elle se mit à sourire et s'éloigna de sa fille qui fut en proie de larmes. Maëlys s'avança vers la fenêtre et se mit à se ressasser ces six derniers jours et notamment l'appel de James.
***
Flashback.
La princesse s'avança dans l'eau clair de sa piscine et ferma les yeux. Un peu de détente, ce n'était pas interdit non ? Elle pensa à sa vie, à James, son petit ami. Ou devrait-elle plutôt dire, ex petit ami. Comme si il l'avait entendu, son portable se mit à sonner. Elle se tourna vers l'appareil électronique et appuya pour accepter l'appel. Elle dit.
— Allo ?
— Maëlys...
Cette dernière se crispa. James. Le traître. Celui qui l'a manipulé. Pourquoi l'appelait-il ? Son ancien copain soupira et murmura.
— Je suis désolé de ne pas t'avoir tout dis. J'aurais dû.
— En effet, répondit-elle d'un ton sec.
— Écoute, on m'a imposé ce mariage aussi, je le refusais puis c'est toi que j'aime !
— Tu vas être marié, James. Si tu m'aimais réellement, tu me l'aurais dis.
— Arrête de répéter les choses, Maëlys ! Tu m'accuses mais tu es également en tord !
— Pardon ?, s'offusqua-t-elle.
— Oh, ne prend pas ce ton ! A peine arrivé chez toi, on t'a imposé la même chose. Tu as accepté sans rechigner, tu ne m'as même pas prévenu et tu m'as quitté par message sans me donner de motif valable ! Alors notre amour était seulement à sens unique.
— Comment as-tu su pour moi et Louis...
— Tu trouves que ça à dire ? Tu es bien pathétique. Je te rappelle que je connais l'existence de ce monde auquel tu vas appartenir. Ce mariage est bien source de rumeur, à chaque coin de rue, la population qui vous connaissent en parle.
Maëlys ouvrit les yeux et s'assit sur la marche de sa piscine, l'eau lui arrivant jusqu'au épaule, le téléphone toujours collé à son oreille. Elle grimaça en entendant parler James. Au fond d'elle, elle savait qu'il n'avait pas tout à fais tord mais jamais elle ne lui avouerait, elle avait trop de fierté et de rancoeur en elle. Elle lui répondit seulement.
— Oh et bien... J'espère te voir à mon mariage, James. Avec ta femme.
Fin flashback.
***
Non, sa vie ne lui manquerait pas. Maëlys se leva, prit sa valise et l'apporta dans le salon. Elle avait hâte de découvrir ce pays. Elle patienta un moment dans la pièce, vaguement distraite par la télévision qui diffusait une émission assez puérile. Elle entendit la sonnette retentir et elle alla ouvrir la porte. Lorsqu'elle le vit, elle sourit. Elle lui céda le passage et s'exclama.
— Bonjour Louis.
— Bonjour Maëlys. Tout est prêt ? Nous devons partir au plus vite, nous avons un emploi du temps assez chargé.
— Oui, ma valise est juste ici, à ta droite. Qu'est-il prévu aujourd'hui ?
— Et bien déjà, la visite du palais. Ensuite, explique-t-il tout en prenant la valise et d'autres affaires, une réunion est prévue entre toi, moi et nos pères afin de parler de l'organisation du mariage. Puis tu vas sûrement apprendre l'histoire d'Astramo, des dieux, des pouvoirs, tout ceci.
— Quelle journée ! J'espère que ce n'est pas tous les jours ainsi, se moqua-t-elle.
— Avec la guerre qui court, malheureusement, elles sont chargées, surtout pour la royauté qui se doit de s'assurer de la sécurité du pays.
Maëlys resta silencieuse, ne sachant quoi dire. Elle ne comprenait pas pourquoi ils étaient en guerre, sûrement qu'elle en saura plus dès lors que Louis aura répondu à toutes ses questions concernant l'histoire d'Astramo. Elle se mit à gémir rien qu'en pensant à cette matière qu'elle a jamais aimé au lycée même si elle était en Terminale ES.. Louis coupa court à ses pensées.
— Bon, pose ta main sur mon épaule.
— Pourquoi faire ?
— On va se rendre à Astramo, on va directement apparaître là-bas.
Elle lui obéit et l'entendit marmonner. Du latin lui sembla-t-elle. Elle observa le paysage changeait petit à petit. Quelques secondes plus tard, un autre paysage lui fit face. Le seul mot qui lui vint en tête est wahou. Un château en pierre se dressa au loin sur une colline. Le chemin qui y mena est arboré de maisonnettes ainsi que de leurs jardins de la même taille les uns que les autres. A leur gauche, une forêt gigantesque s'étendait et à la droite, un splendide lac étincelant. Maëlys était émerveillée par cet endroit féérique. Elle avança de quelques pas et observa les oiseaux volaient dans le ciel et entendit même des chiens aboyer. Elle sourit. La vie ici ne sera pas trop horrible. Elle effleura des doigts un hibiscus, une de ses fleurs préférées. Elle s'extasia.
