Ce n’est que lorsque je le vois partir en courant, que je sors de ma léthargie. Sans réfléchir, je pars à sa poursuite, malheureusement, il a été trop rapide, car le temps que d'arriver dehors, il avait déjà démarré sa voiture. Quelques secondes, plus tard, Marie me rejoint, et pose sa main sur mon épaule, qui me fait sursauter.

— Laisse-lui du temps. Il a perdu son second grand amour, il y a à peine un an. Et il en a bavé, il y a quinze quand il a perdu son premier. Je pense que seul le temps vous rapprochera de nouveau, me dit-elle en soupirant. Allez retournons dans la librairie, même moi, je ne lui serais pas d'utilité.

— Ouai, je te suis la tornade.

— Mais qu'est-ce qu'il vous prend à m'appeler comme ça aujourd'hui, rétorque-t-elle avec un grand sourire.

J'éclate de rire en la suivant vers l'intérieur. Mais je m'arrête d'un coup.

— Marie-Anne ?

— Oui ?

— Il m'a appelé Andy, c'est plutôt bon signe non ?

— Je ne sais pas, mais sache que je suis heureuse de te revoir la teigne, me dit-elle en souriant, avant de retourner à l'intérieur.

***

« Météo France prévoit une tempète dans les prochains jours », c'est le temps qu'il est prévu, mais je ne pensais pas que ce serait rapide.

— Et bien désolé les gars, mais vous allez devoir me tenir compagnie le temps que cette tempête soit terminée, dis-je à Jer et Toby.

Tous les deux assis sur mon canapé coller l'un à l'autre me regarde.

— Comme si ça ne te plaisait pas cette situation, rétorque Jer avec un sourire triomphant.

Je secoue la tête en riant. Je me dirige ensuite vers la fenêtre de l'entrée pour voir le temps pourri de dehors. Forcément, j'aperçois la maison de Luka, cela fait déjà un mois que j'ai aménagé ici, chez mes parents, et les rares fois où je l'ai croisé, il m'a fuit comme la peste.

— Tu pense qu'un jour vous arriverez a vous parler ? me demande Jer en voyant ce que j'observe.

— Sincèrement, je ne sais pas. Je l'espère réellement, mais je ne sais pas si à un moment donné il en sera capable. De ce que m'a dit Marie-Anne, Luka m'en a beaucoup voulut, il y a quinze ans, quand mes parents m'ont forcé à partir avec eux.

— Andy c'est normal, vous viviez le parfait amour, même si vous n'étiez que des adolescents. Puis du jour au lendemain, tu as décidé d'en parler à tes parents, pour être heureux aux yeux de tous certes, mais ça n'a pas eu l'effet que tu souhaitais. Et si je me souviens, tu m'as dit qu'il ne voulait pas que tu en parles, me dit-il.

J'ouvre la bouche pour affirmer ce qu'il me dit, mais un éclair apparaît devant moi sur la maison de Luka, ce qui me fait sursauter.

— Oh putain ! Jer, Toby venaient m'aider !

Pris de panique et surtout inquiet pour Luka, je cours vers chez lui, sans vraiment regarder si les cas me suivent ou non, pour savoir comment il va. Je sais qu'il y est, car sa voiture est garée devant.

— Luka ! je hurles en tapant à la porte, mais personne ne me répond.

Je décide donc d'essayer d'entrer, j'attrape la poignée et tente d'ouvrir, mais c'est fermé.

— Et, si... Non, il n'aurait pas... Tempis, je vérifie.

Pendant mon temps de réflexion, Jer et son homme m'observe avec attention dans l'incompréhension totale. Je regarde la cachette que Luka m'a montrée il y presque vingt ans, sous le pot de fleur sous la fenêtre dans le porche. Et...

— Bingo !

J'ouvre la porte, nous entrons dans la maison complètement trempé.

— Les gars, s'il vous plaît allez voir en haut.

Ils hochent la tête avant de monter.

— Luka ! criais-je

Je suis en train de regarder les pièces du rez-de-chaussée, lorsque Toby m'appelle.

— Andrew, la salle de bain !

Je cours les rejoindre, au moment où je rentre dans la salle de bain, je le vois étendu au sol, seule sa tête sur les genoux de Toby, uniquement vêtu d'un pantalon de survêtement. Par terre, une tache noir sur le sol et au niveau du toit, un petit trou. Du a l'impact de l'éclair. Cela a dû le surprendre et s'est cognée la tête.