— C'est magnifique ! La magie fait des miracles !
— La magie nourrit ses terres. Ce n'est pas nous qui rendons cet endroit merveilleux puisqu'il s'agit d'un phénomène naturel, expliqua Louis avec un grand sourire, amusé par son comportement enfantin.
Maëlys hocha la tête afin de montrer qu'elle avait compris. Elle marcha près de lui et ne cessa d'observer cet endroit. Elle se demanda pourquoi sa mère avait fui avec elle. Astramo semblait paisible, pourquoi donc se rendre dans un endroit où la pollution régnait et où l'animosité était reine? Maëlys et Louis se rendirent donc jusqu'au palais. Durant le trajet, de plus en plus de monde s'était regroupé afin de les observer. Ils savaient tous l'identité de l'homme, mais la fille, qui était-elle? Les rumeurs allaient bon train, certains disaient même que c'était une pauvre humaine avec un père vampire et qu'elle avait réussi à hypnotiser leur prince. La fille du roi s'en amusait presque. Une fois arrivé, on les conduisit jusque dans une petite salle. Maëlys observait la richesse de l'édifice. Elle ne réalisait toujours pas qu'elle était elle aussi la maîtresse de ces lieux. Elle s'assit sur un fauteuil en velours et patienta. Louis s'assit en face d'elle et lui expliqua.
— Nos pères ne devraient plus tarder. A leur arrivé, nous nous lèverons et ferons une révérence. C'est compris ?
— Ne t'inquiète pas, j'ai vu plusieurs films, je sais quoi faire, lui répondit-elle en haussant les épaules.
Louis ne semblait guère convaincu et il y avait de quoi. Lorsque le roi d'Astramo et le roi de la Magie arrivèrent, il fit une élégante révérence. Malheureusement Maëlys fit plus une courbette et en sembla même très fière. Max, son père, en rit. Il lui dit.
— Tu suivras des cours de révérence, ma fille. Ta révérence était..
— Lamentable. Désastreuse. Heureusement que je sais qu'elle n'a jamais appris quoique ce soit, sinon je serais vexée que tu veuilles faire épouser ça à mon fils, intervint l'autre homme d'un ton froid.
— Pardon ?, s'offusqua Maëlys.
— Il faudra que tu la dresses. Elle se croit tout permis, continua l'homme en ignorant la jeune fille.
— Ça suffit père, laissez la tranquille.
Louis fixa son père, les poings serrés. Ce dernier l'ignora superbement mais changea de sujet.
— Enfin bref. Parlons contrat.
— Ma fille, Maëlys d'Astramo, née Black, sera l'héritière de cet empire que votre famille nous a donné. Par ce mariage, Astramo sera à nos deux familles.
— En effet. Mais vous savez, Max, que l'identité de votre fille m'agace un peu. Mon fils va épouser une fille de cette espèce, je ne veux pas qu'elle le contamine.
Maëlys se leva, agacée de se faire traiter comme une moins que rien. Elle s'avança vers l'homme et le sermonna.
— J'ai grandi dans le monde des humains et alors ? Je ne suis pas différente de vous ! Alors cessez votre irrespect envers moi !
Son beau-père sembla légèrement surprit et fixa Max. Ce dernier se crispa et fit un vague mouvement de la main l'air de dire de ne rien répliquer. Malheureusement, Maëlys ne vit pas ce geste et ne comprit pas que le mot espèce ne désignait pas sa vie d'humaine. Elle croisa les bras et attendit une réaction. Le roi de la Magie soupira et releva la tête, croisant son regard rempli de colère. Il hocha légèrement la tête. Louis se leva à son tour et chuchota à la demoiselle d'aller dans la bibliothèque, une personne l'attendait pour lui parler de l'histoire des dieux et tout ceux qui étaient nécessaire à apprendre pour vivre dans Astramo. Il lui assura que pendant ce temps, ils parleraient de mariage et qu'il lui dirait tout après sa leçon. Louis lui ajouta même, après être sorti de la porte.
— Je suis désolé du comportement de mon père. Il a toujours été très protecteur envers moi.
— Ne t'inquiète pas, Louis. C'est déjà oublié.
— Merci, tu es adorable.
Maëlys sourit à son interlocuteur et se rendit dans la pièce qu'on lui avait indiqué à l'aide du serviteur. Elle frappa quelques coups puis entra. Elle aperçut une femme qui lui tournait le dos. La princesse d'Astramo l'interpella. Cette dernière retint un hoquet de surprise et lui demanda, étonnée.
— Que faîtes-vous ici ?
Celle qui devait lui enseigner l'histoire des dieux et de la magie s'était tournée et lui sourit. Maëlys était stupéfaite. La personne était nulle autre que le tigre à dent de sabre qui avait attaquer Louis dans son jardin, six jours plutôt. La métamorphe se présenta.
— Je suis Annabelle. Une déesse du feu. Je crois que nous nous sommes déjà rencontrées, n'est-ce pas ?
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