— Merde, Luka...

Je me précipite vers lui et me positionne à genoux à ses côtés.

— Il va bien, ne t'inquiète pas à la vu de tout ce sang, me dit Toby, en me voyant paniquer. Il s'est cognée la tête mais rien de bien méchant, quand il se réveillera, par contre, un énorme mal de crâne l'attend.

Je soupire soulagé de cet examen rapide de Toby.

— Aide moi, s'il te plaît, nous allons l'amener chez moi, je demande à Toby pour que je puisse le porter.

— Euh, Andy, tu es sûr de vouloir l'amener chez toi ? me questionne Jer

— Je ne vais tout de même pas le laisser là, surtout dans cet état !

Ils m'aident à le prends dans mes bras, puis le porte jusqu'à chez moi sans réellement réfléchir aux conséquences lorsqu'il se réveillera... Une fois dehors, je cours le mieux possible pour ne pas trop le mouillé. Arrivé chez moi, Jer ou Toby claque la porte pendant que je l'amène dans ce qui était ma chambre à l'époque. Avec l'aide de Toby, je l'allonge sur le lit, et le couvre d'une couverture. Jer pendant ce temps pars préparer un gant mouillé pour nettoyer sa petite plaie sur le front.

***

Après deux heure à veiller sur lui, je le vois bouger un peux, signe qu'il est en train de se réveiller. Il ouvre doucement les yeux avant de froncer les sourcils et de toucher sa blessure.

— Aïe, ma tête, dit-il assez faiblement.

Je ne me précipite pas sur lui, pour ne pas le perturber d'avantage, mais au moment où il se demande où il est-ce qu'il est, je suis obligé de lui répondre.

— Tu es chez moi.

Il sursaute en entendant ma voix et tourne la tête en ma direction. Son regard ce fait plus sévère.

— Pourquoi suis-je ici, que m'est-il arrivé ? me demande-t-il sèchement.

Au moins je sais que le choc ne l'a pas rendu amnésique...

— Il y a de l'orage dehors à cause de la tempête, et un éclaire à frapper ton toit. J'étais devant la fenêtre lorsque j'ai vu l'action. Je me suis inquiété pour toi alors je suis venu te voir, mais quand je t'ai trouvé, tu étais inconscient dans la salle de bain. L'éclair a perforé des tuiles, ta maison prend l'eau.

— Et bien, merci pour ton acte héroïque, me dit-il en commençant à ce lever. Mais je vais rentrer chez moi maintenant.

Une fois, debout, il est rapidement pris de vertige et se rassoit sur le lit. Je me précipite vers lui pour l'aider, mais la refuse.

— Écoute, je sais que tu ne veux pas m'adresser la parole, mais s'il te plaît reste encore juste le temps que tu reposes encore un peut. Et quand tu pourras tenir debout et marcher, je te laisser rentrer chez toi.

— Je vais très bien, rester que Luka énervé en essayant à nouveau de se lever, ce qui est encore un échec. Bon, je crois que je vais malheureusement devoir accepter ton offre, dit-il en soupirant pendant qu'il se rallonge, mais m'adresse un regard noir. Mais ne pense pas que je veuille te parler. Je ne veux plus rien à faire à toi.

Je lève les mains en l'air, en signe de mon accord.

— Repose toi, je vais aller préparer une soupe pour tout à l'heure.

— Ouai, fait donc ça, marmonne-t-il.

Je secoue la tête et comment a quitter la chambre pour le laisser tranquille.

— Andy ?

Je m'arrête net en entendant de nouveau ce surnom de sa bouche, ce qui me donne des frissons dans tous le corps. Je n'ose pas me retourner, mais le fait tout de même.

— Oui ?

— Merci pour ce que tu as fait pour moi.

— De rien. Heureusement que la cachette des clés était toujours la même sinon je n'aurais rien pu faire, à part casser une fenêtre.

Il me sourit avant de se tourner sur le côté et s'endormir immédiatement. Je continue à le regarder quelque temps, en prenant note que cela fait deux fois en un moi qu'il m'appelle Andy et non Andrew, et qu'il m'a souri pour la première fois. Mes lèvres se relèvent béatement, avant de descendre dans la cuisine préparer cette fameuse soupe.